Camille LEROY
né le 27 avril 1892 à Namur
décédé le 13 août 1952 à Cortil-Noirmont
Camille Leroy voit le jour le 27 avril 1892 à Namur. Adolescent, Camille s'intéressa
déjà aux vélos. C'est ainsi que plus tard, Camille s'installa d'abord au
12 rue de la Monnaie à Namur pour tenir un magasin de cycles. Dans son commerce,
on pouvait y lire :
"SOULIERS CYCLISTES CAMILLE LEROY (BREVETÉ) Le meilleur, le plus pratique,
le moins cher par sa solidité et son fini irréprochable. Immense succès pour
les coureurs et touristes, plus de perte de temps, en cours de route, par la
rupture des lanières. Les souliers collent aux pieds comme des bottines. Demandez
l'agence pour votre région. Dépositaire et agent général Camille Leroy -
Namur, 12, rue de la Monnaie, 12, Namur"
Ensuite, il prit ses quartiers un peu plus loin, successivement de 1920 à 1922
rue Emile Cuvelier et ensuite au 134 rue de Bruxelles. De petit gabarit, identique
à celui de l'un de ses contemporains, le Namurois Félix Sellier, Camille passa
en 1919 chez les professionnels. Cette année-là, Camille s'illustra notamment
à Liège-Bastogne-Liège où il se classa à la 5ème place. Ce fut l'une des
"Doyennes" les plus effroyables de l'existence. La course fut disputée
sous le déluge. A l'arrivée, les commissaires dénombrèrent 5 arrivants,
tous les autres participants avaient abandonné, suite aux conditions de courses
dantesques. La victoire revint à Léon Devos. Camille prit part à Paris-Roubaix.
Porteur du dossard 68, il ne put rallier Roubaix. Au Tour de Belgique, Camille
se classa 25ème de la première étape, Bruxelles-Gand, 26ème de la deuxième
Gand-Liège, 12ème de la troisième Liège-Luxembourg, 17ème de la quatrième
Luxembourg-Namur et 8ème de la dernière étape Namur-Bruxelles. Petite anecdote,
lors du tour de piste final à Bruxelles, Camille réalisa le 8ème temps en
42 secondes. Verdickt, qui fut le plus rapide, boucla, lui, le tour en 39 secondes.
Au classement final remporté par Emile Masson père, Camille se classa 12ème.
Il prit part à la première édition du Circuit des Champs de Bataille, épreuve
courue sur 2000 kilomètres, disputée sur 7 étapes et remportée par le Namurois
d'adoption, Charles Deruyter. Porteur du dossard 16, Camille y réussit d'honorables
résultats : 35ème de la première étape Strasbourg-Luxembourg, 28ème de
la deuxième étape Luxembourg-Bruxelles, 29ème de la troisième étape Bruxelles-Amiens.
Camille prit le départ de la quatrième étape Amiens-Paris, sous réserve
d'enquête ultérieure, ayant paraît-il omis de signer un contrôle lors de
l'étape précédente. Il fut toutefois autorisé à continuer la course. Au
terme de cette quatrième étape, il se classa 11ème. Il se classa 16ème de
l'étape suivante Paris-Bar le Duc. Au cours de la 7ème et dernière étape,
Jean Alavoine et Camille Leroy se relayaient et mettaient le paquet si bien
qu'ils étaient parvenus à se rapprocher à 300 m à peine de l'homme de tête,
Charles Deruyter. Mais, à ce moment de la course, Camille fit une chute et
perdit le contact. Il termina 5ème de cette étape au cours de laquelle il
décrocha 100 francs. Au classement final, Camille se classa 16ème.
Lors du Championnat de Belgique, remporté par Jean Rossius, Camille fut à
nouveau contraint à l'abandon car, après avoir subi des crevaisons, il ne
disposait plus de boyaux. Il se classa 3ème du G.P Faber, épreuve courue au
Grand Duché du Luxembourg. Il termina 7ème du Circuit de la Basse Sambre,
remporté par Charles Haidon, 9ème de Liège-Malmedy-Liège remporté par Rossius,
3ème de Bruxelles-Raccourt remporté par Rossart et 6ème à Wanze.
Il engrangea aussi de brillants résultats sur la piste : ainsi au vélodrome
de Beyne-Heusay, il se classa 4ème des 75 km, y remportant un match poursuite
avec Henrosay. Au vélodrome de Mons, il se classa 3ème de la course à l'américaine
avec Hubert.
En 1920, Camille ne fut guère, une fois de plus, favorisé par le sort. C'est
ainsi qu'il dut abandonner au Tour des Flandres, à Paris-Roubaix, au Tour de
Belgique alors qu'il s'était classé 26ème de la première étape Bruxelles-Gand
et 9ème de la deuxième étape Gand-Liège, au cours de laquelle il faisait
très chaud. Un peu avant Lanaeken, Camille s'arrêta et entra dans une maison
pour boire et Van Lerberghe l'imita peu après. Il abandonna aussi au Championnat
de Belgique et à Paris-Bruxelles. Il réalisa néanmoins quelques résultats
honorables : 2ème du Circuit de la Basse Sambre, 23ème de Vilvorde-A l'Yser-Vilvorde,
17ème de Liège-Bastogne-Liège, remporté par Léon Scieur, 4ème des cent
kilomètres de Namur, 7ème à Jemeppe, 5ème de la course de vitesse à Saint-Servais,
7ème ex-æquo avec Despontin et Thys du G.P de Mellet. Il continua à participer
à des compétitions sur piste. Il se classa 2ème, avec Barthélémy, de l'épreuve
à l'américaine au vélodrome de Mons, épreuve qui fut remportée par la paire
Duray-Vlaeschaet, 6ème avec Lejeune des cinquante kilomètres à l'américaine
au vélodrome Belle Vue à Liège, épreuve remportée par la paire Blaise-Beyl
et 7ème de l'épreuve des trente kilomètres. Il terminera 4ème avec Trouvé
des septante kilomètres à l'américaine au vélodrome de Huy. Au vélodrome
de Moustier, il enleva, avec son équipier Collet, de façon inattendue, la
victoire des Six Heures à l'américaine en deux manches. Au cours de cette
épreuve, ils réussirent à prendre un tour à tous les autres concurrents.
