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27 octobre 2024
Jean-Pierre
Paranteau s'est échappé pour la dernière fois... Véritable stakhanoviste
de l'attaque, travailleur acharné, ce solide coursier possédait un sens inné
de la course, il la sentait et la vivait comme personne. Avec son style si particulier,
déhanché au possible, avec frénésie il secouait sa monture de droite à gauche.
Il représentait l'expression de l'âme profonde du peuple cycliste, celle qui
reflète avec la même ferveur ses joies et ses douleurs, parvenant à résoudre
cette équation magnifique entre la douleur et l'enchantement. Il savait transformer
ses propres tempêtes intérieures en rêves, belle silhouette de funambule se
dressant avec élégance aux sommets des bosses, comme pour parcourir le temps.
Une santé florissante, d'un naturel agréable, il avait tout pour réaliser une
belle carrière pro, hélas comme beaucoup d'autres jeunes talents de cette époque,
en passant pro chez Peugeot, il s'est retrouvé entouré du noyau dur du groupe
(Thévenet-Esclassan-Danguillaume) qui se partageaient les victoires, les équipiers
se trouvaient rarement invités aux festins. Jean-Pierre était né le 5 août 1944
à Angoulême il vient de décéder ce 27 octobre 2024. Il avait débuté en 1960
et raccroché à la fin 1987. Durant sa carrière il a porté les couleurs des clubs
de : UCAP Angoulême 1960 à 1962, Saint-Roch Sport 1963, Lunéville 1964, A.C.
Nersac 1965 à 1986, V.C. De Chasseneuil-Bonnieure en 1987. Avant de passer pro
il avait remporté : 1 victoire en 61, 3 victoires en 1962, 6 victoires en 1963,
3 victoires en 1964, 4 victoires en 1965, 5 victoires en 1966, 13 victoires
En 1967, 21 victoires en 1968, 15 victoires en 1969 dont les Boucles de l'Aude,
le Tour du sud-ouest, la Route de France, il passe pro en 1970 et le reste jusqu'en
début 1976, durant ses sept années pro il s'est imposé 4 fois en 1973 dans le
Tour de l'Aude + la 3ème étape, 1er de la 3ème étape de la Semaine Catalane,
1er de la Ronde de Montauroux. Reclassé amateur en 1976, il reprendra sa ronde
victorieuse des circuits les plus difficiles : 12 victoires en 1976, 13
victoires en 1977, 4 victoires en 1978, 12 victoires en 1979, 7 victoires en
1980, 13 victoires en 1981, 10 victoires en 1982, 5 victoires en
1983. Son ultime victoire, il la décroche à Marçay le 18 septembre 1983. Avec
le départ de ce gentil garçon, après de longues années de lutte contre la maladie,
pour panser la perte, il faudra des mots qui durent, pour sauver le souvenir
qu'il nous a laissé.
Gérard Descoubès
31 mai 2024
André
Dupré, le flahute girondin s'en est allé vers d'autres ailleurs. Avec son
allure râblée et arrondie sur son vélo, son petit mouchoir noué autour du cou,
A. Magne et L. Bobet l'avaient affublé du surnom de ''Flahute'' qui était l'appellation
des redoutables cyclistes flamands. Pour avoir vu à Bordeaux pendant le Tour
de France 1947, René Vietto vêtu du maillot jaune, André décide qu'il serait
lui aussi coureur cycliste. Après une très jolie carrière amateur qui l'avait
sacré meilleur coureur du Sud-Ouest, il passe pro pour le championnat de France
des routiers en 1955. Enrôlé chez Mercier en 1958, Louison Bobet lui ouvre les
portes de sa marque dès 1959. André deviendra très vite le bras droit de Louison,
qui le fera suivre dans toutes ses galères. Coureur assez complet, du genre
passe-partout, doté d'une sympathique pointe de vitesse il réalisera quelques
jolis coups chez les pros de 1955 à 1960 inclus. Il avait frôlé le pire en 1950,
dans le Critérium de Riom-ès-Montagne, où chutant lourdement, il fut relevé
avec une grave fracture du crâne, qui mit sa vie en danger. Encore indépendant,
il s'était classé 4ème du Tour du Sud-Est (une course par étape de huit jours)
derrière C. Gaul, R. Privat et F. Debruyne. Durant sa carrière il prendra le
départ de trois Tours de France : 1955 abandon 11ème étape, 1957 37ème, 1958
abandon 21ème étape, En 1957 M. Bidot avait pensé à lui pour une sélection en
