Léon SCIEUR
né le 19 mars 1888 à Florennes
décédé le 7 octobre 1969 à Florennes
Léon SCIEUR naquit le 19 mars 1888 à Florennes, petite commune industrielle
du Namurois où il vécut dans une demeure modeste qui s'est développée en
même temps que la gloire de son propriétaire. Dès sa prime jeunesse, Léon
s'éprit de la bicyclette. Son premier vélo, il le gagna à la verrerie toute
proche de Morialmé où il côtoya le père Emile MASSON, originaire de cette
localité. Il avait 22 ans lorsqu'il osa rentrer à la maison avec sa première
bicyclette et son père le flanqua à la porte, pour changer d'avis peu après.
Travaillant ensuite à Châtelet, Léon faisait régulièrement le parcours
Florennes-Châtelet à vélo. Dès l'âge de 23 ans, Léon commença à meubler
son palmarès. Suivant l'exemple de son maître et concitoyen Firmin LAMBOT,
il devait rapidement afficher des dispositions prometteuses. Vers 1910, il faisait,
pour la 1ère fois, parler de lui à l'occasion d'un Grand Prix de Bruxelles,
disputé à Laeken. Lâché par suite d'une chute, il produisit une telle impression
lors d'une chasse efficace, que le constructeur des cycles "VINCART"
l'engagea dans une jeune phalange. C'est au sein de cette formation que Léon,
tout en étant ouvrier agricole, poursuivit son apprentissage.
En 1910, il prit part aux petites courses de village dans la province de Namur.
Il participa au Tour de Belgique pour amateurs, sa première grande course.
Il était 3ème du classement général à la 4ème étape lorsqu'un télégramme
vint lui apprendre la mort de son père. Il prit la résolution d'abandonner
la course à la suite de cette désolante nouvelle.
En 1911, il passa chez les indépendants. Il se classe 4ème de Paris-Liège-Bruxelles
remporté par le Châtelettain Adelin BENOIT.
L'année suivante, en 1912, Léon triompha au Circuit des Indépendants devant
Emile MASSON père. C'était donc bien parti pour le gars de Florennes qu'on
allait d'ailleurs pas tarder à comparer à son voisin Firmin LAMBOT. Mais laissons
Léon nous narrer ses souvenirs : "Gamin, je rêvais d'avoir un vélo.
Ce fut un long rêve, un cauchemar, parce que j'ai dû attendre d'avoir 22 ans
pour le réaliser. J'ai dû économiser une fortune pour en arriver là. Mais
une fois maître et seigneur de mon cheval métallique, je ne le laissais pas
rouiller dans la remise. Je me suis entraîné à travers les routes montagneuses
de ma région. Je voulais rattraper le temps perdu parce que le manque d'argent
m'avait fait perdre de nombreuses années. Bien entendu, je n'avais pas mon
vélo uniquement pour le plaisir de faire des promenades les dimanches et jours
de fête. Même si j'avais dû mettre de côté centime par centime jusqu'à
ma 40ème année, je serais devenu professionnel, car je voulais le devenir.
Heureusement pour moi, je ne restais pas assis les bras croisés en attendant
le grand évènement. Régulièrement, je prenais part aux cross, uniquement
dans le but d'assouplir et de fortifier mes jambes. Souffle et force, j'en avais
assez. Mon métier m'en donnait suffisamment pour ne pas faire pauvre figure
parmi les athlètes entraînés. Mes débuts furent identiques à ceux des autres.
C'était autour des chevaux de bois et des baraques foraines que j'ai gagné
mes premiers prix. Oh, des prix modestes qui souvent ne couvraient pas la moitié
des dégâts occasionnés à mon vélo".
En 1913, la Ligue Vélocipédique décréta qu'il y avait trop d'indépendants
et Léon fut choisi officiellement avec 36 autres coureurs pour passer professionnel.
Cela devenait sérieux et le rêve se réalisait ! Cette année là, Léon termina
3ème de l'Etoile Carolorégienne, épreuve devenue aujourd'hui, le G.P de Wallonie.
Lors de cette course, Léon avait mené toute la course et fut battu sur la
ligne par DEMAN et VAN DAELE. Lors du Tour du Hainaut où il se classa là aussi
3ème, il connut la même malchance. Il termina 4ème du Tour de Belgique où
il enleva la 7ème étape. Il se classa 5ème de Bruxelles-Oupeye, 10ème de
Paris-Tours et 25ème de Paris-Roubaix. Sans bénéficier d'aucun appoint de
marque, Léon se lança seul dans la grande aventure du Tour de France. Il prit
donc part à la 11ème édition de la Grande Boucle. Porteur du dossard 49,
chez "ARNOR", Léon avait pour seul équipier son compatriote Victor
HEUSGHEM. 140 concurrents prirent donc le départ à Paris pour effectuer la
boucle, pour la 1ère fois, en partant vers l'Ouest et les Pyrénées avant
les Alpes. 25 rallièrent le Parc des Princes. Cette édition fut enlevée par
le Belge Philippe THYS qui fêta sa victoire finale à Florennes ou il avait
pris momentanément résidence. Quant à Léon et son équipier, ils abandonnèrent
lors de la 7ème étape Luchon-Perpignan.