La paire Benoit-Sellier prenait la deuxième place. Il se classa encore à Moustier,
4ème avec Sellier des deux épreuves de deux heures à l'américaine. Il y
remporta avec Félix Sellier et Léon Despontin, une équipe typiquement namuroise,
la course poursuite. Au G.P Marchand, toujours à Moustier, remporté par Félix
Sellier, Camille se classa 4ème. Il enleva avec Putseys et Maquoi la course
poursuite, en dix tours, au vélodrome de Huy.
Camille Leroy, au cours de la saison 1921, engrangea de brillants résultats.
Il prit part au Championnat de Belgique de cyclo-cross où il se classa 22ème.
Par ailleurs, Camille remporta, sur route, le G.P de Namur. Il se classa 7ème
ex-æquo avec 8 autres coureurs, dont Sellier et Despontin, de Liège-Bastogne-Liège
remporté par Louis Mottiat, 23ème du Tour des Flandres où il n'eut pas de
veine. Ayant tenu le peloton jusqu'à Courtrai, il eut un accident de machine,
puis creva. Il termina 6ème de Paris-Dinant, remporté par Marcel Buysse, 4ème
de Retinne-Marche-Retinne, 44ème de Paris-Roubaix remporté par Pélissier.
Camille participa à nouveau à des réunions sur piste. Il enleva, avec Bailey,
la course à l'américaine courue sur cinquante tours au vélodrome de Huy,
il se classa 3ème au vélodrome d'hiver à Paris. Il connut à nouveau la malchance
lors du Tour de Belgique. Pourtant, au départ de la deuxième étape, Camille
avait connu les honneurs du premier dossard. Il ne s'y attendait pas. Il était
près de quatre heures et demi quand il s'amena. Il prévoyait plutôt une attrapade
"maison". Il glissa sentencieusement "si la veine voulait
que j'arrive le premier à l'étape, sans m'en douter, ce serait drôle évidemment".
Alors qu'il avait terminé la 4ème étape Luxembourg-Namur, à la neuvième
place et qu'il occupait au classement général une honorable 12ème place,
Camille dut mettre pied à terre lors de l'étape suivante, Namur-Bruxelles.
Il craignait dès lors que l'on mit sa valeur en doute. Que le crack Namurois
se rassure, il n'en fut jamais question ! Il se classa 3ème du Circuit des
cent kilomètres à Salzinnes. Poursuivi une nouvelle fois par la malchance,
il ne put achever Paris-Brest ni Paris-Bruxelles. Il prit part à la Grande
Boucle dans la catégorie des coureurs de 2ème classe, porteur du dossard 181.
Dans cette catégorie dite "des isolés", le coureur ne pouvait compter
que sur lui-même. Il n'avait ni directeur sportif, ni dépannage, ni ravitaillement
organisé. Et le soir, à l'étape, ces "sans grades" entretenaient
encore le vélo des professionnels privilégiés. Il n'était pas rare de voir
Camille, pour subvenir à ses besoins, offrir ses services de mécano aux autres
coureurs après l'arrivée et pendant les journées de repos. Lors de l'édition
1921 de la Grande Boucle, Camille réalisa une brillante performance. En effet,
il rallia Paris, se classant à la 8ème place au classement final à 7h56'27"
du vainqueur, un autre grand champion du Namurois, Léon Scieur et 3ème au
classement final des coureurs de deuxième classe derrière Leenaers et Léon
Despontin. Sur les quinze étapes, Camille réalisa la performance, alors qu'il
courait dans la catégorie des coureurs de deuxième classe, de se classer à
quatorze reprises dans les vingt premiers du classement de l'étape. Lors de
la dixième étape Nice-Grenoble (333 km), il se classa 9ème à 39'34"
du vainqueur, Léon Scieur et lors de la onzième étape Grenoble-Genève (325
km), il termina à la 8ème place à 7'42" du vainqueur, Félix Goethals.
A l'arrivée de la dernière étape, au Parc des Princes, à Paris, il prit
la 10ème place dans le même temps que le premier, Félix Goethals. Et pourtant,
une nouvelle fois, il ne fut pas épargné par la malchance.
"Les Sports Illustrés" de l'époque, montraient Camille Leroy malchanceux,
terminant une étape au pas de course, son vélo brisé sur l'épaule. Au cours
de cette édition de la Grande Boucle, nous avons pu recueillir quelques nouvelles
de Camille Leroy par l'intermédiaire du magazine "Vélo Sport" et
du journal "Vers l'Avenir" :
"Le 07/07/21 : le Namurois Leroy est toujours bien portant, et ne parle
de rien moins que de gagner la "seconde classe". Il est en 2ème position
et ses 3/4 d'heure de retard sur Sellier ne l'effraient guère.