équipe nationale du Tour de France, en litige avec J. Stablinski c'est ce dernier
qui sera retenu pour avoir remporté le Tour de l'Oise ultime épreuve de sélection
devant... A. Dupré. Homme discret dans la vie, André s'en est allé sur la pointe
des pieds ce 29 mai 2024 à Saint-Médard-en-Jalles. Il était né le 7 mai 1931
à Ligueux (33). Avec sa disparition, c'est un des derniers éléments, de l'époque
dorée pour les coursiers des années cinquante, dont la plupart ont tous dépassé
l'âge respectable des 90 ans, Durant sa carrière il honora les clubs de : Stade
Foyen 1948 à 1951, ASPTT de Bordeaux 1952 à 1954, C.C. Lindois 1955, C.C. Bergerac
1956 à 1957, C.C. Lalinde 1958 à 1961, C.C. Bordelais 1962 à 1963, C.C. Bergerac
1964 à 1965. Ses plus belles victoires restent : champion de Guyenne sur route
individuel + des sociétés sur route chrono en 1950, champion de Guyenne sur
route des sociétés chrono, le Tour du Blayais, la 1ère étape de la Route de
France en 1951, champion de Guyenne sur route des sociétés chrono, 1er de la
9ème étape de la Route de France en 1953, 1er du Tour de l'Aude (Pro) du Tour
de Corrèze (Pro), 8ème des Boucles de la Seine, 18ème du Tour des Flandres en
1957, 27ème du Tour de Lombardie, 48ème de Paris-Bruxelles, 76ème de Paris-Tours
en 1958, la 1ère étape de la Route du vin à Narbonne en 1963, son palmarès comporte
96 victoires. Il fut reclassé indépendant en 1961 et raccrocha fin 1965, il
porta les couleurs de : Royal-Fabric 1949 à 1951, Tendil 1952, Terrot 1953,
Thomann 1954 à 1956, Royal Fabric Enform 1957, Mercier BP 1958, L. BobetHutchinson
1959 à 1960, Polyrey 1961, Kas Royal Asport 1962 à 1963. Après le cyclisme,
avec un associé il se rendra acquéreur d'une grande droguerie quincaillerie
à Saint-Médard-en-Jalles. Ses deux frères Georges et Lucien furent deux bons
régionaux. Emporté par le temps, la vie a poussé son souvenir dans une certaine
évanescence, mais il a malgré tout laissé d'indélébiles traces dans les milieux
cyclistes.
Gérard Descoubès
13 février 2024
Robert
Varnajo "Le Chouan" est mort
Aujourd'hui, rares sont
ceux qui se souviennent de Robert. Il n'était resté qu'un nom égaré sur les
chemins perdus des mémoires. Il fut pourtant l'amateur le plus brillant du tout
début des années cinquante. Né le 1er mai 1929 à Port-La-Claye (Curzon), il
vient de décédé ce 13 février 2024 à l'age respectable de 94 ans. Il avait quitté
sa Vendée natale pour monter à Paris en 1947 et signer au club de Courbevoie-Asnières.
Dès 1948 il va s'imposer dans les belles classiques parisiennes Paris-Briare
et Paris-Cézanne. Il éclate en 1949 en décrochant deux titres de champion de
France sur route, l'individuel de la course en ligne et le chrono par équipes
avec le V.C. Courbevoie-Asnières. Cela lui vaut sa sélection pour les mondiaux
sur route de Copenhague, où il se trouve érigé leader du groupe France. Le jour
de la course au titre mondial, il échoue devant la grande coordination des Néerlandais,
qui prennent les trois premières places sur le podium (le 1er, H.Faanhof fera
une jolie carrière pro, vainqueur entre autres sur le Tour à Bordeaux en 1954).
Coursier du genre chien fou, il jure aussitôt qu'en 1950 il restera plus sage
pendant l'épreuve pour l'emporter. En 1950 il a toujours sa place parmi les
meilleurs coureurs mondiaux, il inscrit à son palmarès Paris-Vierzon et Paris-Dolhain.
A nouveau retenu comme leader de l'équipe nationale pour les mondiaux sur route
de Moorslede (Belgique), il est catalogué comme le grand favori de l'épreuve.
La déception sera à la hauteur de ses espérances. Après une course qui tire
le respect, il arrive pour le titre avec un groupe d'échappés dont il semble
le plus rapide, il va pourtant se faire surprendre par un Australien illustre
inconnu du nom de J.Hoobin, Robert échouant à la 2ème place, cela restera la
plus grosse déception de sa carrière. Passé pro en 1951, il décroche une
grande victoire dans le circuit du Mont-Blanc, belle course montagneuse de l'époque.
