5ème étape - Chamonix-Grenoble
L'ancien sommet du col du GALIBIER
(Tour de France 1935 - L'Italien Francesco CAMUSSO)
Le GALIBIER - les itinéraires : 1) par le Lautaret : 8,52 km -
de 2057 m à 2642 m - 585 m de dénivelé à 6,9% de moyenne
2) par Valloire : 18,1 km - de 1401 m à 2646 m - 1245 m de dénivelé
à 6,9% de moyenne 3) par Le Châtelard : 34,9 km - de 718 m à 2642
m - 1924 m de dénivelé à 5,5% de moyenne Le GALIBIER est,
avec le col du TOURMALET, le col Français le plus célèbre. La première
ascension du GALIBIER, remonte au Tour de France 1911 au cours de l'étape Chamonix-Grenoble
remportée par Emile GEORGET. Avec Paul DUBOC et Gustave GARRIGOU, ils étaient
passés en tête du GALIBIER et furent les seuls à réussir l'ascension
sans descendre du vélo. Il est à noter que jusqu'à cette date aucun cycliste
n'avait jamais franchi ce col. Le GALIBIER regorge d'anecdotes et il est bien
difficile de privilégier une aventure par rapport à une autre. Notons que
les coureurs atteignaient le col du GALIBIER en gravissant l'ancienne route, quasiment
impraticable aujourd'hui (voir photo). Cette ancienne route, très difficile,
démarrait à 2 km en descendant du col du LAUTARET vers Briançon (N
91), immédiatement à gauche après le pont passant sur le torrent
du GALIBIER. La nouvelle route (D 902), a été ouverte en 1938. Le monument
"Henri DESGRANGE" date de 1949. L'ancien refuge a été construit
entre 1870 et 1880. Le nouveau refuge date de 1937.
Ils sont passés
en tête au sommet du GALIBIER : 1911 : Emile GEORGET
(Fra) - 5° étape - Chamonix-Grenoble 1912 : Eugène CHRISTOPHE
(Fra) - 5° étape - Chamonix-Grenoble 1913 : Marcel BUYSSE (Bel)
- 11° étape - Grenoble-Genève 1914 : Henri PELISSIER
(Fra) - 11° étape - Grenoble-Genève 1919 : Honoré
BARTHELEMY (Fra) - 11° étape - Grenoble-Genève 1920
: Firmin LAMBOT (Bel) - 11° étape - Grenoble-Gex 1921 : Honoré
BARTHELEMY (Fra) - 11° étape - Grenoble-Genève 1922
: Emile MASSON (Bel) - 11° étape - Briançon-Genève
1923 : Henri PELISSIER (Fra) - 11° étape - Briançon-Genève
1924 : Bartolomeo AIMO (Ita) - 11° étape - Briançon-Gex
1925 : Lucien BUYSSE (Bel) - 14° étape - Briançon-Evian
1926 : Omer HUYSE (Bel) - 15° étape - Briançon-Evian
1927 : Antonin MAGNE (Fra) - 17° étape - Briançon-Evian
1928 : August VERDYCK (Bel) - 14° étape - Grenoble-Evian 1929
: Gaston REBRY (Bel) - 15° étape - Grenoble-Evian 1930 : Pierre
MAGNE (Fra) et Benoît FAURE (Fra) - 16° étape - Grenoble-Evian
1931 : Jef DEMUYSERE (Bel) - 17° étape - Grenoble-Aix les Bains
1932 : Francesco CAMUSSO (Ita) - 13° étape - Grenoble-Aix les Bains
1933 : Vicente TRUEBA (Esp) - 7° étape - Aix les Bains-Grenoble
1934 : Federico EZQUERRA (Esp) - 7° étape - Aix les Bains-Grenoble
1935 : Gabriel RUOZZI (Fra) - 7° - Aix les Bains-Grenoble *
1936 : Federico EZQUERRA (Esp) - 7° étape - Aix les Bains-Grenoble