Le 08/07/21 : le Namurois Leroy me raconte qu'il a fait une chute dans la descente
du col d'Aspet, ce qui l'a quelque peu handicapé mais qu'il a toujours bon
pied, bon œil".
Le journal "Vers l'Avenir" titrait : "LEROY et DESPONTIN dans
le Tour de France"
Les lignes suivantes sont de "l'Auto". On y trouvera l'appréciation
que notre confrère Français a émises, après la sixième étape, sur nos
concitoyens Leroy et Despontin : "Et nous sommes ainsi arrivés aux
as de la seconde classe : Leroy, Despontin, Sellier, Belvaux et Javaux. Je ne
connais point encore Leroy qui n'a que deux heures de retard sur Scieur et une
heure seulement sur Barthélémy. C'est curieux, il me fait l'effet d'une sole,
dont la robe s'harmonise si bien avec le sable où elle se cache qu'on ne la
distingue pas. Leroy ne se distingue pas rien que par sa place de second dans
le classement général de sa catégorie (nous sommes au soir de la 6ème étape
Bayonne-Luchon). Despontin est toujours dans le lot de tête et je pense qu'il
va fort améliorer son classement".
Le classement des coureurs de deuxième classe après la 6ème étape :
1 – DESPONTIN : 96h59'32"
2 – LEENAERS : 97h01'36"
3 – LEROY : 97h42'40"
"Le 16/07/21 : Camille Leroy, qui fait le Tour sur une bicyclette Daring
de l'excellent M. Croix m'assurait par un clin d'œil de son remarquable état.
J'ai malheureusement brisé un cale-pied samedi, sans cela, j'aurai été du
peloton de tête à l'arrivée".
"Le 24/07/21 : Leroy qui s'amène conduisant sa jolie petite bicyclette
Daring dit à Despontin : Les 2ème classes Belges sont encore plus épatants
que les premiers. Ils sont en tête tandis que les autres ont laissé prendre
la troisième place à un "Français". C'est évidemment à Camille
Leroy que nous devons ce succès répondit Despontin".
Remerciements de Camille LEROY par l'intermédiaire du journal "Vélo Sport"
:
"Nous avons reçu une lettre de Camille Leroy qui nous prie d'être
son interprète auprès des sportsmen Namurois pour les remercier du chaleureux
accueil qui lui a été réservé à son retour du Tour de France. Des milliers
de supporters assistaient à la réception organisée par le club Namurois et
les "spartiates" encadrés de plusieurs fanfares et c'est couvert
de fleurs que le champion de Namur a fait l'entrée triomphale dans sa bonne
ville natale. Leroy a été longuement à la peine, il n'est que juste qu'il
ait été chaleureusement récompensé mais ses admirateurs peuvent être certains
qu'il n'oubliera pas de sitôt la belle manifestation mise sur pied en son honneur".
Lors de l'épreuve "Le Petit Tour de France", au Parc des Princes,
à Paris, remportée par Barthélémy, Camille se classa 7ème ex-æquo avec
trois autres coureurs. Aux cent kilomètres d'Anvers, devant 5000 personnes,
Camille Leroy se classa à la 11ème place. L'épreuve fut remportée par Barthélémy.
En 1922, Camille entama sa troisième année chez les professionnels. Outre
la piste, il s'adonna également au sport cycliste dans les labourés. Il se
classa 18ème du Championnat de Belgique de cyclo-cross. Sur route, il termina
5ème ex-æquo avec 14 autres coureurs du Tour des Flandres, remporté par Léon
Devos. Il participa au Tour de Belgique, où il abandonna lors de la 3ème étape
alors qu'il s'était classé 9ème de la première étape et 26ème de la deuxième
étape. A Liège-Bastogne-Liège, au Championnat de Belgique et à Paris-Bruxelles,
il fut également contraint d'abandonner. Il se classa 7ème à Marchienne devant
2500 personnes, 9ème au Critérium des Deux Flandres. Il se présenta au départ
du Tour de France, dans la catégorie des coureurs de 2ème classe, portant
le dossard 167. Il ne put rallier Paris. Victime d'une chute lors de la première
étape, Paris-Le Havre, qu'il avait terminée en 47ème position, il devait
jeter l'éponge au cours de la troisième étape Cherbourg-Brest. Il remporta,
à Salzinnes, le Circuit Georges Macquet couru sur cent kilomètres, ex-æquo
avec Léon Despontin. Cette épreuve semble avoir été émaillée par des incidents.
Ces faits sont rapportés par "Vélo Sports" de l'époque :
"Des incidents s'étant produits à Salzinnes, le comité sportif, après
enquête, a conclu que la plupart des coureurs n'avaient pas défendu régulièrement
leur chance et s'étaient même moqués du public. Il a donc annulé purement
et simplement l'épreuve, prenant en outre les sanctions suivantes :
1 – Faire restituer les primes gagnées irrégulièrement par Leroy, Despontin
et Nyssen et d'en repartir le montant entre les autres coureurs.
2 – D'infliger une amende de cinquante francs à chacun des coureurs Leroy
et Despontin pour avoir, au sprint, franchi la ligne d'arrivée en se tenant
par la main."