D'autres suivront, Paris-Camembert 1952, Paris-Bourges et 3 étapes du Tour de
l'Ouest en 1953, les Boucles de la Seine 1954 où il dispose au sprint du futur
lauréat de Bordeaux-Paris 1958 (J.M.Cieleska) après trois cent kilomètres de
course, le mois de juillet suivant il va connaître ce qui fut le plus grand
succès de son épopée cycliste, l'ultime étape du Tour de France à Paris où,
sur la piste du Parc des Princes, il se joue au sprint des rapides Alfred Debruyne
(déjà vainqueur de 3 étapes dans ce Tour 1954) et H.Faanhof (son vainqueur au
mondial amateur 1949). Curieusement, ce triomphe dans le Tour, bien qu'il n'ait
que 25 ans va le voir quitter les rivages de la gloire, il honore encore dame
victoire dans la 3ème étape du Tour de Normandie 1957 et dans la 2ème de celui
de l'Ariège 1960, sa carrière périclite. Voyant cela, à partir de 1961 il va
judicieusement s'orienter sur la piste vers le demi-fond. Dans cette spécialité,
il va chercher à accrocher son reste de jeunesse à sa gloire vieillissante pour
essayer de la retenir encore un peu. Il réussira la gageure, en devenant trois
fois champion de France pro derrière les grosses motos, en 1962, 1963 et 1964,
et 2ème en 1961 et 1965 (1er J.Raynal) pour son ultime saison. En 1963 il avait
obtenu la médaille de bronze au mondial derrière les intouchables Léo Proost
et Paul Depaepe déjà plusieurs fois titrés. Robert avait disputé trois Tour
de France : 41ème en 1954, abandon 8ème étape en 1955, abandon 17ème étape en
1958 et un Giro (73ème en 1958). Il a porté les couleurs de : Gitane 1951 à
1955, Essor-Leroux 1956 à 1957, Saint-Raphaël 1958 à 1964 et individuel en 1965.
Après le cyclisme il sera chauffeur de taxi en région parisienne avant de regagner
sa terre chérie, la Vendée.
Gérard
Descoubès
6 janvier 2024
Raymond
Elena. un vieux grognard s'en va...
C'est avec beaucoup de tristesse,
que nous venons d'apprendre le décès de ce gentil garçon qu'était Raymond Elena.
Né le 4 août 1931 à Tlemcen (Oranie) il était arrivé en France en 1946 et prendra
sa première licence en 1948 il passera douze saisons chez les pros, pendant
lesquelles il côtoiera les plus grands cyclistes de la planète. Sa puissance
phénoménale laissait l'impression qu'il écrasait tout sur son passage. Ce solide
rouleur, véritable machine à pédaler, rapide au sprint en petit comité, passait
très bien les bosses quand il se trouvait à 76 kg, au dessus comme il le disait
si bien "je restais pendu à mi-pente". Son malheur fut qu'il
sera de toutes les sauces et galères dans ses équipes successives. Toutefois
il sut chaque fois qu'il en eut l'occasion, tirer son épingle du jeu et glaner
quelques jolies victoires, comme sa classe intrinsèque le lui autorisait. Trop
souvent équipier modèle, ce bouffeur de vent a toujours fourni des efforts colossaux
en faveur de ses leaders respectifs. Hélas le solide et sympathique Raymond,
est loin d'avoir laissé un nom inoubliable dans le cyclisme, alors que sa classe
l'y autorisait. En 1963, la trentaine dépassée, alors qu'il donnait l'impression
de pouvoir réaliser une belle saison, il fallut qu'au départ du Midi-Libre il
se fâche avec Federico Bahamontes son leader. Raoul Rémy, son directeur sportif,
suite à l'incident le vira de l'équipe qui devait disputer le Tour de France
et ne le fit plus courir de toute la saison. Il acheva son contrat en 1964 pratiquement
sans courir et raccrocha, alors qu'il pouvait, vu sa robustesse légendaire encore
espérer deux ou trois belles saisons. Après avoir roulé l'année 1965 comme indépendant,
il quitta la région Marseillaise, pour s'installer en Haute-Savoie où il créera
une petite entreprise de livraison de fuel. En 1977 se rendant compte qu'il
ne cessait de prendre du poids, il décidait de reprendre une licence de senior
(B) et il recommença à gagner des courses aussitôt. Une fois sa retraite définitive
prise, Raymond sillonnera l'Europe au volant de son camping-car. Durant sa belle
carrière Raymond avait porté les couleurs des clubs de V.C. Sainte-Marguerite
de Marseille 1948 à 1949, Pédale Joyeuse de Marseille de 1950 à 1964, Cercle
Sportif de Sainte- Marthe de Marseille 1965, V.C. de Nantua 1977 à 1980, V.C.
