Jean BELVAUX
né le 8 décembre 1894 à Ciney
décédé le 12 mars 1955 à Ixelles
Jean, de son vrai nom Jean Roger, voit le jour le 8 décembre 1894 à Ciney.
Agé de six mois, Jean perd son papa, Henri Roger, imprimeur à Ciney. Il est
élevé par sa maman qui se remarie avec Hector Belvaux. A Ciney, Jean Roger
est usuellement appelé Jean Belvaux ou "Jean de chez Belvaux". Très
tôt, Jean s'adonne au sport cycliste. C'est ainsi qu'à peine âgé de 16 ans,
il remporte la victoire chez les jeunes dans le Championnat de Ciney.
En 1921, inscrit dans la catégorie des coureurs de deuxième classe, il prend
part à la 15ème édition de la Grande Boucle. Porteur du dossard 172, il fait
partie des 123 partants (24 coureurs inscrits en 1ère classe et 99 en 2ème
classe). Il y côtoie notamment Firmin Lambot, Léon Scieur, qui remporta la
victoire finale, Emile Masson père, Philippe Thys, Félix Sellier, Léon Despontin,
Benjamin Javaux et Camille Leroy. La 1ère étape, le dimanche 26 juin, entre
Paris et Le Havre (388 km) est enlevée par le Belge Louis Mottiat. Jean se
classe 53ème derrière Jean Ravaux, à 2h19'27" du vainqueur. La 2ème
étape, le mardi 28 juin, relie le Havre à Cherbourg sur 364 km et est remportée
par le Français Romain Bellenger. Léon Scieur endosse le maillot jaune et
le conservera jusqu'à Paris. La 3ème étape, le jeudi 30 juin, courue entre
Cherbourg et Brest (405 km) est enlevée par Léon Scieur. Jean se classe 9ème
et premier des coureurs de seconde classe à 10'31" du vainqueur. La 4ème
étape, le samedi 2 juillet, reliant Brest et les Sables d'Olonne (412 km) est
remportée à nouveau par Louis Mottiat. Jean termine à la 17ème place à
12'58" du vainqueur. Le lundi 4 juillet se déroule la 5ème étape entre
les Les Sables d'Olonne et Bayonne (482 km). Louis Mottiat enlève une nouvelle
fois la victoire. Jean subit une défaillance. Il se classe 47ème à 3h10'27"
de Louis Mottiat. Le mercredi 6 juillet, le Belge Hector Heusghem remporte la
6ème étape entre Bayonne et Luchon (326 km). Jean termine en 22ème position
à 2h49'56". Luchon-Perpignan (323 km) est le théâtre de la 7ème étape,
le vendredi 8 juillet. Jean franchit la ligne d'arrivée en 31ème position
à 2h30'23" du vainqueur, son compatriote Louis Mottiat. Le dimanche 10
juillet, 8ème étape entre Perpignan et Toulon (411 km), l'Italien Luigi Lucotti
enlève la victoire. Jean subit un bris de fourche. Il parvient à réparer
et termine l'étape en 44ème position en 4h53'39" du vainqueur. Le 12
juillet entre Toulon et Nice (272 km), Firmin Lambot enlève la victoire de
la 9ème étape. Jean termine à la 7ème place à 16'16" de Firmin Lambot.
Le jeudi 14 juillet, jour de la fête nationale française, Léon Scieur remporte
la victoire de la 10ème étape, Nice-Grenoble (333 km). Jean se classe 31ème
à 3h40'45" de Léon Scieur. Le samedi 16 juillet, se dispute la 11ème
étape, Grenoble-Genève (325 km). Cette étape est enlevée par le Français
Félix Goethals. Quant à Jean, il termine à la 31ème place à 3h23'42"
du Français. Le lundi 18 juillet, le Français Honoré Barthélémy remporte
la victoire à l'issue de la 12ème étape, Genève-Strasbourg (371 km). Jean
termine 4ème à 27'33" de Barthélémy. Benjamin Javaux termine les vingt
derniers kilomètres de cette étape avec un vélo d'emprunt, son vélo de course
sur le dos. A l'issue de la 13ème étape, Strasbourg-Metz (300 km), le mercredi
20 juillet, Félix Sellier remporte la victoire. Jean est pointé en 33ème
position derrière Jean Javaux à 2h12'56" de Félix Sellier. Lors de la
14ème étape, le vendredi 22 juillet entre Metz et Dunkerque (433 km), Jean
est victime de vives douleurs à la cheville. Ayant terminé très handicapé
l'étape, il décide d'abandonner à l'issue de celle-ci. La victoire revient
au Français Félix Goethals. La dernière étape, le dimanche 24 juillet, relie
Dunkerque à Paris sur 340 km et est enlevée à nouveau par Félix Goethals.
Léon Scieur s'adjuge la victoire finale.
Dans le journal "L'Auto", Henri Desgrange, rédacteur en chef, écrivait
le 23 juillet 1921 :
"Dunkerque 23 juillet – Par dépêche de notre rédacteur en chef..."
"Nous avons encore trouvé un puissant élément d'intérêt dans cette
seconde classe qui nous aura livrés quelques sujets tout à fait intéressants.
