17ème étape - Briançon-Turin, 160 km
Cols de Montgenèvre (km 12), de Sestrières (km33.5), de Coletta (km 107.5) et de Braida (km 121.5)
Temps chaud
Au
lendemain de la grande étape Bourg d'Oisans-Briançon, la 17ème étape de
moyenne montagne Briançon-Turin s'annonce comme une étape de transition avant
la journée de repos et la difficile étape Ivréa-Chamonix du lendemain.
Compte
tenu des 28 éliminés de la veille, c'est un peloton bien amenuisé de 88 coureurs
qui prend le départ de Briançon, Jan Janssen est heureux d'étrenner le premier
maillot jaune de sa carrière. Au classement général, il est suivi à 27"
par Lucien Aimar, à 1'48" par l'Italien Mugnaini, à 2'42" par l'Espagnol
Momene, à 3'15" par l'Allemand Kunde, tous rescapés de l'échappée de
Pau, à 3'36" par Raymond Poulidor et à 4'44" par Jacques Anquetil,
classé 7ème.
En
verve depuis deux jours, Julio Jimenez passe en tête des deux premiers cols (Montgenèvre et Sestrières) s'assurant
ainsi une avance confortable sur son rival Joachim Galera pour le G.P de la
montagne. Dans la descente de Sestrières, huit coureurs se dégagent :
Bitossi, Fezzardi, Perurena, Gomez Del Moral, Wolfshohl, Lopez Rodriguez, Van
Springel et Brands. Ces huit échappés ont une avance de 2'30" au km 100.
Au
sommet du col de Coletta (km 107), c'est Bitossi qui passe en tête devant Wolfshohl,
Fezzardi et les cinq autres échappés. Le peloton est pointé à 2'30".
Poulidor s'assure, avec 5 coureurs, une avance de 150 m. Dans le peloton, Anquetil
ramène en 2 km Aimar sur le groupe Poulidor. Au moment de la jonction, Poulidor
n'a avec lui qu'un équipier, Victor Van Schil. Anquetil fait signe à Aimar
d'attaquer dans la descente. L'effet de surprise est tel que ni Poulidor, ni
Janssen ne réagissent. Aussitôt après le col de Coletta, Lucien Aimar part
donc seul à la poursuite des échappés. Il aborde le col de Braida immédiatement
derrière Perurena, décollé du groupe des échappés. Au sommet du col de
Braida, Bitossi passe en tête, avec, à 15", Van Springel, Wolfshohl,
Fezzardi, Gomez Del Moral, à 1'05" Brands, à 1'15" Aimar et Perurena.
Pointés à 3'05", Lopez Rodriguez, Uriona et Pingeon se sont détachés
du gros peloton Janssen-Poulidor à 3'40".
Tandis
que Janssen et Poulidor se relaient pour réduire leur retard, Bitossi et Van
Springel s'approchent de Turin. Van Springel s'assure une avance de 100 m à
l'entrée du "Stadio Comunale" de Turin, mais il est mal aiguillé
par le service d'ordre. Cette erreur facilite la victoire en terre italienne de Bitossi, qui règle au sprint Gomez
Del Moral, Fezzardi et Wolfshohl, tandis que Van Springel, avec 7" de retard,
n'arrive que 5ème. Brands, Perurena et Aimar arrivent 1'40" après Bitossi,
mais conservent une avance de 2'02" sur le peloton Janssen-Poulidor réglé
au sprint pour la 9ème place par Willy Planckaert devant Nijdam et Huysmans.
En
nette perte de vitesse, l'ancien maillot jaune Jean-Claude Lebaube forme avec
ses équipiers le dernier peloton avec un retard de 14'27". Simpson, blessé
la veille, De Rosso, qui a lourdement chuté dans la descente de Montgenèvre
et Joop De Roo ont abandonné tandis que Georges Van Coningsloo, décidément
allergique au Tour, arrive hors des délais.
Mais
le principal évènement est l'accession au maillot jaune de Lucien Aimar qui
s'assure un avantage de 1'35" sur Janssen, 3'23" sur Mugnaini, de
4'17" sur Momene, 4'22" sur Poulidor, tandis qu'Anquetil, classé
8ème
à 6'19", devient un équiper de luxe pour le premier du classement général.
La
presse considère que les chances de Lucien Aimar, soutenu par Anquetil et Jimenez,
deviennent réelles, tandis que Poulidor est jugé dans une situation dramatique.
Alors qu'il n'était accompagné dans le peloton que du seul Van Schil, tous
ses autres équipiers ayant été distancés, on se demandait ce que faisait
son équiper Wolfshohl à l'avant…
Merci
à Didier Béoutis
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