de Lagnieu de 1981 à 1982. Ses plus belles victoires restent, champion de France
militaire 1952, le Tour des Bouches-du-Rhone en ligne 1953, les Tours du Vaucluse
et de Haute-Savoie en ligne, la ronde de Montélimar en 1954, 3 étapes du Petit
Tour du Maroc et le G.P de Saint-Raphaël en 1957, le Tour du Gard avec les 2
étapes, la ronde de Montélimar, les Boucles Roquevairoises en 1958, le Tour
d'Eure-et-Loire, la nocturne de Montpon en 1959, le Tour de Picardie avec les
2 étapes en 1960, une étape du Tour de l'Aude en 1961, la 3ème étape (b) des
4 jours de Dunkerque, une nouvelle fois les Boucles Roquevairoises en 1962,
le circuit de la Côte Varoise en 1965, 1er des G.P de Veauche, Bellignat, Marboz
et Pont-de-Vaux en 1977, Jujurieux, Marboz, Culoz et Montpon-en-Bresse en 1979,
Chalamont en 1980, Saint-Didier-d'Aussiat en 1981. Il fut en outre 2 de Paris-Valenciennes,
3 du Catox en 1956, 2 du Tour du Luxembourg 1957, 2 de Bourg-Genève-Bourg 1958,
36 du Tour de Lombardie 1960, 2 de la 5ème étape de Paris-Nice 1961, 3 du Stan
Ockers, 4 du Tour du Var, 5 du criterium national de la route, 68 de Paris-Roubaix
1962, 2 du Tour de la Haute-Loire, 6 du championnat de France sur route, 21
du Dauphiné 1963, il prit le départ de 4 Tours de France 1954, 1956, 1957 et
1962. Il vient de décéder ce 4 janvier 2024 dans la commune de Jujurieux dans
l'Ain, à l'age respectable de 92 ans.
Gérard
Descoubès
10 décembre 2023
René
Fournier est parti dans l'anonymat...
C'est avec pas mal de retard que
nous avons appris le décès de l'ancien professionnel parisien René Fournier.
Né à Aulnay-sous-Bois le 18 décembre 1932, il est décédé le 26 août 2023 à Villeneuve-sur-Lot
où son nom ne disait plus grand chose. Il avait débuté sa carrière (terminée
en 1963) au CSA de Livry-Gargan en 1950, pour passer en 1953 à l'UMS Gagny,
sous ces couleurs il deviendra champion de France militaire sur route en 1954.
Passé pro en 1955 chez Mercier il s'imposera pratiquement d'entrée, en s'octroyant
la jolie semi-classique de l'époque le "Circuit de l'Indre". L'année
suivante 1956, sans qu'il le veuille vraiment, restera un tournant dans sa carrière,
René est un jeune coureur plein de fougue qui passe bien les bosses et qui sait
faire très vite dans les arrivées en petit comité. Un groupe d'une dizaine de
coursiers arrive pour se disputer la gagne dans Paris-Camembert, parmi ces échappés
le grand Louison Bobet cadre numéro un chez Mercier vainqueur de surcroît des
trois derniers Tours de France. René Fournier ne se pose pas de questions, en
gagneur qu'il est, il joue sa chance à fond, et triomphe en passant trois longueurs
à son leader L. Bobet. Aussitôt la ligne franchie ce dernier lui fit savoir
qu'il ne pardonnera jamais ce "crime" de lèse majesté. Au fil des
saisons, René cherchera à étoffer son palmarès, il viendra souvent faire admirer
son style agréable et son épisodique vélocité en Aquitaine. Il décrochera des
victoires d'estime, dans la 2ème étape du circuit d'Aquitaine 1959, le G.P de
Bourcefranc 1959, la nocturne de la Saint-Roch à Montpon 1961, il échouera deux
fois dans Bordeaux-Saintes en 1961 (2e) et en 1963 (3e), il glanera de nombreux
autres succès dans divers critériums. On trouve également à son palmarès des
courses plus importantes, le Circuit du Finistère 1957, le Tour du Vaucluse
1960, des places d'honneur dans les grandes classiques comme Paris-Tours (9e)
1957, Milan-San-Remo (9e) 1960, mais son plus bel exploit, reste sa victoire
(avec ses coéquipiers Rapha-Geminiani-Dunlop) dans la première étape chrono
de la Vuelta 1959. Très bon sur les courses d'un jour, il était beaucoup plus
laborieux dans les grands Tours, il prit le départ de trois Tours de France
avec chaque fois le même résultat, abandon 3ème étape en 1956, abandon 4ème
étape en 1957, abandon 7ème étape en 1962. Il disputa une Vuelta où il fut éliminé
à la 7e étape en 1959. Son altercation avec le number one de l'époque sembla
l'avoir installé sur le recul face à ses illusions de jeunesse, il traîna comme
un fardeau ce qui fut pour lui une blessure de l'âme, qui le confinera cloîtré
dans les limbes de ses ambitions de départ. Pour lui, avec le recul, dans la
forêt de son imaginaire se promenait comme un manque de respect effectué face
à un des plus grands champions de l'époque. Durant sa carrière cycliste
René a porté les couleurs : Mercier BP 1955 à 1958, Rapha R.Geminiani Dunlop
1959, St. Raphaël Geminiani 1960 à 1961, Pelforth Sauvage 1962 à 1963. Des appels
du cœur viendront il y a plus de trente ans, le faire s'installer en Lot-et-Garonne
à Villeneuve-sur-Lot, où il vient de décéder à l'aube de ses 91 ans. René était
un monsieur discret et effacé, il ne parlait jamais de sa carrière cycliste,
pour en connaître quelques bribes supplémentaires, il fallait l'orienter tout
doucement avec délicatesse vers elle. Alors il vous faisait aux forceps, quelques
révélations, où l'on sentait sourdre de vieilles blessures jamais cicatrisées,
laissant à son interlocuteur l'impression, qu'il n'avait pas vraiment cherché
à s'élever à sa propre hauteur, comme si quelque chose l'en avait peut être
empêché. Ce fut pourtant un réel bonheur, de rencontrer ce monsieur charmant.