Lors de la saison de 1914, il se classa 5ème du Tour de Belgique. Léon pris
à nouveau le départ du Tour de France "comme figurant" expliquait-il.
Lors de cette 12ème édition de la Grande Boucle, les organisateurs instaurèrent
une nouveauté : la plaque au cadre. Porteur du dossard 70, Léon n'avait à
nouveau qu'un seul équipier, son compatriote Jacques COOMANS chez "THOMAN-JOLY".
Des 145 concurrents au départ, 54 rallièrent Paris, parmi lesquels Léon qui
prit la 14ème place finale à 10h02'30" de son compatriote, Philippe THYS,
qui enlevait, à nouveau, la victoire finale. L'autre Florennois, Firmin LAMBOT
se classa lui à la 8ème place.
Quelques jours plus tard, l'Europe entière était en feu, la première guerre
mondiale avait éclaté.
Le 1er février 1918, Léon épousa Louise TASSIN. A cette époque, il tint
un garage et organisa aussi des excursions en car jusqu'à la confiscation par
les Allemands.
En 1919, Léon avait 31 ans et reprit la compétition. Il termina 3ème du Circuit
des Vélodromes, 7ème du Championnat de Belgique, 9ème de Paris-Bruxelles
et 13ème de Paris-Roubaix. Léon, inscrit dans la catégorie "A",
se présenta à nouveau au départ de la Grande Boucle. 67 concurrents prirent
le départ de cette édition d'après guerre. 42 renoncèrent sur les routes
dévastées au cours des trois premières étapes et 10 rallièrent Paris, après
avoir parcouru 5560 kilomètres. Ces valeureux rescapés reçurent d'Henri DESGRANGE
une médaille d'or pour leur bravoure. "On était parti de Paris sous
la drache, on y était rentré percé jusqu'aux os. Il avait fait affreux, les
routes étaient dans un triste état. Je me rappelle, on descendait les cols...
à pied" racontait Léon SCIEUR. Lors de cette 13ème édition, les
organisateurs qui assurèrent désormais le ravitaillement, créèrent l'événement
au matin de la 10ème étape. Ils invitèrent le Français, Eugène CHRISTOPHE,
leader du classement général à revêtir un maillot distinctif à savoir un
maillot jaune au couleur du journal "L'AUTO" organisateur de l'épreuve.
Auparavant, le leader du classement général portait un brassard. C'est ainsi
que depuis lors, le leader du classement général porte un maillot distinctif
de couleur jaune. La victoire finale revint à Firmin LAMBOT, premier donc à
remporter le maillot jaune ! Quant à Léon SCIEUR, il réalisa également une
belle performance : sur les quinze étapes au programme, il se classa à 13
reprises dans les 6 premiers aux arrivées. Au classement général final, il
terminait à 2h52'15" de son concitoyen Firmin LAMBOT. Florennes était
en liesse ! Pourtant, Léon gardait de cette édition, un mauvais souvenir.
Laissons-le nous livrer ses souvenirs : "Je terminais quatrième, mais
ce fut pour moi un calvaire, une désillusion. Dans la 2ème étape vers Cherbourg,
je n'eu pas moins de 8 crevaisons. Croyez-moi où ne me croyez pas, j'ai usé
dans ce Tour, plus de 200 chambres à air. Je devais même en acheter en prévision.
Ces contretemps me décourageaient d'autant plus que je n'étais pas marié
depuis longtemps et que je devais gagner ma vie. J'attendais tout de ce Tour
de France parce que dans les compétitions habituelles, que ce soit sur route
ou sur piste, il n'y avait pas grand chose à gagner. Toutefois, j'ai roulé
avec Louis MOTTIAT une course de 6 jours, ce qui signifie une corvée de longue
haleine et si mon équipe n'avait pas été aussi nonchalante, nous aurions
peut être bien remporté la victoire".
Au cours de la saison 1920, Léon remporta la classique Liège-Bastogne-Liège
battant Lucien BUYSSE au sprint, sous la pluie. Il termina à la 7ème place
du Championnat de Belgique et à la 11ème place de Paris-Bruxelles. Une nouvelle
fois, il participa au Tour de France. Inscrit dans la catégorie des coureurs
de 1ère classe, porteur du dossard 13 qui n'allait pas lui porter chance, Léon
parvint toutefois à rallier le Parc des Princes. Il termina à nouveau à une
brillante 4ème place à 1h44'58" de son compatriote et concitoyen Philippe
THYS, vainqueur final, qui réussit le premier triplé de l'Histoire du Tour
de France. Firmin LAMBOT montait sur la troisième marche du podium. A nouveau,
les couleurs de Florennes brillaient de mille feux sur l'Hexagone. Au cours
de cette édition, on assista à un véritable festival belge. Pour la 1ère
fois, plusieurs arrivées étaient jugées au sprint ce qui irrita fortement
l'organisateur, Henri DESGRANGE. Les Belges remportèrent douze étapes et raflèrent
les sept premières places du classement général. Malgré une épaule fracturée
et de nombreuses chutes, le Français Honoré BARTHELEMY termina 8ème et 1er
Français. Il fut porté en triomphe au Parc des Princes. Quant à Léon SCIEUR,
il réussit à se classer à 13 reprises sur les 15 étapes dans les dix premiers
aux arrivées. Il remporta la 11ème étape Grenoble-Gex (362 km) devant Firmin
LAMBOT qui était passé en tête au sommet du Galibier et d'Aravis. Pourtant
il ne fut guère épargné par la malchance. Laissons-lui le soin de nous narrer
sa course : "La fatalité me perdit en 1920. Je gagnais Grenoble-Gex.