Mécontent, Camille jugea bon de protester auprès de la Ligue Vélocipédique
Belge :
"Camille LEROY proteste à la Ligue Vélocipédique Belge"
"Je proteste contre l'accusation de m'être moqué du public et de ne
pas avoir couru loyalement. La preuve, c'est que j'ai lâché plusieurs fois
mes concurrents ! Même au dernier tour, je suis parti dans la côte et j'ai
fait le tour absolument seul ! Ce n'est qu'à deux kilomètres de l'arrivée
que Despontin a recollé : c'est alors que nous avons franchi la ligne d'arrivée
en nous tenant par la main. Etant deux Namurois, nous n'avions pas cru mal faire"
C'est malheureusement le Comité Sportif qui est le seul juge dans cette affaire
et c'est à lui que Leroy a dû faire ses doléances. Les écrits de l'époque
ne relatent pas la suite réservée à cette affaire.
Il participa aux épreuves sur piste. Au vélodrome de Moustier, à l'épreuve
des 50 km à l'américaine, remportée par la paire Haidon-Joseph Marchand,
le régional, Camille se classa 5ème place avec un autre Namurois Benjamin
Javaux.
Toujours avec Benjamin Javaux, Camille Leroy se classa 8ème des cent kilomètres
à l'américaine du vélodrome d'Arlon. Un peu plus tard, au vélodrome de Hollogne-Marche,
il se classa 5ème avec Van Ingelgem des septante kilomètres à l'américaine.
Au vélodrome d'hiver de Bruxelles, il se classa avec son ami Benjamin Javaux
à la 14ème place de l'épreuve des Six Jours. Il prit part au Circuit du Millénaire
à Gembloux où il dut abandonner suite à une crevaison. Au circuit de la Meuse
remporté par Mottiat, il eut plus de chance. Il s'y classa 5ème. Au Circuit
des Trois Villes Sœurs, il termina à la 7ème place. A Jumet, il se classa
4ème. En fin de saison, le club où Camille était affilié, "La Pédale
Namuroise" organisa l'épreuve Namur-Dinant-Namur. Il y prit part et s'y
classa 4ème.
Au cours de la saison de 1923, Camille sembla avoir plus de chance. Il participa
au Championnat de Belgique de cyclo-cross où il se classa 11ème et empocha
150 francs de gain. Sur la route, il se classa 19ème du Tour des Flandres,
enlevé par Heiri Suter, 37ème de Paris-Roubaix, 15ème de Liège-Bastogne-Liège,
15ème du Championnat de Belgique, 23ème du classement final du Tour de Belgique.
Le Tour fit l'étape à Namur. Au départ de la dernière étape, la cinquième,
Namur-Bruxelles, la presse relatait :
"Un départ banal..."
"Au signal de départ, donné à 7h35, aux 35 survivants, Leroy qui
était décidé à repartir après ses hésitations de la veille, levait la
main... Il venait de constater que son pneu avant était plat et pouvait commencer
à réparer "avertissement du ciel" affirmait quelqu'un dans une voiture.
Masson prenait immédiatement la tête et sous sa conduite, on marchait à bonne
allure vers Andenne. Pas assez vite cependant pour empêcher Leroy de rejoindre
le peloton. L'excellent Camille rappliquait en effet comme nous traversions
la petite cité à 8h35. Le train s'accélérait plus loin. Evraert perdait
contact puis Leroy était distancé à son tour. Belvaux laissait filer le groupe
sur un démarrage... Un mot encore de Leroy, le Champion Namurois fit aussi
une course digne de tous les éloges et défendit brillamment ses couleurs locales".
Au G.P d'Automne à Saint-Servais, remporté par Léon Despontin, encore une
grande figure cycliste namuroise, il se classa 7ème, au Championnat du Millénaire
à Gembloux, il termina 6ème et de Paris-Bruxelles, disputé sous la pluie
et le froid, épreuve enlevée par Félix Sellier, un de ses amis du Namurois,
il franchit la ligne en 8ème position. Il y reçut une coupe.
La presse locale de l'époque écrivait :
"Félix Sellier sera reçu à Namur"
"L'excellent coureur Camille Leroy nous annonce qu'une réception sera
organisée pour demain jeudi à Namur, en l'honneur de Félix Sellier, le brillant
vainqueur de Paris-Bruxelles. Le jeune Félix sera reçu Place de la Gare vers
8 heures. Nous ne doutons pas que le vaillant crack wallon recevra, en la circonstance,
la part de reconnaissance qui lui revient".
Inscrit dans la catégorie des coureurs de 2ème classe, porteur du dossard
121, Camille prit, à nouveau, part au Tour de France. Alors qu'il avait
terminé la 5ème étape Les Sables d'Olonne-Bayonne en 16ème position,
dans le même temps que le vainqueur, le Français Robert Jacquinot, Camille
fut en difficulté, tout au long de la journée de la 6ème étape qui reliait
Bayonne à Luchon. En effet, Camille, atteint d'une dysenterie, abandonna en
cours d'étape. A l'issue de cette fameuse étape dans les Pyrénées, les commissaires
diffusèrent le communiqué suivant :
"Le coureur de deuxième catégorie Camille Leroy est frappé d'une
amende de 25 francs : circonstances atténuantes admises pour avoir, ayant déclaré
avoir abandonné, remis un boyau à un de ses camarades (art. 1er, paragraphe
1 des pénalités). Le "touriste-routier" Protin, n° 258, est frappé
de deux heures de pénalisation pour avoir demandé et reçu "un boyau"
du coureur Leroy (art. 1er, paragraphe 2 des pénalités)". Protin
était un coureur de Transinne. Alors qu'il avait dû renoncer à la Grande
Boucle, Camille n'hésita pas à participer à la fête organisée en l'honneur
de son ami Léon Despontin, à son retour de son brillant Tour de France. La
presse de l'époque relatait l'événement en ces termes :
"Le sympathique coureur Léon Despontin fut conduit au local du "Sportsman
Club", où le vin d'honneur lui fut offert. Son ami, Camille Leroy lui
remet ensuite un superbe objet d'art au nom des sociétés organisatrices. Le
héros de la fête, tout ému, ne pouvait répondre à toutes les marques d'une
amitié sincère. Tout ce monde se rendit ensuite au local de Namur Vélo où
les congratulations reprirent de plus belle. La soirée se termina par un concert
très réussi. Léon Despontin et Camille Leroy nous chargent de remercier le
public namurois principalement "le Sportsman Club de Namur, "le Vélo
Club de St-Servais" et "Namur Vélo" pour cette belle manifestation
de sympathie dont ils furent les organisateurs".