Gérard
Descoubès
3 décembre 2023
José Catieau est décédé le jeudi 30 novembre à Saint-Quentin (02) à l'âge de 77 ans. Il y avait ouvert un magasin de vélos.
Né à Coutiches dans le Nord, il a remporté de nombreuses épreuves dans les années 1960-70 comme Paris-Camembert, au Tour de France, au 4 Jours de Dunkerque, au Dauphiné...
José Catieau a participé à 7 reprises au Tour de France. Pendant l'édition de 1973, il endosse le maillot jaune à Reims et va passer 4 jours avec. Luis Ocana, son leader, va s'imposer à Paris.
Condoléances de MdC à sa famille et à ses amis.
5
octobre 2023
Ultime
échappée pour Jésus Aranzabal Ojangur... Celui qui fut un équipier dévoué
au grand Luis Ocana, vient de le rejoindre dans le monde des étoiles, ce 27
septembre 2023 à Vergara (où il était né le 25 décembre 1939). Ce basque authentique
de la province du Guipuzcoa où il a toujours vécu (Vergara) où ses parents exploitaient
une ferme. Très jeune, il eut une prédilection pour le cyclisme. D'abord employé
d'usine, l'idée de courir s'ancra peu à peu dans son esprit. Dès ses débuts
en 1958, il a la chance d'être conseillé par Pedro Machain, l'un des grands
animateurs du cyclisme ibérique, qui deviendra par la suite le Directeur Sportif
de l'équipe professionnelle Fagor. Ses trois premières années de compétitions
furent laborieuses, pas le moindre résultat... Nanti d'une énorme volonté, il
insista malgré tout. Il en fut enfin récompensé en décrochant le titre du Guipuzcoa
sur route, ce titre sera le déclic pour ce robuste garçon d'allure arrondie
sur sa machine, timide ou plutôt son petit côté sauvage, faisait qu'il s'étonnait
toujours que l'on puisse s'intéresser à lui. Ce solide rouleur de caisse, sera
sélectionné deux fois pour représenter l'Espagne dans les cents kilomètres chrono
par équipes, à Brescia en 1962 et à Renaix en 1963. Pour son ultime saison en
amateur en 1965, il viendra faire les beaux jours de l'Union Cycliste d'Anglet
sous les commandes d'Henri Labadie. Le moins que l'on puisse dire, fut qu'il
n'était pas venu faire du tourisme, puisqu'il s'imposa à treize reprises sur
les routes du Sud Ouest : La Roche sur Yon, Chantonnay, Meyrals, Tarnos, Arthez-de-Béarn,
Saint-Julien-en-Born, Ruffec, Aire-sur-Adour, Noguères, Sauveterre-de-Béarn
etc. Ce coursier vaillant, spécialiste d'échappées folles, pas souvent récompensées,
liera son sort durant sa période Française, au jeune et prometteur Luis Ocana.