Après quoi, il y eu plus de bruit que de joie. Mes pneus éclataient tant et
si bien qu'on aurait cru qu'ils étaient fait uniquement pour cela. Une fois
de plus, je terminais 4ème. Je me souviens d'une aventure ridicule lors du
Tour de 1920. Quelque part dans une montée, ne me demandez plus où ni dans
quelle étape, une de mes chambres à air rendit le dernier soupir, c'était
la 10ème ou la 100ème, j'avais depuis longtemps abandonné de compter. Je
n'en avais plus de réserve et dû réparer moi-même cette crevaison. J'avais
collé des rustines tant bien que mal, mais lorsque je dus remettre le pneu,
il fallut le coudre. En ce temps-là, un pneu était fixé par de grossiers
points. J'avais toujours sur moi des aiguilles et du fil, mais les mains étaient
si raides par le froid et j'étais si nerveux que j'essayais, mais en vain,
de faire entrer le fil dans le chas de l'aiguille. Une vieille femme qui habitait
une sorte de petit chalet et qui, par sa fenêtre, avait vu mon embarras, mit
ses lunettes et vint à mon aide. Après de nombreuses tentatives, elle parvint
à faire entre le fil dans l'aiguille. Après avoir embrassé ses mains tremblantes
pour son aimable assistance, je me remis en route. Mais, soudain, de derrière
un rocher, surgit un homme, insignifiant, qui portait un brassard de contrôleur.
Dans sa langue, il m'expliqua avoir constaté que j'avais accepté une aide
étrangère, ce qui était interdit par le règlement du Tour. En tant que contrôleur
officiel il en ferait rapport. Le soir, j'eus une explication avec Henri DESGRANGE.
Il me sermonna, ce n'était pas un garçon facile, pour avoir accepté une aide
étrangère et avoir insulté un contrôleur. Il me décompta une heure. A mon
tour, je le menaçai de saboter le Tour et de retourner chez moi. De part et
d'autre, on en resta sur des menaces. Je continuai le Tour et n'eus aucune sanction.
Mais on peut dire que j'étais passé par le chas de l'aiguille". Lors
de cette 14ème édition, on admira le courage de Léon, son solide coup de
pédale ainsi que son formidable appétit. Léon, qu'on appelait plus que "La
Locomotive", tant ses qualités de routier infatigable étaient exceptionnelles,
enfournait à chaque étape une double ration.
L'année 1921 fut une grande année sur le plan sportif pour Léon SCIEUR. Il
étoffa son palmarès : 3ème de Paris-Roubaix, 5ème de Paris-Dinant, 6ème
de Liège-Bastogne-Liège, 10ème du Championnat de Belgique. Il partit pour
le Tour de France avec non moins d'illusions que les fois précédentes. Il
savait grimper, et en terrain plat, il était imbattable. Il était solide comme
l'acier et sain comme un poisson. Qu'est-ce qu'un coureur a besoin de plus pour
gagner le Tour ? De la chance. Cette bête chance ! En cette année là, Léon
en eut. Il portait le dossard 19 et était inscrit dans la catégorie des coureurs
de 1ère classe. Laissons Léon nous narrer son exploit : "Je voulais
gagner à tout prix et je me suis préparé spécialement pour cela, j'avais
fait 3ème à Paris-Roubaix. Dès la 1ère étape, je me sauve, je prends plusieurs
minutes d'avance mais je crève quatre fois. C'est MOTTIAT qui gagne. Je termine
3ème à 6'37" de mon compatriote. Dans la 2ème étape, je m'enfuis dès
le départ, je crois avoir des ailes et, à l'arrivée, je termine 2ème à
3'14" du Français Romain BELLENGER. J'endosse le fameux maillot jaune
de leader du classement général devançant Hector HEUSGHEM de 3'26".