Camille se distingua également sur piste. Au vélodrome de Moustier, mi-avril,
où il se classa 4ème avec Verelst (32 points) de la courte de 75 km à l'américaine.
Mi-août, il se classa une nouvelle fois 4ème avec Blaschaert (32 points) de
l'épreuve des 100 km à l'américaine. Au vélodrome de Luxembourg, il remporte
avec Debunne l'épreuve des 100 km à l'américaine. Quelques jours plus tard,
au vélodrome de Hollogne-Marche, il se classa 4ème avec Kreuz des 70 km toujours
à l'américaine. Au vélodrome de Moustier, début octobre, il se classa 5ème
avec Léon Despontin de la course de 2 heures à l'américaine et 2ème avec
les frères Sellier, Félix et Fernand, Clamot et Léon Scieur, du match poursuite
à l'italienne (équipe de cinq coureurs) 50 mètres derrière l'équipe de
Louis Mottiat, d'Heusghem, de Léon Despontin, de Benjamin Belvaux et de Joseph
Marchand.
Sur route, il prit part à Paris-Jemeppe remporté par Benjamin Javaux et au
Championnat du Millénaire à Gembloux enlevé par Verschueren et où il se
classa à la 6ème place à 30 secondes du vainqueur. Il termina 7ème du G.P
d'Automne à St-Servais enlevé par Léon Despontin et 19ème du Circuit de
Champagne remporté par Vermandel. Par ailleurs, toujours soucieux de faire
grandir son commerce de cycles, Camille n'hésitait pas, déjà à l'époque,
de publier des encarts publicitaires. Un de ceux-ci était libellé comme suit
:
"CYCLISTES"
"Une jolie prime sera remise à chaque coureur qui gagnera une course sur
souliers Cycles LEROY, Breveté. Prière d'attester par une dépêche à M.
LEROY-CYCLES NAMUR".
En 1924, Camille entama sa cinquième année chez les professionnels. En début
de saison, Camille participait pour retrouver la forme, aux compétitions de
cyclo-cross. Ainsi, il enleva le 17 février le cyclo-cross organisé par Monsieur
Bohy et le Club Namur Vélo. L'édition "Vers l'Avenir" de l'époque
relatait :
"Un nombreux public se pressait sur le parcours du cyclo-cross organisé
hier dimanche à Namur. L'itinéraire comportait douze kilomètres dont cinq
kilomètres de côtes et difficultés diverses. Voici les résultats de cette
épreuve, une innovation pour Namur.
Première catégorie (coureurs licenciés) six partants. Le départ fut donné
boulevard du Nord à 14h20 : 1er Camille Leroy en 21 minutes, 2ème Clause,
3ème Despontin."
Il prit part au Championnat de Belgique de cette discipline où il se classa
à la 42ème place.
Il se classa 15ème de Liège-Bastogne-Liège. Il participa au Tour des Flandres,
remporté par Gérard Debaets, mais il abandonna. Il se classa 26ème au classement
final du Tour de Belgique enlevé par son ami Félix Sellier. Il abandonna au
Championnat de Belgique. Lors de Paris-Bruxelles où il avait été lâché
dans la côte d'Epernay, épreuve remportée par Félix Sellier, il s'y classa
25ème. Pour la quatrième fois, Camille se présenta au départ de la Grande
Boucle, dans la catégorie des touristes-routiers, dossard 325. Toujours poursuivi
par la malchance, Camille Leroy n'y fit pas long feu. Ainsi, lors de la première
étape, Paris-Le Havre, Camille fut le premier coureur à abandonner. Alors
que le peloton n'avait pas encore quitté l'Ile de France, il chuta et son vélo
était inutilisable. Ce fut sur ce malheureux incident que Camille fit ses adieux
à la Grande Boucle.
A Paris-Arras, Camille se classa 26ème tandis qu'au Championnat du Millénaire
à Gembloux enlevé par la coqueluche locale, Félix Sellier, Camille dut abandonner,
victime d'un bris de roue. Dans le nord de la France, à Boussois, Camille s'illustra
en remportant la Grande Course Internationale sur 220 km. Il enleva la victoire
avec 12 minutes d'avance sur cycle Van Hauwaert, papillon Zéphir.
Par contre, sur piste, Camille semblait avoir plus de chance. Au vélodrome
de Huy, il se classa 6ème avec Benjamin Javaux de l'épreuve des 100 km à
l'américaine, au vélodrome de Moustier, 7ème avec Vlaeschaert des 70 km toujours
à l'américaine et au vélodrome du Luxembourg, 6ème avec Joseph Marchand,
des 100 km à l'américaine.
