18ème étape - Ivréa-Chamonix, 188 km Le
Luxembourgeois Edy Schutz (vainqueur de la 18ème
étape de ce Tour de France 1966)
Cols : le Grand Saint-Bernard, la Forclaz, les Montets.
Dans ce Tour de France 1966, Raymond Poulidor s’était fait piéger par
deux fois. La première fois, dans la 10ème étape pyrénénne Bayonne-Pau,
il avait laissé partir, par vagues successives, avant l’Aubisque, une vingtaine
de concurrents dont Jan Janssen et Lucien Aimar, qui lui prirent 7'15".
La deuxième fois, dans la 17ème étape, Briançon-Turin, alors que Janssen
portait le maillot jaune, Javques Anquetil avait lancé dans la descente
du col de Coletta l’intrépide Lucien Aimar, qui allait conserver 2'02"
d’avance à l’arrivée de l’étape et endosser le maillot jaune, avec
1'35" d’avance sur Jan Janssen, 5'11" sur Raymond Poulidor et 6'19"
sur Jacques Anquetil.
Deux occasions pouvaient dès lors permettre à Raymond Poulidor de rattraper
son retard : l’étape Ivréa-Chamonix par le Grand Saint Bernard, la
Forclaz et les Montets, et le contre-la-montre final Rambouillet-Parc des princes,
sur 51.5 km
Raymond Poulidor décida de jouer son va-tout en démarrant à 4 km du sommet
de la Forclaz, suivi du grimpeur espagnol Julio Jimenez, équipier de Lucien
Aimar chez Ford. Au sommet (km 161), pointés à 1'00" et 10"
derrière le luxembourgeois Edy Schutz, échappé depuis la descente du Grand
Saint-Bernard, Raymond Poulidor et Julio Jimenez conservaient 1'10" d’avance
sur un groupe composé notamment d’Aimar, Anquetil, et Janssen. Après la
descente de la Forclaz, Raphaël Géminiani, directeur sportif des Ford
fait attendre Jimenez pour qu’il participe à la poursuite derrière Poulidor.
Ce dernier rejoint Schutz dans le col des Montets et conserve au sommet 1'15"
d’avance sur le peloton Aimar-Janssen-Jimenez-Anquetil qui font le forcing
pour limiter le retard.
A l’arrivée à Chamonix, Poulidor ne dispute pas
le sprint, laissant Schutz gagner l’étape, mais, grâce aux puissants relais
assurés par Anquetil, son avance sur les Ford n’est plus de que 49".
Le retard de Poulidor au classement général est de 4'22" sur Aimar et
2'47" sur Janssen. Rassuré sur les chances d’Aimar, Anquetil, victime
d’un refroidissement, abandonnera le lendemain, à 50 km de Saint-Etienne.
Quant à Poulidor, distancé dans le contre-la-montre final par Altig et Bracke,
il ne reprendra que 2'20" à Aimar, classé 17ème et 1'52" à Janssen,
classé 11ème. Ironie du sort : Aimar remportera le tour avec 1'07"
sur Janssen et 2'02"sur Poulidor, soit exactement le temps pris par le
vainqueur du Tour à son adversaire lors de l’échappée de Turin.
Merci
à Didier Béoutis
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