Dans la 3ème étape, Cherbourg-Brest, rien que 405 kilomètres, je prends une
avance de 9'00" et je remporte la victoire. J'accentue donc mon avance
au général sur Hector HEUSGHEM qui est désormais à 12'38". A l'issue
de cette étape, le patron du Tour, Henri DESGRANGE écrivait dans le journal
"L'AUTO" : - Dans la dure côte qu'il faut gravir à la sortie
de Morlaix, SCIEUR, résolu comme un vaillant guerrier, appuyait de ses énormes
cuisses sur les manivelles de sa bicyclette et laissait, pour ainsi dire, sur
place le lot de tête dont il faisait partie depuis le départ, et qui, successivlement
amoindri, ne comprenait plus que les 8 hommes que voici : BARTHELEMY, CHRISTOPHE,
BELLENGER, CHASSOT, LAMBOT, COOMANS, DEJONGHE et HEUSGHEM. Et, à 62 kilomètres
de l'arrivée, il fonçait vers le but comme un vaillant taureau qui renifle
la victoire. J'ai suivi SCIEUR de Morlaix à l'arrivée où, sur un parcours
fort accidenté et pendant 50 bons kilomètres, le compteur de notre Dietrich
n'est jamais descendu en-dessous du 35 km/h. Il est souvent monté à 38 et
je l'ai vu à 40 à plusieurs reprises. L'homme, à la fin, marqua quelque fatigue,
l'estomac un peu vide. Mais quel géant musculaire et qui aurait pu prévoir
qu'il entreprendrait la tâche effroyable, après 350 kilomètres de terminer
à une allure semblable.
SCIEUR a terminé, au vélodrome, sous les acclamations méritées qui saluèrent
en lui bien moins le beau triomphateur que le grand athlète qui se révélait
enfin après des années où ses muscles avaient semblé engourdis pour toujours.
Ses rivaux se sont inclinés très sportivement devant l'étourdissante promesse
donnée par un adversaire de tout premier ordre -. Laissons à Léon, le soin
de poursuivre sa narration. "A l'issue de la 4ème étape, je termine
8ème à 7'35" de Louis MOTTIAT. Mon avance au général sur Hector HEUSGHEM
est désormais de 18'44". 2ème de la 5ème étape à 1" de Louis
MOTTIAT, je compte au général 29'23" d'avance sur Hector HEUSGHEM avant
d'aborder les Pyrénées. Au cours de la 6ème étape, Bayonne-Luchon (326 km)
alors qu'un soleil de plomb rendait l'évolution des rescapés plus difficile
encore, je passe en tête avec l'Italien Luigi LUCOTTI au sommet de l'Aubisque.
Le Ronsartois Hector HEUSGHEM, après avoir franchi en tête le Tourmalet, l'Aspin
et Peyresourdre, emporte la victoire à Luchon. Il me devance de 25'17".
Je termine troisième. Je conserve la tête du général, Hector revient à
4'06". A l'issue de la 9ème étape, j'accentue à nouveau mon avance au
général. Je prends la 3ème place à l'arrivée, à 3'15" du vainqueur,
mon voisin Firmin LAMBOT. Hector compte désormais 15'38" de retard au
général. Au départ de la 10ème étape, Nice-Grenoble (333 km), alors que
j'avais crevé dans le col d'Allos et qu'Hector HEUSGHEM en avait profité pour
filer, j'étais littéralement transcendé par mon maillot jaune, je reviens
en trombe sur mon adversaire et le lâche pour arriver 1er avec 6'00"d'avance
sur les autres. Je consolide une nouvelle fois ma place de leader du classement
général. Hector compte désormais un retard de 21'47". Malgré le Lautaret,
le Galibier, le Télégraphe et les Aravis au sommet duquel je passe en tête,
nous terminons à 7 avec Hector HEUSGHEM à Genève, terme de la 11ème étape.
Celle-ci est remportée par le Français Félix GOETHALS. Le classement général
ne subit pas de modification au niveau des 2 premières places. Le Tour est
fini... ou presque car, dans l'avant-dernière étape, Metz-Dunkerque et ses
432 km, qui traverse la France de part en part, je casse onze rayons de ma roue
arrière. Je change donc de roue puisque la première était bien inutilisable.
Me voilà obligé de courir plus de la moitié de l'étape, ma roue en bandoulière.
Je reviens sur les hommes de tête et si je finis dernier du sprint des meilleurs
au bord de mer, lequel est remporté par Félix GOETHALS, c'est que le pignon
de ma roue avait véritablement labouré mon dos. Je garderai désormais les
stigmates de ma folle poursuite. Mais, que ne ferait-on pas pour défendre un
maillot jaune ? Le dernier jour, je subis une nouvelle crevaison en vue de Paris.
Je termine trois minutes après mes adversaires. Je fus ovationné par les nombreux
Florennois venus m'attendre et portant un canotier comme signe de ralliement.
Je renouvelais ainsi l'exploit de mon voisin et ami de jeu, Firmin LAMBOT. J'empochais
40 000 francs, une petite fortune pour l'époque". En descendant de
machine au Parc des Princes, "La Locomotive" pensa d'abord à sa commune.
Effectivement, tout Florennes lui réserva un triomphe qui restera gravé dans
sa mémoire jusqu'à sa mort. Ses camarades lui offrirent une montre en or.