En 1925, Camille entama l'année par une mise en jambe sur rouleaux. Il fut
engagé dans la grande course cycliste sur rouleaux organisée par Namur Bicycle
Club Sport, le 17 janvier à 7 h au salon de la Renaissance rue de Fer. Il prit
part, ensuite, au cyclo-cross de Trazegnies où il termina 5ème. Il participa
avec le Namur Bicycle Club, au Championnat de Belgique Interclubs où il se
classa à la 6ème place (classement des 4 meilleurs concurrents de l'équipe)
158 points, Championnat enlevé par le Cycliste Pesant Club Liégeois (50 points).
Au cyclo-cross de Namur, Camille obtient une brillante 4ème place. Par ailleurs,
la presse locale n'hésitait pas à répercuter les exploits réalisés sur
les Cycles Leroy :
"Au Tour de Belgique des Indépendants (1925), c'est sur Cycle Camille
Leroy, boyaux César, chaîne Darbily, que le coureur Marcel Olivier de Namur,
a remporté la victoire des jeunes enlevant de haute lutte la jolie bicyclette
Albert De Gunne, il chaussait des souliers cyclistes "BREVETES" Camille
Leroy".
Quant à Camille, il poursuivit, en tant que coureur cycliste, sa quête de
victoires. Camille prit part à Paris-Roubaix, remporté par Félix Sellier,
au Tour des Flandres. Il se classa 21ème de Paris-Bruxelles, remporté par
Debaets, 11ème du classement final du Tour de Belgique où il se classa notamment
16ème de la quatrième étape à Namur et 10ème de la cinquième et dernière
étape à Bruxelles. Durant ce Tour, Camille n'épargna pas ses efforts. C'est
ainsi que lors de la troisième étape aboutissant à Florenville, Camille faillit
enlever la victoire d'étape. Le magazine "Vélo Sport" relatait :
"Une fugue de Leroy"
"A la sortie de Musson, Leroy profite d'un virage pour s'enfuir. Peu après,
Jordens l'imite mais Luites ramène le lot. Cependant, Leroy en met tant et
plus et augmente son avance, qui est bientôt conséquente. Au premier moment,
on ne s'est pas ému dans le peloton. Toutefois, Wendels en met sérieusement
pour rejoindre le fuyard, mais comme personne ne s'occupe de l'aider, le Liégeois
prend lui aussi les devants. Nous arrivons à Virton (60 km). Leroy passe avec
4'10" d'avance sur Wendels, et 5'15" sur le gros du peloton, que tire
alertement Hardy. Nous arrivons à Arlon, les crevaisons deviennent assez nombreuses
et Leroy puis Jumet doivent s'arrêter pour remplacer des tubes défaillants.
Pendant ce temps, après 18 km de chasse Wendels a été absorbé par le peloton.
Leroy est rejoint. D'autre part, Leroy, à qui toute cette chasse a été fatale,
est en vue et, avant que nous ne soyons arrivés à Florenville, il doit s'incliner".
Il obtient une dixième place au G.P Verwindt enlevé par Ronsse. Au Championnat
de Belgique Inter-Club, le club de Namur-Bicycle composé de Leroy, Dussart,
Tilkens et Olivier se classe en 17ème position.
Sur piste, Camille remporta une épreuve au vélodrome de Huy, il enleva avec
Félix Sellier et Joseph Marchand le match poursuite au vélodrome de Moustier
rejoignant le trio Léon Despontin, Arthur Targez et Parent. Il s'y classa 4ème
des 100 km à l'américaine.
En 1926, il se classa 36ème de Paris-Roubaix. Par contre, il abandonna au Tour
de Belgique lors de la troisième étape. Il s'était pourtant classé 20ème
à l'issue de la première étape et 21ème de la deuxième étape. Dans la
presse locale, on y lisait :
"Première étape : à "Santhoven" au pays des "Hoven"
le forçat n° 13 Leroy, dans le civil, crève. Il maudit le garde-chiourme,
en l'occurrence un banal pneumatique. Il répare et prend le ciel à témoin
qu'il ne portera plus jamais le n° 13 et tout cela en moins de 2 minutes. Il
termine en 20ème place. "Troisième étape : à "Latour", Leroy
en tête de peloton mène allégrement. Le peloton reste groupé, tous les partants
sont encore là. Il abandonne en cours de l'étape".
Il dut mettre pied à terre au Championnat de Belgique, à Paris-Tours et à
Luxembourg-Lille.
Il se classa 2ème à Lincent et 7ème à Gembloux.
En début d'année 1927, Camille Leroy quitta Namur pour s'installer à Bruxelles.
Le 15 janvier, il ouvrit le "Café des Sports" à Schaerbeek, lieu
de rendez-vous de nombreux sportmens. La saison cycliste 1927 fut une année
"sans".
En 1928, Camille participa encore à quelques épreuves. En cyclo-cross, il
prit part au Championnat Provincial à Namur. La presse relatait l'entraînement
des concurrents en vue de ce Championnat, en ces termes :
"Les coureurs ont été fidèles au départ en vue de l'entraînement.
Sous la conduite de Camille Leroy, les concurrents ont bouclé les circuits
excessivement durs, choisis pour l'épreuve. Remarquez l'allure souple du vieux,
mais toujours jeune Champion Namurois".
