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67ème Milan-San Remo 197624 novembre 2024  

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MILAN-SAN REMO, 288 km
1. Eddy MERCKX (Bel) en 6h55'28"
2. Wladimiro Panizza (Ita) à 28"
3. X *
4. Michel Laurent (Fra) à 31"
5. Walter Planckaert (Bel) à 33"
6. Rik Van Linden (Bel)
7. Patrick Sercu (Bel)
8. Roger De Vlaeminck (Bel)
9. Francesco Moser (Ita)
10. Walter Godefroot (Bel)
11. Wilfried Wesemael (Bel)
12. Luc Leman (Bel)
13. Gerrie Knetemann (Hol)
14. Gianbattista Baronchelli (Ita)
15. Lievin Malfait (Bel)
16. Jacques Esclassan (Fra) à 3'40"
17. Marc Demeyer (Bel)
18. Aldo Parecchini (Ita)
19. Pierino Gavazzi (Ita)
20. Robert Mintkiewicz (Fra)
21. Piet Van Katwijck (Hol)
22. Jean-Jacques Fussien (Fra)
23. Pietro Algeri (Ita)
24. Willy Teirlinck (Bel)
25. Ludo Van Stayen (Bel)
26. Alessio Antonini (Ita)
27. Joseph Jacobs (Bel)
28. Ferdi Van den Haute (Bel)
29. Willem Peeters (Bel)
30. Bernard Thévenet (Fra)
31. Antoine Gutteriez (Bel)
32. Pol Verschuere (Bel)
33. Ole Ritter (Dan)
34. Garry Clively (Aus)
35. Juan Zurano (Esp)
36. Jan Aling (Hol)
37. Luciano Rossignoli (Ita)
38. Eric Jaques (Bel)
39. Alfio Vandi (Ita)
40. Jean-Pierre Genet (Fra)
41. Gabriele Mugnaini (Ita)
42. Giuseppe Rodella (Ita)
43. Frans Van Looy (Bel)
44. Michel Pollentier (Bel)
45. Carlos Melero (Esp)
46. Antonio Martos (Esp)
47. Donato Giuliani (Ita)
48. Raymond Poulidor (Fra)
49. Miguel-Maria Lasa (Esp)
50. Maurice Le Guilloux (Fra)
51. Walter Riccomi (Ita)
52. Josef Fuchs (Sui)
53. Roberto Poggiali (Ita)
54. Antoine Houbrechts (Bel)
55. Roger Swerts (Bel)
56. Osvaldo Bettoni (Ita)
57. Jose Martins (Por)
58. Mario Lanzafame (Ita)
59. Giancarlo Polidori (Ita)
60. Bruno Zanoni (Ita)
61. Renato Laghi (Ita)
62. Felice Gimondi (Ita)
63. Carlo Zoni (Ita)
64. Antonio Salutini (Ita)
65. Piero Dallai (Ita)
66. Alfredo Chinetti (Ita)
67. Hennie Kuiper (Hol)
68. Domingo Perurena (Esp)
69. Vicente Lopez-Carril (Esp)
70. Jesus Manzaneque (Esp)
71. Marcel Laurens (Bel)
72. Tino Tabak (Hol)
73. Celestino Vercelli (Ita)
74. Franco Bitossi (Ita)
75. Javier Elloriaga (Esp)
76. Luigi Venturato (Ita)
77. Daniele Tinchella (Ita)
78. Bernard Draux (Bel)
79. Daniele Mazziero (Ita)
80. Georges Pintens (Bel)
81. Claudio Comino (Ita)
82. Remo Rocchia (Ita)
83. Giovanni Calvacanti (Ita)
84. Valerio Lualdi (Ita)
85. Antonio Colpo (Ita)
 
Inscrits : 219
Partants : 191
Classés : 85
Moyenne : 42.015 km/h

Disputé le 19 mars 1976 sous le beau temps.
* Jean-Luc Vandenbroucke (Bel) déclassé pour contrôle positif.

La "Primavera" plus connue sous le nom de Milan-San Remo, est la dernière grande classique remporté par son "Altesse" Eddy Merckx ! C'est aussi la septième fois qu'il franchit en vainqueur la ligne d'arrivée, de l'épreuve italienne, située sur la Via Roma. Cette année 1976, c'est aussi celle du doute, celle de la remise en question. N'a t'il pas été battu, en juillet 1975, sur les routes du Tour, pour la première fois, par un certain Bourguignon à l'oeil "goguenard", Bernard Thevenet ?

Pourtant au printemps de cette année 1975, qui le vit donc baisser pavillon devant la hargne du jeune Français, sa campagne de Classiques avait été des plus prolifiques, qu'on en juge : Milan-San Remo ("Primavera"), le Tour des Flandres ("Ronde"), Liège Bastogne Liège ("Doyenne") et enfin l'Amstel Gold Race (pas encore "Amstel Gold Raas"). Excusez du peu !

Ce début de saison 1976 est marquée par la domination outrageante des coureurs Belges qui, par l'intermédiaire de l'insatiable Freddy Maertens s'adjuge six étapes lors d'un Paris Nice, de haute tenue, remporté finalement par un Michel Laurent en devenir. De l'autre côté des Alpes, Roger De Vlaeminck a ajouté un cinquième succès, à sa panoplie, dans la "Course des deux Mers", Tirreno-Adriatico, et ce, consécutivement, laissant augurer une sixième levée, l'année suivante, qui en fera un recordman absolu. En outre, le "Gitan" a, par la même occasion, remporté toutes les étapes, à l'exception d'une seule, glané par le "Roi Eddy" en personne.