Avant son retour triomphal à Florennes, Léon avait confié au "Miroir
des Sports" ses impressions sur sa victoire. Laissons-lui "la plume"
:
"Ma victoire - Dimanche 24 juillet 1921"
Il est 7 heures du soir. Dans une heure, je vais dîner en famille. Alors, puisque
le "Miroir des Sports" me demande de bien vouloir lui écrire mes
impressions personnelles sur ma victoire dans ce 15ème Tour de France, comme
je dispose d'une grande heure de liberté, je vais essayer de vous conter ma
modeste histoire. Mais, si j'ai gagné le Tour de France, j'avoue que mes deux
mains de colosse (comme disent les journaux) se trouveraient bien embarrassées
pour diriger une plume à la vitesse voulue pour que j'ai terminé mon histoire
avant d'aller dîner. Aussi, si vous le voulez bien, Monsieur le rédacteur
du "Miroir des Sports", comme vous savez faire courir une plume plus
vite que moi, rendez-moi le service d'écrire mes impressions que je vais vous
conter. Ce sera une dernière course, avec entraîneurs, cette fois : mais comme
le règlement du Tour ne prévoit pas ce cas là, je puis donc me faire aider.
- Alors vous êtes prêt, Monsieur Roule-Lacaisse ?
- Oui !
- Eh bien, vas-y Léon ! D'abord, un mot d'explication. Je viens de crier
: "Vas-y Léon !" et vous croyez peut être que j'ai dit ça pour
vous. Eh bien, non, car quand je dis : "Vas-y Léon" c'est à moi
que cela s'adresse parce que Léon est mon prénom. Mais revenons-en à ma victoire,
car sans cela, c'est encore un coup de 10 heures du soir pour se mettre à table
et alors qu'est-ce que j'entendrais par toute la famille qui m'attend pour dîner
et qui est venue spécialement de Florennes pour me recevoir au Parc des Princes.
Ah dam... ! Savez-vous, Monsieur Roule-Lacaisse, ça est quelque chose à Florennes
que Léon ait gagné le Tour de France. Donc, cette année, je partais pour
la 4ème fois dans le Tour, et comme je m'étais entraîné spécialement pour
cette course et que je ne m'étais pas fatigué en courant toutes les épreuves
du début de saison, je me suis aligné au départ avec confiance et bien résolu
à me défendre avec acharnement. Je suis passé professionnel en 1913 et, en
cette qualité, j'ai disputé toutes les courses classiques de la route. Mes
débuts comme professionnel furent difficiles. Je me heurtais aux grands "As"
d'avant-guerre et encore trop jeune dans le métier, à chaque course, j'avais
beau dire, comme tout à l'heure "Vas-y Léon !" la victoire ne me
souriait pas souvent ! Depuis l'Armistice, j'ai, comme les camarades repris
ce collier de misère, mais aussi de fortune, comme aujourd'hui par exemple,
et m'entraînant depuis trois ans avec courage et méthode, mes efforts ont
été récompensés. Pour moi, c'est bien simple, avant les courses, je ne connais
qu'une chose : mon vélo, mon régime et une bonne vie de famille là-bas, à
Florennes où je suis bien soigné, bien dorloté par ma femme et ma bonne et
chère maman. Ainsi, quand je suis à l'entraînement, je me lève le matin
à 5h30 et sitôt mon petit déjeuner avalé, j'enfourche ma machine et hop...
en route pour 125 kilomètres sur les routes des Ardennes Belges. Je m'entraîne
toujours tout seul mais je vous assure que "ça gaze" quand même.
Je rentre à la maison pour déjeuner et l'après-midi, je fais comme les riches,
je me repose pour recommencer le lendemain. Tenez, pour le Tour de France que
je viens de gagner, je m'étais entraîné tout spécialement, pendant 3 mois
et je crois que c'est bien parce que je n'avais couru que Paris-Roubaix (où
je me suis classé 3ème au sprint), Paris-Dinant et le Championnat de Belgique,
que je me suis présenté dans le Tour avec des ressources épatantes. Le Tour
de France est, croyez-le bien un travail du diable et si on prend le départ
de cette course étant déjà fatigué par les efforts faits dans les épreuves
du début de saison, il n'y a pas de courage, ni de volonté qui tiennent :
on est appelé à succomber ou tout au moins à être battu. Oui, mais à propos,
je m'aperçois que je m'écarte de mon sujet et que je ne vous ai pas encore
dit comme j'avais remporté ma victoire. Eh bien, ça n'est pas compliqué.