Quant au déroulement de l'épreuve, replongeons-nous dans les textes de l'époque
:
"Le Championnat Provincial de Namur 1928"
'C'est par un temps magnifique que cette épreuve a été courue, dimanche 26
février 1928. 20 coureurs prennent le départ parmi lesquels le fameux crack
d'Amay, Laloup, qui s'est fait inscrire en tout dernier moment. Naturellement,
c'était le vainqueur tout désigné... Et en effet ! C'est un des plus redoutables
routiers du moment. Le départ est donné par Monsieur Paul Marcel à 10h06,
Président du Club Saint-Aubain, organisateur de la course et donateur de la
coupe, Monsieur Collard, le souriant délégué de la Ligue Vélocipédique
Belge l'assiste.
Immédiatement, le groupe s'allonge, sous la conduite de Camille Leroy qui mène
un train endiablé et qui va fournir une des plus belles courses de sa carrière
sportive. Au-dessus des carrières, Leroy mène toujours, ayant dans sa roue
le jeune Warnon, qui marche merveilleusement, et Laloup, qui inconscient du
danger, n'hésite pas à plonger à tombeau ouvert dans la si difficultueuse
descente. Pour l'éviter, Warnon est obligé de se déplacer violemment. Place
de la Station, à St-Gérard, Leroy qui a remonté Laloup, conduit toujours,
suivi de Gilbert et Van Vlokoven. Laloup arrive en 5ème position et le brave
Despontin 11ème. Leroy marche merveilleusement, son style est impeccable, il
"conduit sa course" et sauf incident, il gagnera ! Hélas ! La bûche
fatale l'attendait à l'endroit même où il prenait un avantage décisif sur
ses adversaires les plus directs. Mais continuons. Dans la montée de la Citadelle,
Gilbert est attaqué par Van Vlokoven, qui arrive à la hauteur de Leroy, un
peu plus loin et démarre brusquement pour prendre dix mètres, qui seront vite
comblés par le Champion Namurois. On est au faîte de la Citadelle. A ce moment
précis, Laloup, Guillaume et Despontin, qui ont opéré une remontée
formidable, arrivent ensemble. Warnon, qui a été éblouissant, précède ceux-ci
de quelques mètres. Et voilà la dégringolade vers le Kursaal.
Leroy mène toujours suivi de près par Laloup, Despontin et Gilbert... Presque
en bas de la côte, Leroy, qui est un vieux de la vieille et qui a été payé
pour apprendre à descendre le Tourmalet, possède 60 mètres d'avance sur Laloup
mais... Il fait un faux pas et c'est la culbute d'une violence inouïe. Etourdi,
meurtri, Leroy remonte sur sa machine, qui heureusement, a résisté au choc.
Il repart de plus belle, il se donne à fond, mais son épaule lui fait endurer
des douleurs intolérables. Malgré cela, il mène toujours, il mènera jusqu'au
bout et c'est vaincu par la souffrance plutôt que sur sa valeur, qu'il sera
dans les tous derniers mètres, distancé par Laloup et Despontin".
Despontin dit : "j'ai tout dit de Leroy mais je répète que s'il n'a
pas gagné, il reste le vainqueur moral de la course. J'étais tout fier d'entendre
dire par les jeunes : "T'as vu Camille ? Ah ! S'il n'était pas tombé...
Bravo Camille".
"Le classement de la course s'établit comme suit : 1er Laloup, 2ème
Despontin (nouveau champion, étant le 1er provincial classé), 3ème Leroy,
4ème Guillaume, 5ème Van Vlokoven".
Le 12 mars, au Vélo Club St-Aubain, fut disputée une autre épreuve de cyclo-cross.
"Comme toujours, le toujours jeune Despontin se classe 1er du Club suivi
par Sambon qui progresse. Leroy se met lentement en action et est bien intentionné
de faire des étincelles cette saison. Le Vélo Club St-Aubain vient de faire
une acquisition rare, en la personne de Georges Laloup, le fameux crack d'Amay,
vainqueur cette année déjà de quatre courses dont une devant Despontin, Champion
Provincial de Namur. Il est même question d'une association Laloup-Leroy pour
disputer cette saison des courses sur piste. "Méchante Equipe". Car
Leroy est très bon au train et Laloup est redoutable au sprint".
Camille prit part au Critérium des Provinces Flamandes, à Binche-Tournai-Binche,
au Tour de Belgique qu'il termina à la 21ème place. A Namur, terme de la troisième
étape, il se classa, devant son public, à la 26ème place. Il prit part encore
à Paris-Bruxelles où il abandonna et à une épreuve à Jodoigne où il dut
renoncer, suite à une chute. Alors que Camille étant annoncé au Tour de France
par le quotidien "Vers l'Avenir", un mois plus tard, il décidait
d'abandonner la compétition.
"8 juin, Camille Leroy dans le Tour de France".
"Notre sympathique Champion local, Camille Leroy, prendra, d'ici quelques
jours le départ du Tour de France. Il est équipé par une maison française.
Seulement, il devra se soigner et supporter les premiers frais. Nous invitons
donc tous les sportsmen à verser leur obole, si petite soit-elle, au compte
chèque poste 153.153 du Vélo Club St-Aubain. Arrivé au crépuscule de sa
vie sportive notre brave Camille accomplira des exploits dans cette grande épreuve
qui sera sa dernière course".
Il décida, le 10 août 1928, d'abandonner la course. Il avait alors 36 ans.