Despontin, Lenaers, Sellier, Belvaux, Javaux, Janer aussi et Sala peut être,
sont tous des hommes de valeur dont quelques-uns uns viennent s'intercaler dans
les rangs des coureurs de première classe. J'ai dit et ne m'en dédis point,
que le meilleur de tous me semblait Belvaux, mais Lenaers fera sans doute un
routier redoutable. Sellier est un adversaire dangereux et si Javaux semble
un peu grêle pour le Tour de France, Despontin parait posséder la rude endurance
nécessaire pour le mener à bien. La vie renaît. Nous avons suivi avec un
intérêt qui ne s'est point démenti un seul instant, la lutte entre ceux de
cette seconde classe et leur lutte aussi avec la première classe. Dans le groupe
compact qui arrive à Strasbourg une demi-heure après Barthélémy, Scieur
et Heusghem, un homme comme Belvaux règle sur le poteau un homme très vite
comme Mottiat, un autre homme vite comme Tiberghien et cela est plein de promesses
pour l'avenir..."
Dans son édition du 30 juillet 1921, "Vers l'Avenir" relatait :
"Dinant fête ses deux enfants : Javaux et Belvaux"
"Dinant, 28 juillet – Les deux inséparables, Javaux et Belvaux, sont
rentrés du "Tour de France" et Dinant leur a fait une chaleureuse
réception. Longtemps avant l'arrivée du train qui va ramener les deux vaillants
routiers, nombreux sont les sportsmen qui stationnent déjà sur la place de
la gare. A la descente du train, les "attendus" sont reçus par la
"Pédale Dinantaise". On les couvre de fleurs, et tandis qu'une vibrante
"Brabançonne" retentit, la foule enthousiaste applaudit cette folle
réception – dame ! on le serait à moins - ils prennent place dans un landau
qui, précédé d'une musique, les conduira à l'hôtel de ville. Le cortège
se met en marche, au milieu d'une double haie d'admirateurs. Après avoir parcouru
les rues de la ville, on arrive à l'hôtel de ville, où l'administration communale
recevait officiellement les deux "Tour de France". Monsieur Panier,
au nom de la ville, souhaite la bienvenue aux deux routiers. Il louange le sport
cycliste, il relate les belles performances de Javaux et Belvaux dans leur premier
"Tour de France". Il félicite la "Pédale Dinantaise" d'avoir
pris l'initiative d'une telle réception en l'honneur de deux braves. Après
le champagne traditionnel, Monsieur Lefebvre, Président d'honneur du cercle,
remercie les autorités communales de leur cordiale réception officielle, puis
le cortège se remet en marche et se dirige vers le local de la "Pédale
Dinantaise", où le cercle qui ne fait jamais les choses à moitié, offre
aux deux vaillants routiers leur photographie en grand. Monsieur l'avocat Gérars
félicite les deux champions, rappelle leurs beaux exploits et lève son verre
aux succès futurs de Javaux et Belvaux et à la prospérité du cercle "La
Pédale Dinantaise".
Très émus, Javaux et Belvaux remercient et espèrent faire beaucoup mieux
l'an prochain.
Et la fête se termina tard dans la nuit".
Jean participe encore à de nombreuses réunions sur piste au vélodrome d'Anseremme
et au vélodrome de Waha-Hollogne avec Benjamin Javaux. Lors de l'une de ces
réunions, au vélodrome de Waha-Hollogne, Jean Belvaux est victime d'une grave
chute dont il se remettra malgré tout. Dans son édition du 14 octobre 1921,
"La Dernière Heure" relatait :
"L'état du coureur Jean Belvaux reste grave – Ciney 13 octobre"
"Nous avons annoncé que, lors de la réunion de dimanche dernier, à
Hollogne, le sympathique coureur professionnel Jean Belvaux fit une chute assez
grave, à la suite de l'éclatement de son pneu avant dans l'avant-dernier virage.
L'infortuné coureur perdant du sang abondamment par le nez et par la bouche,
fut transporté hors de la piste. Il râlait et demeura près d'une demi-heure
dans le coma. Le Docteur Belvaux, père du coureur, mandé sur-le-champ, constata
une fracture de la clavicule gauche. On craint également une fracture de la
base du crâne. Le blessé traverse des périodes de délire fréquentes et
se plaint énormément de maux de tête. Quoique l'état du brave Jean Belvaux
soit toujours très grave, étant donné les soins constants qui l'entourent,
on espère toujours pouvoir le sauver et rendre sa guérison prochaine. On a
dû formellement interdire l'accès de la chambre du sympathique coureur à
ses admirateurs et amis, qui sont plongés dans la consternation".
Jean s'éteint le 12 mars 1955, à Ixelles où il s'était établi en 1939 pour
y exercer le métier de mécanicien.
Michel Noël avec l'aide des Archives de René Mathy de Walhain
1921
16ème de Liège-Bastogne-Liège
Abandon au Tour de France (14ème étape)
- 4ème de la 12ème étape
- 7ème de la 9ème étape
- 9ème de la 3ème étape
1923
28ème du Tour de Belgique
1924
Abandon au Tour de France (4ème étape)
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