J'ai gagné le Tour de France parce que j'étais entraîné pour faire l'effort
demandé, parce que je n'ai pas résisté, dès les premières étapes, à tous
les démarrages de mes concurrents, parce que dans les premières étapes, je
n'ai pas eu trop de guigne, ni trop de crevaisons et que si, par exemple, j'avais
moi aussi comme mon vieux copain BARTHELEMY, crevé 7 ou 8 fois dans la 2ème
étape, j'aurais été terriblement handicapé pour gagner le Tour. J'ai gagne
parce que j'ai monté les cols, parce que le soleil n'a pas eu raison de moi,
parce que dans certaines étapes, j'ai poussé de toutes mes forces pour lâcher
mes adversaires, parce que j'ai été bien soigné à chaque étape, parce que
quand je me suis vu en tête à partir de Cherbourg et que j'ai endossé le
maillot jaune du "leader", je me suis juré que, sauf accident grave,
je ferais tous mes efforts pour garder ce maillot-là sur le dos jusqu'à Paris.
J'ai gagné le Tour de France parce que quand on a le bonheur, au début de
la course, de voir une petite fortune qui vient vous sourire en vous disant
: "Si tu es courageux, je suis à toi" cela vous donne un moral formidable.
J'ai gagné parce que comme dans tous les Tours de France, il n'y a qu'un gagnant
et que ça n'est pas grave parce que je suis vainqueur aujourd'hui, que les
25 camarades partis comme moi en 1ère classe, me sont inférieurs. La victoire
m'a souri. Elle aurait aussi bien pu sourire à l'un d'eux. J'ai gagné ! Certainement,
c'est une grande journée pour moi, mais qu'on sache bien que ceux que j'ai
battus, sont aussi des "As" et que dans ce Tour de France que nous
venons de terminer, ils ont, eux-aussi, et surtout le grand déveinard de BARTHELEMY,
bien mérité les applaudissements des foules qui nous ont vu passer. Maintenant,
Monsieur Roule-Lacaisse, je vous remercie d'avoir bien voulu être mon secrétaire
pendant une heure et si vous le permettez, vous allez me faire l'amitié de
venir dîner avec nous, en famille". Léon SCIEUR
En 1922, après s'être classé 5ème du Championnat de Belgique, 7ème du G.P
Wolber, 8ème de Paris-Roubaix, Léon reprit la route du Tour de France avec
l'ambition de l'emporter une deuxième fois. Inscrit dans la catégorie des
coureurs de 1ère classe, porteur du dossard n°1, Léon se présenta pour la
6ème fois au départ à Paris. Il se classa 6ème de la 1ère étape. Toutefois,
il abandonna lors de la 3ème étape tandis que son ami de jeu Firmin LAMBOT
remportait, pour la deuxième fois, la victoire finale. Florennes triompha 6
fois sur la Grande Boucle car, outre Firmin LAMBOT et Léon SCIEUR, Philippe
THYS, qui remporta trois fois le Tour de France à l'époque de sa gloire sportive,
vint habiter la petite ville de l'Entre-Sambre-et-Meuse.
Lors de la saison de 1923, Léon continua à enrichir son palmarès de places
d'honneur : 3ème du Circuit de Champagne, 3ème du G.P d'Automne, 5ème de
Liège-Bastogne-Liège et 18ème de Paris-Tours. "Abonné" à la Grande
Boucle, Léon, dossard 16, se présenta à Paris, une 7ème fois, pour couvrir
les 5386 kilomètres. 5ème de la 1ère étape, 9ème des 2ème et 3ème étapes,
il dut renoncer lors de la septième étape, Luchon-Perpignan. Il fut victime
d'une manœuvre sordide : une main criminelle avait versé de l'arsenic dans
son bidon. Léon SCIEUR souffrit de graves lésions internes qui le tiendront
au lit pendant 2 mois. Laissons Léon, nous relater les faits : "Les Français
commençaient à en avoir assez de leurs défaites. Ils furent, cette année-là,
d'un chauvinisme écœurant. Firmin LAMBOT s'est retrouvé en pleine côte avec
une manivelle brisée, mais qui avait été préalablement sciée. Ottavio BOTTECHIA,
qui portait le maillot jaune, eut un sort identique et moi, j'en ai eu pour
huit jours d'hôpital, dans une clinique de Lourdes. Je fus empoisonné à l'arsenic
après avoir absorbé le contenu d'un bidon qu'un spectateur "bénévole"
m'avait tendu dans le Tourmalet.
Après s'être retiré sous sa tente, Léon retourna dans les Pyrénées, où
il faillit mourir empoisonné, pour assister au passage du Tour, deux ans après
avoir récolté la 5ème des 6 victoires de Florennes dans le Tour.
Léon prit en 1924 une 8ème et dernière fois, le départ de la Grande Boucle.
Porteur du dossard 43, inscrit dans la catégorie des coureurs de 1ère classe,
il abandonna lors de la 6ème étape. Il s'était encore classé 10ème de la
1ère étape et 9ème de la 3ème étape. C'est ainsi qu'il fit ses adieux à
la Grande Boucle, après l'avoir marquée de son empreinte.
Après douze brillantes années chez les professionnels, il décida de raccrocher
au clou sa bicyclette, après avoir encore terminé 13ème de Paris-Tours. Ses
succès sportifs valurent à Léon SCIEUR d'acquérir une certaine aisance.
