9ème étape - Bayonne-Bagnères de Bigorre,
226 km Cols : Aubisque (km 131.5), Tourmalet (km 200)
Forte chaleur jusqu'à l'Aubisque.
Pluie puis temps rafraîchi dans le Tourmalet.
La 9ème étape Bayonne-Bagnères de Bigorre, avec au menu Aubisque et Tourmalet,
constitue la première étape de montagne de ce Tour parti de Cologne. Au matin
du 30 juin, c'est le Belge Bernard Van De Kerkhove, coéquipier de Van Looy,
qui précède Van Espen de 1'01", Gilbert Desmet de 1'56", Gimondi
de 2'05" et Wolfshohl de 3'04". Raymond Poulidor pointe à la 10ème
place, à 5'16". On s'attend à une redistribution radicale des cartes
et l'Équipe titre : "Bahamontes, Adorni, Motta et Gimondi contre
Poulidor dans les Pyrénées".
Les cartes vont être en effet redistribuées : dès le 92ème km, avant
même les contreforts de l'Aubisque, le maillot jaune Van De Kerkhove était
lâché et n'allait pas tarder à abandonner ! Après 3 km de montée de
l'Aubisque, le vainqueur du Giro Vittorio Adorni, malade de l'estomac, s'arrête
tandis que parmi les lâchés figure Federico Bahamontes. A l'avant de
la course, Julio Jimenez a rattrapé un petit groupe de rescapés d'une échappée
dans lequel figure Armand Desmet, Brands et Anglade. Au sommet de l'Aubisque,
Jimenez passe en tête, suivi, à 12", d'Armand Desmet, à 1'52" de
Brands, à 2'09" d'Anglade et, à 2'30" d'un groupe de 16 coureurs
dont les principaux favoris, Poulidor, Motta, Gimondi, Janssen, Junkermann et
Perez Frances.
Au sommet du Soulor (km 141), Jimenez et Armand Desmet conservent 2'10"
d'avance sur un groupe de 30 dont Poulidor, Motta, Gimondi, Foucher. Dans la
montée du Tourmalet, Foucher part à la poursuite de Jimenez qui a lâché
Armand Desmet. Au sommet, Jimenez précède Foucher de 1'45", Esteban Martin
de 3'53", Lebaube de 4'02", Motta et Gimondi de 4'30", Zimmermann
de 4'35", De Rosso et Poulidor de 4'45".
Dans la descente, Foucher, ainsi que Gimondi sont victimes de crevaisons. La
crevaison de Gimondi l'empêchera de rejoindre Motta, Zimmermann et Lebaube
qui prendront une minute.
Julio Jimenez remporte l'étape en 6h49'19", précédant Foucher de 2'48",
Motta, Zimmermann et Lebaube de 3'00", Gimondi et De Rosso de 4'05",
Martin et Poulidor de 4'06". Derrrière, c'est l'hécatombe : Wolfshohl
est 100ème à 25'00" et Bahamontes, 116ème et avant-dernier de l'étape
avec un retard de près de 38'00" , a frôlé l'élimination !
La liste des abandons est éloquente : outre Van De Kerkhove et Adorni,
on trouve Aimar et Den Hartog, les deux "bombes secrètes" de Raphaël
Géminiani. Pris d'un étrange malaise dans la fournaise de l'Aubisque, Aimar
est descendu de vélo avant de marcher comme un automate puis de s'effondrer,
les bras en croix, nécessitant le masque à oxygène. Son équipier Pierre
Martin, Peter Post, Julien Stevens, Gustave Desmet, Dieter Puschel, Such Garcia
et Antonio Gomez Del Moral ont aussi abandonné. On reparle du doping, d'autant
plus que lors de la même étape courue le même jour du Tour de l'Avenir, les
Français Grosskost et Bayssière ont eux aussi abandonné, victimes d'étranges
malaises…
Julio Jimenez, qui n'avait pas quitté l'arrière du peloton depuis Cologne,
fait désormais figure de grand successeur de Bahamontes, irrémédiablement
atteint par la limite d'âge. Felice Gimondi retrouve le maillot jaune, précédant
Poulidor de 3'12", Foucher et Lebaube de 4'23" et Motta de 4'32".
La mauvaise tenue de Poulidor dans le Tourmalet n'a échappé à personne, et
l'on pense que, sans sa crevaison, Gimondi aurait pu suivre Motta et prendre
du temps au leader des Mercier. Comme le titre l'Équipe, "les Italiens
font courir un grave danger à Poulidor".
Merci
à Dider Béoutis
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