Les années 90, l'âge d'or du vélo à la télévision
Suite de notre petite histoire du direct télévisé consacré au vélo.
De l'arrivée de la couleur à l'explosion de la durée des retransmissions.
De l'éclatement de l'O.R.T.F. aux chaînes privées sur le réseau hertzien.
Dans ce domaine, ce n'était pas toujours mieux avant. Retour en arrière.
Par Dominique Turgis, avril 2008
ET VOILÀ LA COULEUR
La deuxième chaîne de l'ORTF passe en couleur en octobre 1967. Dans le mois
qui suit, le match de football entre les verts de Saint-Etienne et les rouges
de Rouen est le premier à être retransmis en couleurs, filmé avec une seule
caméra. Pendant le Tour 1967, Robert Chapatte est optimiste sur l'arrivée
de la couleur sur les routes du Tour. Des essais devaient être menées en juin
68 pour pouvoir retransmettre le Tour en couleurs. Mais la grève de l'ORTF
remet le projet à plus tard. En mars 1971, Paris-Nice, encore lui, est diffusé
45 minutes tous les jours en direct et en couleurs sur la deuxième chaîne.
La lourde caméra couleurs est transportée sur le toit d'une voiture. D'ailleurs
Guillaume Driessens, le directeur sportif de Merckx fait des reproches à cette
voiture à l'issue de la montée contre-la-montre du col d'Eze : "La
voiture transportant la caméra couleur TV s'est tenue trop constamment à proximité
de la roue arrière d'Eddy Merckx". Pour cette première expérience,
l'ORTF est prudente. L'Équipe rappelle que "Les techniciens
de l'ORTF se sont toutefois montrés très prudents puisque le dispositif couleur
sera doublé d'un système plus classique (...) de prise de vue en noir et blanc
à partir d'une moto et d'un hélicoptère (...) sur la ligne d'arrivée seront
disposées les caméras couleur sur pied, qui, elles, n'ont pas posé de problèmes".
Après l'étape de Bollène, Michel Labrunie s'extasie dans L'Équipe
: "On n'ose crier victoire mais cette fois, il semble bien que la TV
couleur ait conquis ses galons de vedette sur les courses cyclistes. Un grand
pas a été franchis par les techniciens de l'ORTF et avec succès. Nous étions
au coude-à-coude avec les coureurs, en couleurs et avec des images d'une stabilité
d'une beauté rarement atteintes par le passé. Plusieur expérience ont également
été tentées comme cet interview à 45 km/h d'Alain Vasseur avec les échappés."
Raymond Marcillac pense que "C'est un succès. Pour un début, il est
particulièrement encourageant." En couleurs ou en noir et blanc, la
retransmission est toujours dépendante du temps. Le reportage en direct de
Milan-San Remo est réduit à l'arrivée sur la Via Roma car l'hélicoptère
n'a pas pu décoller. La voiture R16 TS à la caméra couleurs revient sur le
Tour 1971. Elle débarque pour le contre-la-montre d'Albi. Et Eddy Merckx va
encore s'en plaindre. Il accuse Luis Ocaña, maillot jaune après l'exploit
d'Orcières-Merlette, d'avoir profité de l'abri de la voiture, avant de s'excuser.
Le Cannibale n'est pas le seul mécontent de la voiture-caméra. Le critique
télé de L'Équipe, Alain Chermann est sceptique : "Les images
sautaient en permanence. C'est parce que nous pensons que tout le mal venait
de cette caméra placée sur une voiture". Chermann ne comprend pas
qu'une moto ne puisse pas accueillir une caméra couleur sans se soucier du
poids pour le cadreur. La voiture va suivre la course jusqu'à Bordeaux. Elle
va retransmettre les 19 kilomètres de la course de côte Luchon-Superbagnères.
Ces étapes sont diffusées sur la deuxième chaîne. Mais la disposition de
la caméra dans la voiture, impose des prises de vues éloignées du peloton
moins performantes que celles prises depuis la moto. Toutefois, la retransmission
intégrale de l'étape de Superbagnères enthousiasme Alain Chermann : "Fort
intelligemment, le réalisateur eut l'idée de nous montrer une courte séquence,
en ouverture de reportage pour montrer Ocaña sortant de l'hôpital. C'était
très bon. (...) Ensuite, il y eut cette caméra couleur qui faisait apprécier
à sa juste valeur la grandeur des paysages et le jeu des maillots sur cette
route mouillée. Nous avons attendu plusieurs jours cet événement mais le
résultat a dépassé nos espérances. Une autre dimension (...) Malheureusement,
il y eut les paroles qui ne s'élèvèrent jamais au niveau des images. (...)