Après avoir renoncé à la compétition, il s'occupa d'un garage, vendit les
cycles Alcyon. Il fut aussi marchand de charbon et livreur de bonbonnes de gaz.
Il était également autocariste. Il devint le chauffeur du Bon Dieu en allant
chercher au hameau de Pavillon les fidèles qui voulaient se rendre à la messe
de l'église Saint-Gangulphe. Léon aimait régulièrement narrer ses souvenirs
de la Grande Boucle. Laissons-nous bercer par ses exploits sportifs :
"A cette époque, l'épreuve chère à Henri DESGRANGE comportait un
kilométrage démesuré, les routes étaient souvent mauvaises et meurtrières
et les coureurs devaient réparer eux-mêmes. Le vélo pesait environ douze
kilos et les concurrents étaient nantis de 5 kilos de pièces de rechange (pneus
de 600 gr, clés anglaises, marteau, pièces de secours en cas de bris de fourche,
etc...). On ne faisait pas moins de dix heures de selle et il nous arrivait,
dans certaines étapes, de pédaler durant quinze, voire seize heures ! Au cours
d'une étape, j'avalais sans sourciller une trentaine de côtelettes (le médaillon).
A l'hôtel, le soir, je complétais avec deux doubles entrecôtes et une tarte
au riz grand format. Incontestablement à notre époque, c'était plus dur.
Je ne veux pas dire que Philippe THYS, Costante GIRARDENGO, Louis MOTTIAT, Cyrille
VAN HAUWAERT, Hector HEUSGHEM, Firmin LAMBOT, Eugène CHRISTOPHE, moi-même,
etc... étions plus forts que les Fausto COPPI, Jacques ANQUETIL, Eddy MERCKX,
Felice GIMONDI, Raymond POULIDOR, mais ce dont je doute, c'est que les coureurs
actuels possèdent assez de résistance physique et de volonté pour faire le
métier que nous avions à cœur d'exercer jadis. Un exemple : Eugène CHRISTOPHE,
vainqueur probable d'un Tour, le perdit à cause d'un bris de fourche. Il dut
réparer lui-même dans une petite forge de Sainte-Marie de Campan sous les
yeux d'un commissaire de course. Cela lui prit deux heures et du coup la Grande
Boucle fut perdue pour lui. Un autre exemple : dans une 3ème étape qui comportait
400 km, je cassai ma roue avant. Je dus marcher et courir pendant plus d'une
heure avant de trouver une roue salvatrice à Luchon. Ce n'était pas tout.
Pour pouvoir faire la preuve de l'élément brisé et ne pas subir de pénalisation,
je dus terminer l'étape avec la roue défectueuse attachée au dos. Ce qui
me valut un maillot troué et la chair de mon échine sérieusement endommagée
! Comme vous savez dans quelles conditions on court actuellement (routes billard,
machines légères, dérailleurs perfectionnés, changement de machine autorisé,
domestiques attitrés) vous pouvez conclure vous-même. Et malgré les calvaires
imposés à cette époque héroïque, j'aimais le Tour. Je ne vivais que pour
lui. J'ai bien remporté quelques autres courses, notamment Liège-Bastogne-Liège
en 1920, mais à cause de mon manque de sprint à l'arrivée, j'étais un homme
du Tour. Je vais vous dire mieux : si Firmin LAMBOT et moi n'avions pas été
victimes de toutes sortes de jalousies et de méchancetés (empoissonnement
alimentaire, détérioration du matériel pendant la nuit, etc...) nous aurions
compté à notre palmarès bien d'autres victoires".
Par ailleurs, lorsqu'on le taquinait, Léon contait l'histoire du Galibier :
"Eh bien ! je ne sais comment c'est arrivé, mais dans une rampe assez
dure où nous roulions sur des galets, je me dressai sur mes pédales. Du coup,
ma culotte fut retenue par mon bec de selle et... je gravis la fameuse rampe
dépourvu de culotte. Cet incident comique me valut une photo d'un spectateur
anonyme que me fut envoyée par Raoul Tack de "La Dernière Heure"
à qui elle avait été adressée avec prière de me la transmettre. Il y avait
une dédicace au dos :
"De la part de l'auteur, pour remettre à Léon SCIEUR". C'était
gentil".
Léon continua à s'intéresser à la compétition et fut un grand supporter
du sprinter Rik VAN STEENBERGEN. Le jour où celui-ci devient Champion du Monde,
Léon, qui regardait la télévision dans un café, fit un tel bond de joie
qu'il faillit se rasseoir à côté de sa chaise. Il adressa aussi des félicitations
à Eddy MERCKX qui ne manqua pas de lui répondre. Une amitié totale l'unissait
également à Firmin LAMBOT. Jusqu'au-delà de 70 ans, Léon effectuait régulièrement
un circuit à vélo vers la vallée de la Molignée afin, disait-il, de se maintenir
en forme. Il conduisait aussi son autocar. Il lui arrivait également de faire
des soumissions de charbon pour la Poste, l'Athénée de Florennes, les Contributions.