Ce dernier appréciera tellement le garçon, qu'il lui fit effectuer toute sa
carrière pro à ses côtés. Coutumier de monumentales fugues solitaires, pour
ne pas avoir dérogé chez les pros à ses habitudes prises en amateur, il remportera
sa première course dans la reine des catégories, le Tour d'Andalousie 1966 en
s'échappant dans la troisième étape, reléguant ses adversaires à plusieurs minutes
pour s'imposer au général. Passé professionnel en 1966 il le restera jusqu'en
1972. Il a porté les couleurs de : Fagor 1966 à 1969 et de Bic 1970 à 1972.
Ses plus belles victoires sont, Le Tour de la Bidassoa 1963, le championnat
d'Espagne des 100 km chrono avec le Guipuzcoa 1963 et 1969, la 2ème étape du
Tour d'Avila 1966, 1er de la 3ème étape du Tour de Mallorca 1968, 1er de la
5ème étape du Tour du Pays Basque 1970, 1er des 4ème et 6ème étapes du Tour
du Portugal 1971, 1er de la 17ème étape (a) du Tour d'Espagne 1972. Il a disputé
3 Tours de France 1966 (48ème), 1967 (58ème), 1972 (56ème), et 5 vuelta 1967
(58ème), 1968 (33ème), 1970 (abandon 19ème étape), 1971 (33ème), 1972 (42ème).
Après avoir raccroché son vélo, plus personne ne le revit dans le cyclisme.
Il reviendra, dans son repaire d'aigles à Vergara, pour ouvrir un débit de boissons-boîte
de nuit des plus sélect le ''Maxime''.
Gérard Descoubès
8
août 2023
Federico
Bahamontes, premier Espagnol vainqueur du Tour de France, en 1959, et six fois
meilleur grimpeur, est décédé... "L'Aigle de Tolède" s'est définitivement
envolé. Federico Bahamontes est décédé ce mardi à l'âge de 95 ans. En 1959,
il était devenu le premier Espagnol à remporter la Grande Boucle, finissant
également sur le podium des éditions 1963 (2ème) et 1964 (3ème). Immense grimpeur,
considéré comme le meilleur spécialiste de l'histoire du Tour, il a également
remporté sept étapes et terminé six fois en tête du classement de la montagne
(seul Lucien Van Impe, six fois aussi, et Richard Virenque, sept, ont fait au
moins aussi bien). Deux jours de deuil à Tolède... Vainqueur d'étape et du
G.P de la Montagne sur les trois grands Tours, il a longtemps tenu un magasin
de cycles à Tolède (à 70 km au sud de Madrid), sa ville d'adoption. Le maire
de Tolède, Carlos Velázquez, a d'ailleurs annoncé sur les réseaux sociaux deux
jours "de deuil officiel en signe de douleur et de reconnaissance de
tous les Tolédans". Depuis 2016, Bahamontes était le doyen des vainqueurs
du Tour. Federico Martin Bahamontes était né le 9 juillet 1928 à Val de Santo
Domingo (Tolède). Voir un aperçu de son palmarès
Source
: L'Équipe
29
juin 2023
Romain
Prosper Dalis... son dernier départ a échappé à beaucoup de monde. Cet excellent
coureur régional, ex-professionnel de surcroit, fut un équipier dévoué de R.
Poulidor l'espace d'un Dauphiné (1964). Nous savons tous, que les souvenirs
résistent mal au temps qui passe, mais de là à passer sous silence le décès
d'un coursier qui a tout de même eu de belles heures de gloire, je ne peux m'y
résoudre. Cet hommage à Prosper, arrive hélas des mois après sa disparition
survenue le 16 novembre 2022 à Pau. Mais je tenais à vous faire revivre, des
bribes de la carrière de ce joli coureur. Il avait débuté en mai 1958, ce grimpeur
à petites propulsions nerveuses sur les pentes, s'exprimait surtout sur les
parcours très accidentés. En 1964 chez les "Indés" de Mercier-BP,
Antonin Magne le sélectionne pour le Dauphiné, il va réaliser une course monumentale
dans l'étape du Galibier. Au service de R. Poulidor qu'il escorte jusqu'à cinq
kilomètres du sommet avant de se relever et de finir à sa main (il se classera
36ème de cette épreuve, après une 6ème place dans la 3ème étape). En fin de
saison on le retrouve au départ de Paris-Luxembourg une épreuve de trois étapes
dominée par R. Van Looy où il se classe 47ème. Suite à ces belles prestations
pleines de promesses, A. Magne lui propose pour 1965 un contrat de dix mois
avec les pros de Mercier-BP. Il accepte davantage par curiosité que par vocation,
car il faut savoir, que le cyclisme restait loin d'être sa tasse de thé. Hélas
Tonin "Le Sage" ne le fera pratiquement pas courir de la saison, découragé
et sans moral, lui qui avait rêvé des grandes courses, se fera reclasser indépendant
dès 1966, avant de raccrocher rapidement et se faire embaucher à Elf-Aquitaine
dans le corps des sapeurs-pompiers où il terminera chef de corps. Deux années
plus tard, suite à un pari avec un copain, il reprenait une licence, disputait
trois courses, se faisait plaisir en gagnant chez lui à Arthez devant R. Lalanne,
puis raccrochait à nouveau. Toutefois en 1971, sur l'insistance de l'organisateur
des premières 24 heures de Pomps, il reprenait son vélo pour s'imposer brillamment
avec son coéquipier et voisin Alain Haget dans cette épreuve si particulière.