C'est une "masse verbale" qui nous est assénée pendant près d'une
heure. (...) En passant, nous remarquerons qu'hier, il était impossible à
un téléspectateur prenant l'émission "en marche" de savoir qu'il
y avait un homme seul à l'avant de la course (NDLR : Fuente)". La
caméra couleur va revenir sur une moto sur les Tour 72 et 73, notamment pendant
les étapes de montagne. En 1974, toutes les étapes sont filmées en couleurs.
Elles sont toujours diffusées sur la première chaîne mais le soir, 30 à
40 minutes de l'étape sont diffusées sur la troisième chaîne qui diffuse
en couleurs. ANTENNE 2 LE SAMEDI, TF1 LE DIMANCHE
185 heures en 2008, 200 heures en 1997 (1). En dix ans, la retransmission de
courses cyclistes a reculé sur le réseau hertzien où seul le service public
est encore intéressé par le vélo. Mais 20 ans plus tôt, dans les années
70, ce volume horaire ne devait pas beaucoup dépasser les 50 heures par an.
Début 1975, c'est l'éclatement de l'ORTF avec les créations de TF1, Antenne
2 et FR3. Les services des sports sont séparés et Robert Chapatte revient
à la télévision et dirige le service des sports de la "2". Dans
son service, on retrouve des spécialistes du vélo comme Jean-Michel Leulliot
et Richard Diot. Sur la "Une", il y a Daniel Pautrat et Bernard Giroux.
Antenne 2 mise beaucoup sur le vélo. En 1975, elle retransmet Paris-Nice tous
les jours en direct, dimanche y compris, mais seulement de 20 à 30 minutes.
En 1977, le Dauphiné Libéré aussi a droit à sa retransmission quotidienne
parfois d'un quart d'heure seulement. Parfois, Antenne 2 et TF1 retransmettent
les même courses, comme, par exemple, Milan-San Remo 1975, pour le final de
la course. Les deux chaînes principales vont ensuite se répartir les sports
de fin de semaine. Le samedi, ce sont les "Jeux du Stade" sur
Antenne 2. Une émission multisports où les 15 derniers kilomètres d'une étape
du Dauphiné ou du Midi-Libre peuvent cohabiter avec la deuxième mi-temps d'un
match de handball, où le match des Cinq Nations France-Galles précède le
différé de l'ascension du Poggio et de l'arrivée de Milan-San Remo. Le différé
est souvent utilisé pour les courses cyclistes dont on ne diffuse que les derniers
kilomètres, en concurrence avec d'autres sports. Même pour des victoires françaises.
En 1984, les Jeux du Stade diffusent en différé les quatre ou cinq derniers
kilomètres du Tour de Lombardie remporté par Bernard Hinault. Les Jeux du
Stade diffusent aussi des résumés des courses par étapes comme le Tour du
Tarn et de Rouergue ou les Quatre jours de Dunkerque. Le dimanche, c'est au
tour de TF1 de diffuser les sports sur "Sport Dimanche." Le dimanche,
c'est le jour des finales des tournois de tennis. Comme nous l'avons vu dans
la première partie, le tennis et le vélo ont un point commun : On sait quand
ça commence mais pas quand ça finit. L'étape du dimanche du Dauphiné 1977
n'est pas retransmise car c'est le jour de la finale de Roland-Garros. Le pire
est atteint pour le Tour des Flandres 1985. Un des plus beaux et des plus durs
de tous les temps. Les téléspectateurs ont droit au passage en direct du Koppenberg,
toujours la culture du point de passage stratégique, puis à d'autres points
sur la course en alternance avec la finale d'un tournoi de tennis dans le sud
de la France, sur court couvert. Finalement, priorité sera donnée au dénouement
du tennis alors qu'Eric Vanderaerden lâche tout le monde dans le Mur de Grammont.
Le contraste entre les sentes boueuses du Ronde et le décor immaculé-propre-sur-lui
du tennis est désastreux pour ce dernier. Le lundi matin, la critique télé
de L'Équipe épingle ce contraste et regrette que le Tour des Flandres
n'ait pas été mieux traité. Le dimanche suivant, TF1 se rattrape avec un
large espace attribué à Paris-Roubaix avec trois grosses séquences dont le
passage de la tranchée d'Aremberg. Dans les grandes occasions, les durées
de retransmission s'allongent. Pour les championnats du monde de Sallanches,
la télévision met deux hélicoptères sur le coup. Quand un ravitaille, l'autre
est toujours là pour servir de relais.
