Emile HARDY
né le 18 mai 1897 à Aische-en-Refail
décédé le 7 octobre 1967 à Ixelles
Emile voit le jour le 18 mai 1897 à Aische-en Refail, non loin d'Eghezée.
Laissons sa fille Simone, octogénaire, qui habite Ixelles, nous narrer
ses souvenirs :
"Nous avons résidé à Aische-en-Refail jusqu'en
1929. Au décès du grand père paternel, la famille déménagea
pour Ixelles pour rejoindre la parenté. Là, mon papa travailla
chez sa soeur aînée qui tenait une brasserie. A Aische, qui comptait
900 personnes à l'époque, mon papa tenait un magasin de vélos.
Il était encore très jeune (16-17 ans) lorsqu'il s'adonna au sport
cycliste. Il participa aux courses lors des fêtes des villages avoisinants
(Liernu, Eghezée, etc...). Je me souviens qu'il partait très souvent
car il participait aux courses sur la route et sur la piste. Les vélos
étaient très lourds à cette époque. Toutefois, mon
papa eut une carrière assez courte".
En août 1921, il participa au Championnat du Brabant. En 1923, Emile remporta
l'épreuve Bruxelles-Quiévrain. Le dimanche 2 septembre, il prit
part au Championnat du Millénaire à Gembloux où il se classa
à la 5ème place. Ce Championnat fut remporté par Denis
Verschueren. Il entretenait une grande amitié avec Félix Sellier
de Gembloux : "C'est ainsi que le dimanche, nous nous rendions à
vélo à Gembloux chez son ami Félix Sellier. Mon papa possédait
un caractère explosif. Il fallait évidemment une forte personnalité
pour arriver à faire le Tour de France".
En 1924, Emile était donc au départ de la Grande Boucle dans la
catégorie des coureurs de deuxième classe, porteur du dossard
112. Cette édition fut marquée par la suprématie de l'Italien
Ottavio Bottecchia qui remporta la 1ère étape et allait porter
le maillot jaune jusqu'à Paris où il enleva la victoire finale,
exploit encore inédit en 1924. Quant aux frères Pélissier,
favoris, ils abandonnèrent dès la troisième étape
et se confièrent à Albert Londres qui rédigea un article
resté célèbre "Les Forçats de la Route...".
Emile termina cette 18ème édition de la Grande Boucle à
une honorable 21ème place à 6h43'13" de Bottecchia.
En 1925, Emile fut le héros malchanceux de Paris-Roubaix. Après
une très longue échappée, il fut rattrapé près
du but. Sur le vélodrome de Roubaix, un de ses amis, Félix Sellier,
enleva le bouquet et porta ainsi bien haut les couleurs namuroises. La même
année, Emile se présenta à nouveau, à Paris, pour
prendre le départ du Tour de France. Porteur du dossard 35, il était
équipier de son compatriote August Verdyck et de l'Italien Alfonso Piccin
au sein de l'équipe Christophe-Hutchinson. La victoire finale revint
une nouvelle fois à l'Italien Ottavio Bottecchia. Quant à Emile,
il parvint à rallier Paris. Il se classa à la 17ème place
au classement général final à 4h39'01" du vainqueur.
En 1926, pour la première fois de son histoire, le Tour de France ne
partit pas de Paris mais d'Evian. A nouveau, Emile était au départ.
Il portait le dossard 7 au sein de l'équipe Christophe-Hutchinson avec
pour équipier l'Italien Alfonso Piccin, qui devait abandonner lors de
la 8ème étape et son compatriote Aimé Dossche. La 20ème
édition fut marquée par un kilométrage record. Les concurrents
devaient parcourir 5745 kilomètres. Emile rallia le Parc des Princes
à Paris et se classa au général à une belle 16ème
place à 6h02'20" de son compatriote Lucien Buysse, vainqueur final.
Laissons à nouveau sa fille nous confier ses souvenirs : "Nous
l'admirions tous. Il racontait les efforts qu'il devait faire lorsque, avec
les moyens du bord, il abordait la montagne. Lui qui était du Nord, il
n'avait jamais vu un gros orage. Pour lui, c'était la fin du monde. Par
ailleurs, lorsqu'il rencontrait des ennuis mécaniques, il devait réparer
sur place, sans aide ! Je me souviens qu'on avait effectué le voyage
jusqu'à Paris pour l'accueillir lors de l'arrivée d'un de ses
Tours de France. Ma cousine, un peu plus âgée que moi, m'a rappelé
la fête qu'on avait fait pour mon papa. Tout le village était sur
la grand-place, des fleurs pour ma grand-mère et ma mère, musique
et danses partout. Je me rappelle aussi de ses séances de massage et
de la potion magique qui lui était administrée : café bien
sucré avec des jaunes d'œufs battus et un peu de cola ! Il parlait souvent
aussi d'André Leducq, de Francis Pélissier et bien sur de leur
chef à tous, Ottavio Bottecchia, le grand champion. Il était coquin
avec son caractère wallon. Plus de 40 ans après, j'ai rencontré
un voisin qui était gamin à l'époque et qui avait demandé
à mon papa de faire un tour sur son vélo. Mal lui en a prit, papa
avait tellement serré ses cale-pied que le gamin termina sa promenade
dans les orties".
Lorsque Emile résida à Ixelles, il reprit commerce. Il ne quitta
pas le milieu du sport. C'est ainsi qu'il s'occupa du club de football du White
Star. Il y massait les joueurs. C'est à 70 ans qu'il tira sa révérence
et partir rejoindre ses compères routiers.
Michel Noël avec l'aide de Madame Simone HARDY, fille d'Emile, qui réside
à Ixelles.
1924
13ème du Tour de Belgique
21ème du Tour de France
1925
9ème du Tour des Flandres 14ème de Paris-Tours
17ème du Tour de France
18ème de Paris-Bruxelles 42ème de Paris-Roubaix
1926
6ème de Paris-Lille
16ème du Tour de France
- 4ème de la 8ème étape
- 4ème de la 15ème étape
- 6ème de la 14ème étape
- 8ème de la 11ème étape
18ème de Paris-Bruxelles
19ème de Paris-Longwy 24ème de Paris-Roubaix
47ème de Paris-Tours
1927
15ème de Paris-Longwy 20ème du Tour des Flandres
22ème du Tour de Belgique
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