Après avoir annoncé une énième retraite cycliste, il revenait sur les lignes
de départs en 1973, le temps de gagner une nouvelle fois chez lui à Arthez-de-Béarn
et pendre définitivement son vélo au clou. Néanmoins il le reprendra dans le
corps des sapeurs-pompiers, pour disputer les divers championnats dans sa catégorie
d'âge. Romain (son vrai prénom) était né le 29 octobre 1940 à Arthez-de-Béarn,
il a honoré les couleurs Peugeot en 1963 et Mercier-BP de 1964 à 1965 et porté
les couleurs des clubs : l'U.C. Artix de 1958 à 1961, l'A.S. des Bleuets de
Labatut de 1963 à 1966 + 1968, l'U.C. Artix en 1973. De sa carrière en amateur
l'on retiendra surtout sa splendide année 1964 où il décroche le titre de champion
d'Aquitaine sur route individuel, le grand-prix Abribat à La Réole (2ème L.
Ocaña), Capvern-Les-Bains (2ème L. Ocaña), le Saint-Léon à Bayonne (2ème M.
Gonzalez), le Mont Pujols, Saint-Vincent-de-Tyrosse, Saint-Martial-de-Valette,
Rivières, Arthez-de-Béarn (pour la 3ème fois). Pour beaucoup son souvenir s'est
évaporé, emporté par les affres du temps, mais il a laissé d'indélébiles traces
dans l'âme profonde du peuple cycliste. Grosses pensées pour toi Prosper.
Gérard Descoubès
29
mai 2023
Pierre
Gaudot, le dernier voyage...
Avec le décès de Pierre Gaudot, c'est le
souvenir d'un coursier qui remonte dans les mémoires, des passionnés cyclistes
du Sud-Ouest des années cinquante. C'est sur les conseils de son ami Henri
Sitek qu'il était venu s'installer à Barsac en 1956, et porter les couleurs
du glorieux vélo-club Barsacais jusqu'à la fin de sa carrière pro en 1959. Ce
grand talent du cyclisme Français, resté à l'état végétatif chez les pros, fut
pourtant sacré meilleur amateur français de la saison 1950. Après avoir dominé
ses trois dernières années d'amateur, une fois passé pro en 1951, il ne cessa
de chercher l'efficacité qu'il maniait avec facilité chez les jeunes. Ses supporters
qui l'avaient toujours admiré n'ont pu s'empêcher de se poser cette question
"comment avait-il pu faire, avec la classe qu'il véhiculait, pour rester
aussi discret dans la reine des catégories ?". Alors qu'on lui prêtait
une carrière à l'image de son copain Dédé Darrigade, avec qui il avait formé
une équipe souveraine, pour mettre le feu aux planches du Vel'd'Hiv de Paris.
Ce monsieur sympathique et gentil né à Paris XVIII le 2 avril 1928, qui
vient de décéder ce 29 mai 2023 à La Bazoge (Le Mans), avait fait admirer son
mètre quatre vingt sept habité d'une élégance rare au public aquitain en fin
de carrière de 1956 à 1959. A sa retraite cycliste Pierre ouvrit un magasin
de cycles, qu'il revendra quelques années plus tard, pour s'installer constructeur
de tables de télévisions. Pierre avait débuté en 1946 en non-licencié, son premier
club était le vélo-club Pontlieu en 1947, de 1948 à 1953 on le trouve au V.C.
Courbevoie-Asnières, 1954 à 1955 il signe au V.C. Scaer, et pour finir le V.C.
Barsacais de 1956 à 1959 inclus. Ses plus grands succès sont : Paris - Pacy-sur-Eure,
Paris - Ivry-la-Bataille, la 2ème étape de Paris-Sedan-Verviers en 1948, Champion
de France route des sociétés chrono, champion d'Ile-de-France route des sociétés
chrono, Paris-Rennes (en 3 étapes) 1949, Paris-Briare, du chrono de l'Omnium
de la route en 1950, 1er de la 9ème étape du Tour d'Afrique du Nord, 1er de
la 2ème étape du Tour de l'Oise en 1951, 1er de Bordeaux-Saintes 1952, 1er de
la 2ème étape du Tour de l'Oise 1953, 1er de la 7ème étape du Tour de l'Ouest,
1er de la 8ème étape du Tour de Tunisie, 1er du G.P de Plouescat 1955, 1er de
la 5ème étape de la Ronde de l'Est 1956. Dans le sud-ouest ses meilleurs places
restent : 3ème à Objat, 11ème à Brigueil-le-Chantre 1956, 6ème à Langon (derny),
12ème de Bordeaux-Royan 1957, 11ème à Cérons, 15ème à Barsac 1958, 10ème au
Gua, 13ème à Gouzon, abandon 2ème étape dans le circuit d'Aquitaine 1959. Sélectionné
pour le Tour de France 1952 il ne put dépasser la 4ème étape (Rouen-Roubaix).