LES GIRO D'HINAULT
Avec un champion comme Bernard Hinault, la télévision ne peut pas passer à
côté de ce phénomène. Les Tours d'Italie disputés par le Blaireau ont droit
à une couverture qui n'existe pas quand il n'est pas là. En 1980 et 1982,
Antenne 2 ouvre parfois son antenne l'après-midi à la course rose. En 1980,
"Les Jeux du Stade" retransmettent l'arrivée à Milan. En 1982, la
course passe le samedi, bien sûr, mais aussi le lundi. En 1982, pour la fin
du Giro, la chaîne de Chapatte diffuse un résumé de l'étape à 19h20. Sauf
quand la RAI est en grève. Autre exemple, en 1981 Antenne 2 diffuse l'étape
du samedi du Dauphiné Libéré remporté par Hinault et tous les soirs, diffuse
un résumé. L'année suivante la victoire de Michel Laurent n'aura droit qu'à
un résumé. Au début des années 80, Paris-Nice aussi, prend moins de place
sur l'écran. En 1981, la Course au soleil bénéficie d'un gros résumé de
20 à 30 minutes, plus, bien sûr, l'étape du samedi sur Antenne 2. L'année
suivante, il n'y a plus de gros résumé quotidien. En 1984, chaque étape de
Paris-Nice et du Dauphiné ont droit à un petit résumé à 18h30 dans l'émission
"C'est la vie", encore sur la deuxième chaîne. Parfois, des courses
bénéficient d'un "extra". En 1981, la dernière étape du Tour de
l'Oise, un contre-la-montre par équipe a droit aux honneurs de la lucarne d'Antenne
2.
ANTENNE 2 COIFFE TF1
Pendant le Tour 1984, des rumeurs parlent d'une possible exclusivité entre
TF1 et la Société du Tour. A la surprise générale, c'est Antenne 2 qui rafle
la mise. Le Tour 1985 et certaines épreuves de la Société du Tour seront
diffusées sur la deuxième chaîne. Le Critérium International sera le premier
à bénéficier de la couverture. Alors que, traditionnellement seuls, la première
étape et le contre-la-montre sont diffusés, Antenne 2 rajoute la course de
côtes. Si TF1 conserve Paris-Roubaix, Antenne 2, en plus du Tour, diffusera
un résumé quotidien du Tour de l'Avenir. Les premières années, Antenne 2
diffuse toujours la dernière heure de course, comme avant, pour les étapes
de plat. La grand nouveauté, ce sont les passages de cols rallongés et plus
nombreux mais aussi les émissions d'encadrement avec "A chacun son Tour"
de Jacques Chancel pendant 20 à 30 minutes et le "Journal du Tour"
pendant 25 minutes. TF1, doublée, va se retourner vers le Tour de France...
à la voile, avant de baisser pavillon l'année suivante. TF1 diffusera encore
les championnats du monde en 1986 et les "Adieux du Blaireau", la
dernière course d'Hinault en novembre 1986. L'occasion d'essayer, sans trop
de succès, un micro porté.
LE PRIVÉ EST INVENTIF
Hinault parti, sans le Tour de France, TF1 privatisé ne s'intéresse guère
au cyclisme. Elle n'a plus d'émissions multisports le dimanche après-midi.
Canal Plus créé en 1984 s'est longtemps désintéressé du vélo, un sport
pour lequel peu de personnes sont prêtes (ou capables) à payer pour le voir.
Chaîne branchée, Canal Plus va s'intéresser aux Six Jours de Paris en 1988.
En plus, la chaîne cryptée va innover en donnant un micro à Bernard Vallet
qui dispute ses derniers Six Jours. Le Grenoblois doit surveiller ses adversaires,
garder un oeil sur Laurent Biondi son équipier et parler dans le micro ! Canal
Plus continue son aventure cycliste avec Paris-Tours, délaissé par Antenne
2. Pour cette première routière, la chaîne prévoit trois heures de direct
d'affilée. Le vent va faire des siennes et, finalement, ce sont quatre heures
de direct consacrées à Paris-Tours, un record pour une classique. Canal Plus
a appliqué ses recettes à cette retransmission. Une avant-course avec des
interviews du néo-pro Laurent Bezault par exemple. L'idée du micro sur un
coureur est reprise. C'est Christophe Lavainne qui s'y colle. Il faut attendre
1990 pour revoir du vélo sur Canal. Le Giro de Bugno est retransmis tous les
jours. En 1991, la "chaîne du foot et pas du vélo" s'attaque au
G.P de Plouay. Le réalisateur installe une caméra sur un filin au-dessus de
la ligne d'arrivée. La course va occuper l'après-midi de la chaîne cryptée.