1937 : Gino BARTALI (Ita) - 7° étape - Aix les Bains-Grenoble
1938 : Mario VICINI (Ita) - 15° étape - Briançon-Aix les
Bains 1939 : Dante GIANELLO (Fra) - 16° étape (a) - Briançon-Briançon
1947 : Fermo CAMELLINI (Ita) - 8° étape - Grenoble-Briançon
1948 : Lucien TEISSEIRE (Fra) - 14° étape - Briançon-Aix
les Bains 1952 : Fausto COPPI (Ita) - 11° étape - Bourg d'Oisans-Sestrières
1954 : Federico BAHAMONTES (Esp) - 19° étape - Briançon-Aix
les Bains 1955 : Charly GAUL (Lux) - 8° étape - Thonon les
Bains-Briançon 1957 : Marcel JANSSENS (Bel) - 10° étape
- Thonon les Bains-Briançon 1959 : Charly GAUL (Lux) - 18°
étape - Le Lautaret-Saint-Vincent 1964 : Federico BAHAMONTES (Esp)
- 8° étape Thonon les Bains-Briançon 1966 : Julio JIMENEZ
(Esp) - 16° étape - Le Bourg d'Oisans-Briançon 1967
: Julio JIMENEZ (Esp) - 10° étape - Divonne les Bains-Briançon
1969 : Eddy MERCKX (Bel) - 10° étape - Chamonix-Briançon
1972 : Joop ZOETEMELK (Hol) - 14° étape (a) - Briançon Valloire-Le
Galibier ** 1973 : Luis OCANA (Esp) - 8°
étape - Moutiers-Les Orres 1974 : Vicente LOPEZ-CARRIL (Esp) -
11° étape - Aix les Bains-Serre Chevalier 1979 : Lucien VAN
IMPE (Bel) - 17° étape - Les Menuires-L'Alpe d'Huez ***
1980 : Johan DE MUYNCK (Bel) - 17° étape - Serre Chevalier-Morzine
1984 : Francisco RODRIGUEZ (Col) - 18° étape - Bourg d'Oisans-La Plagne 1987 : Pedro MUNOZ (Esp) - 21° étape - Bourg d'Oisans-La
Plagne 1989 : Gert-Jan THEUNISSE (Hol) - 17° étape - Bourg
d'Oisans-L'Alpe d'Huez 1992 : Franco CHIOCCIOLI (Ita) - 14° étape
- Sestrières (Ita)-L'Alpe d'Huez 1993 : Tony ROMINGER (Sui) - 10°
étape - Villard de Lans-Serre Chevalier 1996 : à causes
des intempéries, le col n'est pas franchi. Epreuve neutralisée.
1998 : Marco PANTANI (Ita) - 15° étape - Grenoble-Les Deux Alpes
1999 : José-Luis ARRIETA (Esp) - 9° étape - Le Grand Bornand-Sestrières
(Ita) 2000 : Pascal HERVE (Fra) - 15° étape - Briançon-Courchevel
* chute mortelle de l'Espagnol Francisco CEPEDA
dans la descente ** souvenir Henri DESGRANGE
*** premier passage sur la nouvelle route |
Les Routes du Galibier
Tous les fanatiques du vélo en général et du Tour de France en particulier
éprouvent une fascination sans cesse renouvelée pour les lieux mythiques de
la légende de ce sport. Avoir vu au moins une fois le mur de Grammont ou la
tranchée d'Arenberg, la côte de la Redoute ou le Poggio, pour les plus acharnés
avoir monté le Mont Ventoux ou l'Izoard, peut-être même le Mortirolo ou l'Angliru...
Il y a quelque chose d'une recherche des émotions et des souvenirs de notre
enfance dans cette quête. Et à l'instar des madeleines de Proust l'émotion
est bien souvent présente car ces paysages de légendes ont finalement peu
changé. Le Ventoux est bien toujours à la même place, le restaurant au sommet
du Tourmalet, la Casse Déserte...