Cette première Classique de l'An 1976 s'annonce sous les meilleures auspices, donc, et très relevée, car en dehors des trois têtes d'affiche d'Outre-Quiévrain précités, vient s'ajouter un gamin de vingt ans aux dents déjà bien aiguisées, Jean-Luc Vandenbroucke, transfuge de la piste et rouleur invétéré de grand standing. La première partie de la course, précédant les "Capi", se déroule sans heurt et sans aucun déploiement des forces en présence, si ce n'est l'échappée "matinale" traditionnelle dans ce genre d'épreuve, d'un Néo-zélandais inconnu, du nom de Biddle, qui sera reprit au pied du premier juge de paix, le Capo Berta. La montée de celui-ci propulse, à une trentaine de kilomètres de l'arrivée, un groupe d'une quinzaine d'hommes dont la composition reflète, à elle seule, l'hégémonie belge sur le peloton de cette décennie. Dix belges sont au commandement : l'incontournable Eddy Merckx, le "filou" Roger De Vlaeminck, le boulimique Freddy Maertens, le "chasseur" Walter Godefroot et le novice Jean-Luc Vandenboucke accompagnés des sprinters du cru tels le pistard Patrick Sercu, le "Doyen" Eric Leman, le sculptural Rik Van Linden et le râblé Wilfried Wesemael.

L'opposition appartient, dans ce contexte seigneurial, au domaine de l'anecdotique car nantie de seulement cinq piètres unités. En revanche, la composition de ses "empêcheurs de tourner en rond" est de nature à causer de gros soucis ponctuels aux représentants de sa "Gracieuse Majesté", le Roi Baudouin. En effet, la présence de trois transalpins : Francesco "Cecco" Moser, Wladimiro Panizza et Giambattista "GB" Baronchelli, est de nature à refroidir les ardeurs des plus enthousiastes. Ajouter, à cela, un petit "Mangeur de grenouille", Michel Laurent, dont la notoriété ascendante n'est plus à démontrer depuis son triomphe lors de la très récente "Course au Soleil", un Néerlandais, bon teint,  Gerry Knetemann, finisseur "glouton" hors norme, risque d'exacerber les distensions tenaces et insidieuses qui émanent des "égos" surdimensionnés de nos coursiers Wallons et Flamands. Le nombre de sprinters de haut vol au sein de ce groupe princier, indisposait fortement le "Cannibale" qui, sur la route du bord de mer, multiplia, alors, les attaques à répétition, en vain dans un premier temps car toujours réprimées par un Roger De Vlaeminck, des grands jours, ennemi juré du Wallon.

Pourtant, à l'approche du Poggio di San Remo, là où la tension est à son paroxysme, en ce lieu mythique où les coureurs rapides et véloces tentent de s'économiser au maximum, dans le but de ne pas brûler trop de cartouches (les 250 km de course sont atteints) en vue d'un éventuel emballage final, Eddy Merckx, démarre sèchement, de derrière, et prend immédiatement une centaine de mètres d'avance, que ni De Vlaeminck, ni Van Linden qui se toisent mutuellement , ne colmateront. Un homme, pourtant, parviendra, au prix d'un effort violent, à recoller, à mi-pente du Poggio, à "l'ogre" Bruxellois, c'est le néophyte Jean-Luc Vandenbroucke. Parti en poursuiteur, qu'il demeure malgré tout, l'oncle de l'inénarrable Frank, parviendra, chose assez rare pour être soulignée, à boucher le trou de deux cent mètres que le "Cannibale" s'était ingénié à creuser !

La montée brutale, puis la descente vertigineuse du Poggio s'avèreront, toutefois, être un véritable calvaire pour le jeune Belge. Souffrant le martyr, dans la roue de son aîné, il perdra, au fil des kilomètres, de sa superbe. Toujours flanqué de son encombrant "fardeau", à l'entrée de San Remo, Eddy Merckx, lui, caresse les pédales comme à ses plus beaux jours, la hargne l'habite et un rictus imperceptible apparaît, alors, sur son faciès déformé par l'effort consenti. La notion de revanche qui l'anime, à ce moment précis, est palpable et implacable et l'on craint, unanimement, que le pauvre Vandenbroucke ne paie cash l'année de purgatoire que "l'Ogre" Bruxellois vient de traverser. Refusant, néanmoins, obstinément la fin inexorable que les suiveurs lui prédisaient, le jeune présomptueux s'appliquera à prendre, naïvement, la tête du duo infernal, lors des deux bornes de plats précédant la Via Roma et roulera comme un forcené pour montrer au "Patron" qu'il ne rechignait pas à l'ouvrage, lui, le "Petit Poucet".

Mal, lui en prit, bien évidemment, car l'ô combien expérimenté et rusé Eddy n'en attendait pas tant, et ce fut une formalité, pour le recordman des victoires dans la classique Transalpine, de régler au sprint, sans opposition, son jeune compagnon d'un jour et d'ajouter, ainsi, un septième bouquet à son, déjà et désormais, extraordinaire palmarès.

Ce fut, hélas, la dernière Grande Course, gagnée par le coureur le plus fabuleux de tous les temps, passé, présent et, soyons en certain, à venir.


Michel Crépel

Palmarès de Milan-San Remo


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Fichier mis à jour le : 1/02/2013 à 17:53

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