En 1997, Canal achète les droits de Milan-San Remo, du Giro et de la Lombardie.
Le service public réagit car il veut encore diffuser les grandes classiques.
Finalement, un arrangement est trouvé pour Milan-San Remo (3h pour Canal et
le final en différé sur France 2) et France 2 diffusera le Tour de Lombardie.
LE VÉLO DIT CINQ YOU À LA CINQ
Mais le plus grand concurrent du service public sur le terrain du vélo sera
La Cinq de Berlusconi. Créée en 1986, elle s'intéresse au vélo dès 1988
avec Paris-Nice (2) puis le Tour des Flandres et Liège-Bastogne-Liège. Des
courses du dimanche qui n'intéressent pas TF1. Des courses diffusées dans
Télématches, l'émission sportive de la chaîne et donc interrompues
de temps en temps par d'autres sports. L'année suivante, La 5 met une dent
de mieux. En plus des classiques belges, la chaîne décroche la diffusion des
championnats du monde. Une diffusion jamais égalée sur le réseau hertzien.
Les épreuves sur piste ont droit à un direct quotidien. Le 100 km contre-la-montre
aussi. Les épreuves féminines et amateurs sur route sont diffusées en intégralité,
comme la course pro commentée par Christian Prudhomme et Cyrille Guimard. La
5 remettra ça en 1990 au Japon et en 1991 en Allemagne. La chaîne disparaît
en 1992. Les chaînes privées ont apporté la durée à la retransmission des
courses. ÉTAPE INTÉGRALE EN 1990
Le service public ne reste pas les mains dans le rotor de l'hélicoptère. En
1990, Antenne 2 et FR3 s'unissent pour retransmettre en quasi intégralité
l'étape de l'Alpe d'Huez qui voit Bugno s'imposer. La durée des retransmissions
s'allonge. En 1990, chaque étape du Tour à droit à 90 minutes minimum. En
1991, deux étapes sont en intégrale auxquelles il faut ajouter trois heures
de direct pour la dernière étape. On peut toujours se demander l'intérêt
sportif de consacrer tant de temps à cette étape des Champs-Elysées mais
la télévision semble y tenir. En 1993, 50 heures sont consacrées aux étapes
du Tour de France et plus de 60 heures en 1997. En dehors du Tour, le service
public s'intéresse aux autres courses d'ASO. Il contribue à la mise en scène
de la traversée de la Tranchée de Wallers-Aremberg, qui était déjà diffusée
depuis 1983, l'année du retour de ce secteur dans la course. Le service public
s'intéresse un peu moins à Paris-Tours, au Critérium international et presque
plus au Tour de l'Avenir. Mais la jeune Classique des Alpes a tout de suite
droit, en 1991, à son direct. En plus c'est un samedi, donc sur Antenne 2.
Josette Leulliot sait que la télévision est indispensable à l'organisation
de sa course, Paris-Nice. En 1991, elle adapte même les horaires des étapes
pour avoir droit à une demi-heure de direct sur FR3 à 13 heures. Au mois de
mars, la température n'est pas toujours au rendez-vous. L'AC 2000, l'association
des groupes sportifs connaît elle aussi l'importance de "passer à la
télé". Elle réussit à organiser une présentation commune des équipes,
le samedi sur Antenne 2, dans l'émission "Sport Passion", un titre
très "Gérard Holtz".
RÉVEILLON RÉVEILLE LE VÉLO
Après Robert Chapatte, Christian Quidet dirige le service des sports de la
"2". Il arrache à TF1 la diffusion de Roland Garros. De la place
en moins pour les courses de mai et juin comme le Giro et le Dauphiné. En 1992,
Jean Réveillon, un passionné de vélo, prend la tête du service des sports
de "France Télévision", le nouveau nom du service public. Il est
favorable à des retransmissions plus longues des courses. Il dispose de deux
émissions de fin de semaine pour "caser" du vélo. En effet, FR3
s'est mis au sport le dimanche après-midi, surtout depuis la privatisation
de TF1. Les années 90 seront des années de folie pour le vélo à la télé.