Il est pourtant un col dont le tracé de l'ascension a été bien souvent sujet
à des variations c'est évidemment le Galibier et pour les fanatiques il n'est
pas inintéressant d'observer ces modifications sur le terrain. Elles portent
sur 3 points :
- le tracé de la route versant sud
-le tunnel
-le passage à hauteur du hameau de Bonnenuit.
1) Le tracé de la route versant sud :
Quand on lit les récits des Tours d'avant guerre on comprend que l'ascension
du Galibier par son versant sud était très difficile sur une petite route
très étroite et escarpée. Aujourd'hui ce n'est pas facile mais on ne comprend
pas de quoi il est question car on a l'impression de monter depuis le Lautaret
sur une route large avec des virages très ouverts et une pente régulière.
Il y a une très bonne raison à ça : en 1938 à l'occasion de la construction
de tunnels paravalanches à l'approche du sommet du Lautaret l'ancienne
route du Galibier qui bifurquait à droite en venant de Briançonà
deux kilomètres du col (à la hauteur du dernier tunnel) a été fermée
et abandonnée. C'est désormais une toute nouvelle route qu'on emprunte
depuis les bâtiments au franchissement du Lautaret. Ce tracé ne rejoint
jamais l'ancien qui depuis plus d'un demi-siècle disparaît, lui, progressivement
dans le paysage. Pourtant un œil averti peut le deviner quand il regarde
sur la gauche depuis les lacets qui montent au dessus du tunnel et
c'est en effet un tracé tortueux "à l'ancienne". De plus
les chiffres parlent d'eux-mêmes : sur la carte Michelin de 1947 on
voit que l'ancien tracé faisait 6 kilomètres en partant depuis une
altitude de 1970 mètres : 586 mètres de dénivellation en 6 kilomètres
cela fait une pente moyenne de 9,76 % alors que les 7 kilomètres qui
mènent aujourd'hui au tunnel en partant de 2058 mètres donnent une
pente de 7,11 %. Tous ceux qui font du vélo comprendront qu'il n'y
a pas photo : l'ascension du versant sud aujourd'hui n'a plus rien
à voir avec celle que faisaient les forçats de Desgrange du temps
des routes empierrées !
2) Le tunnel :
Cette deuxième modification est beaucoup plus connue : pour des raisons
de sécurité le tunnel du Galibier a été fermée à la circulation dans
les années 70. L'équipement a donc construit une route qui s'élève
d'un kilomètre au dessus du tunnel en 3 lacets serrés (et très raides
!) pour franchir le col cent mètres plus haut à 2646 m. La pente est
de près de 10% dans cette portion (donc plus difficile que la partie
précédente) et c'est exactement la même chose dans l'autre sens. Du
coup cette "rallonge" est beaucoup plus proche de la difficulté
initiale. Mais on perd une image de légende : les coureurs entrant
après un dernier sprint épuisés dans le noir en venant de Valloire
pour ressortir dans la lumière de l'autre côté à la hauteur du monument
à la mémoire d'Henri Desgrange. Le tunnel étant aujourd'hui réouvert
à la circulation depuis deux ans on possède donc désormais le choix
(l'été bien entendu !).
3) La "boucle" de Bonnenuit :
Toujours dans le registre des anciennes difficultés perdues il y a sur toutes
les vieilles cartes Michelin un passage signalé comme très difficile à 14%
entre les Verneys et Plan Lachat à la hauteur du hameau de Bonnenuit qu'on
ne reconnaît pas quand on escalade le versant nord. Toute cette portion est
aujourd'hui plutôt inintéressante après la traversée du pont : longue et
usante, mais sans aucune spécificité jusqu'au virage de Plan Lachat. Où est
donc passé ce "coup de cul" terrible qui nous semblait promis ? En
fait on s'aperçoit qu'à cette hauteur la route fait désormais une longue
boucle sur la droite pour aller à nouveau jusqu'au bord du torrent avant de
revenir ensuite dans l'alignement initial et c'est cet allongement qui a permis
de gommer la pente à cet endroit pour la ramener à une valeur sensiblement
égale au reste de la portion. Tant pis pour les émotions : tant mieux pour
les cuisses ?
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