Tu vois Pierrot, avec ton ultime départ c'est une grosse traînée de cœurs brisés,
que tu viens de laisser dans ton sillage à tous les aficionados cyclistes du
grand sud-ouest.
Gérard Descoubès
15
avril 2023
Alan Ramsbottom était né le 30 avril 1936 à Clayton-le-Moors.
Il est décédé le 5 avril 2023 à Nelson. A son palmarès, on retrouve notamment
une victoire sur la 2ème étape du Tour de l'Avenir en 1961, une victoire sur
la 3ème étape du Tour de l'Aude 1962, une 3ème place aux Boucles Roquevairoises
en 1964, une 4ème place sur Gênes-Nice en 1964, une belle 8ème place sur Liège-Bastogne-Liège
en 1963, une 4ème place au G.P de Fourmies en 1962. Il a participé deux fois
au Tour de France.
8
avril 2023
Le Normand Philippe Bouvatier, présenté à ses débuts dans
les années 1980 comme le nouveau Jacques Anquetil, est décédé ce vendredi à
58 ans, des suites d'un AVC survenu début décembre. Philippe Bouvatier faisait
partie de ces coureurs que tout le monde voulait avoir pour copain. Toujours
disponible pour les autres, loyal et honnête, il était aussi réputé pour son
côté tête en l'air, qui amusait la galerie mais qui lui avait valu de perdre
une étape qui lui tendait pourtant les bras, sur le Tour de France en 1988,
à Guzet-neige, après s'être trompé de route avant l'arrivée. Il s'est éteint
ce vendredi, cinq mois après avoir été victime d'un AVC. S'il avait réussi à
récupérer malgré de nombreuses séquelles grâce à sa prise en charge au centre
de rééducation de Bois-Guillaume près de Rouen, il n'a pas survécu à de nouvelles
complications la semaine dernière. Partiellement paralysé, il s'était pourtant
battu avec acharnement pour retrouver tous ses moyens, il expliquait encore
récemment à ses interlocuteurs au téléphone qu'il était "sur la bonne voie",
mais son combat semblait perdu d'avance, tant son AVC avait provoqué de gros
dégâts. Il avait pu tout récemment rentrer chez lui, à Barentin, auprès de sa
famille alors qu'il avait réalisé d'énormes progrès, il pouvait ainsi se déplacer
seul avec une canne et avait surtout retrouvé l'usage de la parole. Mais ce
fut là un ultime espoir. Philippe Bouvatier avait 58 ans, il n'avait pas
eu la carrière professionnelle qu'on lui prédisait, alors qu'il avait gagné
presque tout chez les amateurs. Avec Thierry Marie, il représentait la nouvelle
génération du cyclisme normand. On le voyait même comme le successeur de Jacques
Anquetil après avoir été le leader de l'équipe de France aux Jeux Olympiques
de Los Angeles en 1984. Cette même année, il avait surtout fini 3èmee du Tour
de l'Avenir remporté par Charly Mottet. Mais son passage chez les pros fut bien
plus discret. Il avait débuté auprès de Cyrille Guimard chez Renault, à son
retour des Jeux, avant de tenter l'expérience en Espagne chez BH. Philippe Bouvatier
n'avait jamais trouvé sa place dans ce monde professionnel qui ne semblait pas
fait pour lui, lui qui vivait encore avec des idéaux que le cyclisme ne pouvait
lui offrir. La suite de sa carrière chez RMO, puis Castorama, Aubervilliers,
avant l'éphémère équipe du Groupement en 1995 ne lui apporta jamais le bonheur
dont il avait rêvé. Philippe Bouvatier laissera de magnifiques souvenirs toujours
joyeux, à toute une génération, celle des Marc Madiot, Jean-François Bernard
ou Ronan Pensec, qui ont grandi avec lui et qui ont toujours vu en lui "un
mec bien" comme confiait hier soir le Mayennais profondément ému par cette
disparition comme tous ceux qui l'ont côtoyé un jour. Souce : L'Equipe
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Fichier mis à jour le : 30/10/2024 à 17:08
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