Des courses comme le Tour Méditerranéen a droit à son direct dominical, tout
comme les Quatre Jours de Dunkerque (Jean Réveillon est nordiste) ou le Midi
Libre. La Flèche Wallonne a droit de diffusion en après-midi en pleine semaine.
En 1997, le Tour des Flandres et Liège-Bastogne-Liège passent de deux heures
à trois heures d'antenne. Paris-Roubaix a droit à quatre heures et demi. L'Amstel
aussi a droit à sa retransmission tout comme les championnats de France et
du monde de cyclo-cross. Est-ce l'effet "Coupe du monde" (de cyclisme)
ou autre chose, toujours est-il que les classiques de coupe du monde se mettent
à passer sur le réseau hertzien, toujours sur le service public : d'abord
San Sebastien, puis Zürich, Hambourg et Plouay. Même la Grande Boucle féminine
a droit à ses diffusions. FR3 s'intéresse à la Vuelta dès 1990 en diffusant
les étapes du dimanche. Alors que Hinault et Caritoux n'avaient eu droit qu'à
la diffusion de la dernière étape de Madrid en 83 et 84, Laurent Jalabert
voit ses exploits relayés chaque dimanche en 1995. La montée de l'Angliru
dès 1999 devient un rendez-vous télévisuel, même s'il passe en différé
sur la 3. ARC-EN-CIEL INTÉGRAL
Le meilleur exemple de cette effervescence, c'est la durée de retransmission
des championnats du monde. En 1995, grâce au décalage horaire, les championnats
du monde en Colombie sont diffusés deux heures en après-midi puis pendant
deux heures et demi à partir de 20 heures. L'année suivante, les championnats
du monde de Lugano seront diffusés en intégralité grâce à la complémentarité
entre France 2 et France 3. Une habitude qui durera jusqu'en 2004. Une course
cycliste alterne les temps forts et les moments plus calmes. Sa diffusion in
extenso n'est pas toujours une bonne publicité. En 1997, le cyclisme est
le troisième sport diffusé sur les chaînes hertziennes, après le foot et
le tennis. JEAN RENÉ GODART EN ROUE LIBRE
Le cyclisme est gâté en nombre d'heures de direct. Par contre, au contraire
du football, il n'y a pas d'émission magazine consacrée au vélo. Jean-René
Godart va y remédier en 1991. Il crée l'émission "Roue Libre" dont
le premier numéro est diffusé le 7 mars 1991 sur FR3. Ce magazine va durer
deux ans mais sera baladé de case horaire en case horaire. Difficile de fidéliser
un public. On le voit, le vélo survit bien sans magazine dans les années 90.
Il va même survivre à l'affaire Festina. Le début des années 2000 est encore
très favorable en terme de retransmission. La Flèche Wallonne dantesque de
1999 a toujours sa place à la télévision. Seules les courses italiennes disparaissent
pour cause de droits télévisés trop élevés. Le service public soutient
toujours le cyclisme mais les affaires à répétition tirent une balle dans
les pneus du vélo. Petit à petit des retransmissions sont supprimées comme
les Quatre Jours de Dunkerque, les classiques du mois d'août en 2007 et avant
eux, le Tour méditerranéen. FRANCE 4, L'ESPOIR
?
L'arrivée de la télévision numérique terrestre (TNT) et la chaîne publique
France 4 a permis à Paris-Nice d'être diffusé tous les jours en 2006 et 2008
ainsi que les championnats du monde de cyclo-cross. Mais en dehors du service
public qui s'intéresse encore à la diffusion du vélo sur la petite vingtaine
de chaînes de la TNT ? Heureusement, le vélo a encore sa place sur le câble
et le satellite avec Eurosport et Sport +. La télé reste vitale pour bon nombre
d'organisations. Pour recevoir les championnats de France de cyclo-cross en
2009, Sedan exigeait une couverture télévisée en direct. Un engagement que
la FFC est incapable de promettre.
(1) Source France Télévisions et Vélomagazine. (2) Le faux-prologue
et la dernière étape, Antenne 2 garde l'étape du samedi. La Cinq diffuse
aussi un résumé de trois minutes tous les jours.
Sources : Ouest-France, L'Équipe, Vélomagazine.
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