"Camille Leroy abandonne sa carrière"
"Le coureur cycliste professionnel Camille Leroy porte à la connaissance
de tous ses amis coureurs cyclistes qu'à partir de ce jour il arrête définitivement
la carrière cycliste professionnel mais depuis le 4 août, il a ouvert à Namur,
134 rue de Bruxelles, un commerce de vélos, accessoires, réparations, machines
à coudre, trottinettes, etc..." Quelques jours plus tard, l'arrivée
du Circuit de Belgique pour professionnels était fixée en façade chez Camille
Leroy. Il continua à payer de sa personne les compétitions cyclistes. Ainsi,
lors du Championnat des garçons bouchers, Camille n'hésita pas à prêter
son concours. "A 4h15, les garçons bouchers partent en cortège, escortés
par l'auto de Monsieur Carpieaux, ayant comme officiel Monsieur Camille Leroy,
ainsi que l'auto es organisateurs du Vélo Club St-Aubain ayant comme occupants
Monsieur Paul Marcel, le Président J. Renta de Wépion, Alexandre Leroy de
Jambes. Le départ est donné au Pont de Jambes à 4h23 par Camille Leroy".
Ainsi, pour une autre compétition, on pouvait lire dans la presse locale :
"Grande course cycliste réservée aux touristes, 70 km. Pour le 21
octobre, inscription chez Monsieur Scieur, Café Rocher Bayard, Boulevard Ernest
Mélot. Les prix sont exposés chez l'ex-professionnel Camille Leroy, rue de
Bruxelles, 134 à Namur. 21 octobre, la course des touristes. Le départ est
donné par Camille Leroy qui, comme toujours, est exact au poste".
Début 1929, on vit encore Camille Leroy prendre part, à St-Servais, à un
cyclo-cross organisé par le Club St-Aubain à Namur. Il se classe 4ème de
cette épreuve remportée par Mathieu.
Camille s'installa ensuite à Gembloux, avenue de la Station, où il tint un
hôtel restaurant café, mais il s'intéressa toujours de très près
à la "Petite Reine". Il s'occupa de la vente de vélos et il installa
un atelier de réparation de bicyclettes. Il lui arrivait d'apporter son aide
pour réparer les vélos confiés à son ancien collègue, Félix Sellier, qui
avait installé lui aussi un atelier à Gembloux, place de l'Orneau. Toujours
fort attaché au sport cycliste, il fonda, en 1930, dans le bas de la ville,
quartier de la Gare à Gembloux, le club de la "Pédale de la Gare"
et organisa avec ce Club des épreuves cyclistes. A 58 ans, il remporta encore,
sur la route, une victoire : le Championnat de Belgique des hôteliers, cafetiers
et restaurateurs, devançant Léon Charlier et son ami Félix Sellier.
Après une longue et pénible maladie, Camille allait rejoindre le 13 août
1952, dans l'au-delà, le peloton des Géants de la Route. Le journal "Vers
l'Avenir" du 17 août 1952, sous la plume de Maurice Dandumont, lui rendait
l'hommage suivant :
"Camille Leroy n'est plus"
"Camille Leroy vient de rendre le dernier soupir à Cortil-Noirmont. Cet
ancien coureur professionnel namurois s'était distingué au temps où nous
comptions d'autres représentants de bonne valeur avec les Sellier, Despontin,
Javaux, etc... Tout comme son camarade Despontin, Camille avait disputé le
Tour de France dans la catégorie des touristes-routiers en se classant honorablement.
Des illustrés de l'époque montrent Camille Leroy, malchanceux, terminant une
étape au pas de course, son vélo brisé sur l'épaule. pour subvenir à ses
besoins, le routier Namurois n'hésitait pas à offrir ses services de mécano
aux autres coureurs après l'arrivée et pendant les journées de repose. Camille
ne fut pas souvent favorisé par le sort aussi bien sur la route que dans les
affaires qu'il entreprit. Après avoir géré un magasin de cycles rue de la
Monnaie, à Namur, Camille Leroy avait fini par s'installer à Gembloux où
il tenait un hôtel-restaurant. Là, l'ancien routier a vécu des jours plus
heureux. Camille était resté jeune d'allure et de caractère. Il s'intéressait
toujours avec passion au sport cycliste. Ayant fondé la "Pédale de la
Gare" à Gembloux, il organisa des courses et il lui arriva maintes fois
d'héberger gratuitement de jeunes coureurs. De passage à Gembloux, on aimait
aller le saluer. Lors de notre premier Tour des Débutants, il nous avait adressé
une lettre charmante louant notre initiative et il nous avait offert son concours.
Il tint à nous réunir à sa table, en 1948. Avec Ernest Albert, le vainqueur
du Tour de la Province et quelques autres coureurs. En septembre 1950, Camille
avait encore remporté une victoire sur la route en triomphant dans le championnat
national des hôteliers, cafetiers et restaurateurs devant Léon Charlier et
Félix Sellier. Hélas ! Une longue et pénible maladie guettait Camille Leroy.
Astreint à suivre un régime sévère, il conserva longtemps un bon moral.
Il y a quelques mois, nous avions encore eu l'occasion de l'entendre au bout
du fil. Ayant maigri considérablement, il avait pourtant perdu confiance. C'est
un homme affable au cœur d'or, un bienfaiteur du sport cycliste qui s'en est
allé. A sa famille nous présentons nos chrétiennes condoléances".
Michel Noël avec l'aide des petits-enfants de Camille Leroy : Daniel, Lydia
et Rudy Berwart
Recherches effectuées en bibliothèque à Bruxelles et à Namur par Rudy et
Lydia
Archives de René Mathy de Walhain
Collaboration de Marc Pirotte, président du Royal Vélo Club de Gembloux
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