Victor DUCHENE
De Gembloux au Parc des Princes à Paris ou de l'ombre aux lumières de la
gloire !
A ses débuts, Victor ouvrit une salle de culturisme. Là, les adeptes pouvaient
s'adonner à leur sport favori : la pratique des poids et haltères. Cette pratique
rencontra un franc succès. Toujours soucieux de perfectionner son art, Victor
s'inscrivit aux cours particuliers de masseur à Paris et aux cours du soir
à l'Institut Baudouin qui était situé au 109 rue du Commerce à Bruxelles.
Là, il y décrocha un diplôme de masseur esthéticien. Il décida de s'adonner
à cet art au sein dudit Institut et ce, auprès des enfants et de la gent féminine.
Toujours en quête de nouvelles expériences, il s'inscrivit par ailleurs à
l'ADEPS, aux cours de moniteur de natation. Il y obtint le diplôme requis.
Son objectif était d'occuper le poste à la piscine de Gembloux. Poste qu'il
occupa durant quelques moments. Il décrocha également à l'ADEPS le diplôme
en éducation sportive. Willy Cogniaux, le patron de la revue "Le Courrier
des Sports" et également patron du club cycliste d'amateurs de Wanfercée-Baulet,
où l'on retrouvait Willy Monty, Willy Herman, Valère Frenay, Ferdinand Bracke,
Carmine Preziosi, Luc Bodart, recherchait un moniteur pour dispenser des cours
d'éducation physique deux fois par semaine, le mardi et le vendredi. Il apprit
que Victor possédait les compétences requises et il le sollicita donc.
C'est ainsi que Victor entra dans le monde du cyclisme qui l'avait toujours
attiré. Il y exerça son art. Il y prodigua aux jeunes coureurs des séances
de massage. Par ailleurs, Willy Cogniaux, qui entretenait des relations amicales
avec Maurice De Muer, à l'époque directeur sportif de l'équipe Pelforth,
sachant que celui-ci recherchait un collaborateur, lui recommanda Victor, ayant
pu apprécier ses compétences. Victor gravit à nouveau un échelon. Il devint
le masseur attitré d'Henry Anglade pour la classique Harelbeke-Anvers-Harelbeke
se déroulant sur un week-end. Il l'accompagna sur les épreuves françaises.
C'est ainsi que Victor découvrit, pour la 1ère fois les Alpes, la neige !
Il est vrai qu'à cette époque, peu de gens avaient la possibilité de voyager.
Au cours d'une de ces compétitions, Victor côtoya les grands champions de
la Petite Reine. Après la course, il découvrit sur le podium d'Europe n°
1, les longues jambes des majorettes américaines, les chanteurs en vogue, notamment
Nancy Halloway.
Appréciant de plus en plus le travail de Victor, qui avait pris ses congés
payés pour répondre aux différentes sollicitations, Henry Anglade et son
directeur sportif souhaitèrent l'engager pour d'autres épreuves. Victor se trouva donc devant un dilemme : poursuivre son job comme masseur à
l'Institut Baudouin ou s'adonner à son art au sein du monde cycliste. Il souhaita
réfléchir. Après avoir décidé de poursuivre son job au sein de l'Institut
Baudouin, il fut l'objet d'une nouvelle sollicitation. Cette fois, il fut sollicité
par le directeur sportif de l'équipe Peugeot, Gaston Plaud, pour participer
à un camp d'entraînement à Saint-Gervais. Il décida d'accepter l'offre et
se lança définitivement dans le monde cycliste. Il fut engagé par l'équipe.
Outre le massage, il travailla la musculature (souliers en plomb, médecine-ball),
la culture physique, l'expansion de la cage thoracique.
Il prit part à son 1er Tour de France en 1964. Au sein de l'équipe Peugeot,
il côtoya notamment, successivement, Tom Simpson, Roger Pingeon, Ferdinand
Bracke avec lequel il participa à la tentative du recorde du monde de l'heure
au niveau de la mer, à Rome, et que battit Ferdinand Bracke. Il a eu également
l'occasion quelques fois de masser Eddy Merckx. C'est ainsi que lors du Tour
de France 1967, Victor était attaché, dans l'équipe de France à Roger Pingeon
pour lui prodiguer des massages, des soins. Il a donc connu, au cours de cette
Grande Boucle, de grands moments émouvants : la victoire en solitaire de son
poulain, lors de la 5ème étape Roubaix-Jambes, le 4 juillet 1967 et sa victoire
finale au Parc des Princes à Paris. A Jambes, Roger Pingeon s'empara de la
tunique jaune de leader du classement général, tunique jaune que détient
encore aujourd'hui Victor et qu'il est fier d'exhiber.
Il participa également à la victoire de Roger Pingeon au Tour d'Espagne, où
il reçut une dédicace de son poulain, au Dauphiné Libéré où il obtint
son maillot de leader. Voilà exposé les grands moments du brillant cheminement
de Victor, honnête dans son métier, passionné par son job.
Michel Noël
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