D'une force hors du commun, il pouvait décharger un wagon de 80 tonnes en un
jour, à la pelle de 50 kilos. Un jour qu'il s'était retourné le pouce avec
le retour de manivelle d'un camion, il remit lui-même le membre en place, ce
qui lui valut une déformation. Léon était un adversaire redoutable aux quilles.
Il se faisait fort de placer un verre à goutte sur la grille maîtresse, la
dame, et de renverser uniquement le verre. Chaque lundi, il se rendait à Charleroi
avec un petit garçon nommé Jony, pour jouer aux quilles, rue de Marcinelle,
pendant que son épouse, Louise, faisait du lèche-vitrines. Ce petit garçon
de Florennes, dont les parents louaient une partie du garage de Léon pour y
tenir blanchisserie, avait été adopté par Léon et Louise, qui n'avaient
pas d'enfant, s'étaient liés d'affection pour Jony, l'un des enfants d'Auguste
VAN BOVEN dit René. Ils l'élèveront comme leur fils qu'ils 'ont pas eu. Léon
adorait Jony et c'est ainsi qu'il lui avait fait monter un vélo de course avec
lequel, entre ses cours, il émerveillait ses petits copains. Jony aimait la
bicyclette. Léon et Louise espéraient qu'il fasse un jour le Tour de France.
"Et qui sait... si le proverbe ne ment pas, disait-il, il sera peut
être le troisième Florennois à gagner l'épreuve".
C'est grâce à l'étroite collaboration de Jony VAN BOVEN que nous avons pu
rédiger ce texte.
Léon s'est éteint à l'âge de 81 ans. Il s'était remis cinq ans plus tôt
d'une attaque qui l'avait laissé à moitié paralysé. La veille de son attaque,
il avait encore fait 80 km à vélo. Avec une volonté extraordinaire, il avait
décrété à l'adresse de René VAN BOVEN : "On remarchera".
C'est à force de volonté qu'il parvint à marcher sans canne et à faire sa
promenade quotidienne tous les matins.
Jacques AUGENDRE qui a couvert comme journaliste, puis comme rédacteur officiel
du Tour de France, 51 éditions de la Grande Boucle depuis 1949, a ajouté au
guide historique et culturel, véritable "Bible du Tour" à l'occasion
du Centenaire du Tour, en 2003, le portrait des 100 personnages qui ont fait
l'histoire de cette course légendaire. Parmi ces 100 personnages, figure bien
naturellement, Léon SCIEUR. Découvrons donc ce qu'il a écrit à son sujet
:
Léon SCIEUR, La Modestie et le Courage.
Né à Florennes (Belgique) 1888-1969. Grand, robuste, endurant, Léon SCIEUR
était un coureur type du Tour de France, en raison de sa régularité et de
ses facultés de récupération. Il compensait son manque de brio par une efficacité
et une volonté qu'on citait en exemple. Des qualités mises en valeur par la
sérénité et la modestie de ce solide ouvrier du vélo. Compagnon d'entraînement
de Philippe THYS et de Firmin LAMBOT, il débuta dans le Tour en 1913 et se
classa 4ème à deux reprises, en 1919 puis en 1920, avant de connaître la
réussite en 1921. L'équipier consciencieux devint aussi un authentique leader,
mais il n'évolua jamais dans la facilité. Les coups du sort ne lui furent
pas épargnés et l'on gardera de lui l'image de son calvaire au cours de l'étape
Metz-Dunkerque. Ayant cassé des rayons, il effectua 300 km avec sa roue brisée
sur le dos. "Le pignon m'entrait dans les chairs, rappelait-il en
évoquant ce douloureux souvenir, j'en ai toujours porté les marques".
Ce qui ne l'empêcha pas de conserver le maillot jaune. Autre victoire importante
: son nom figure au palmarès de Liège-Bastogne-Liège.
Michel Noël avec l'aide des archives personnelles de Jony VAN BOVEN. 1911 10ème de Liège-Bastogne-Liège des indépendants
1912
9ème de Liège-Bastogne-Liège des indépendants
1913
3ème de l'Etoile Carolorégienne
3ème du Tour du Hainaut
4ème du Tour de Belgique
- 1er de la 7ème étape
5ème de Bruxelles-Oupeye
10ème de Paris-Tours
12ème de Paris-Menin
25ème de Paris-Roubaix
Abandon au Tour de France (7ème étape)
1914
5ème du Tour de Belgique
14ème du Tour de France
1919
3ème du Circuit des Vélodromes
4ème du Tour de France
- 2ème de la 14ème étape
- 3ème de la 5ème étape
- 3ème de la 8ème étape
- 3ème de la 12ème étape
- 3ème de la 13ème étape
- 4ème de la 11ème étape
- 4ème de la 15ème étape
- 5ème de la 1ère étape
- 5ème de la 9ème étape
- 5ème de la 10ème étape
- 6ème de la 4ème étape
- 6ème de la 6ème étape
- 6ème de la 7ème étape
7ème du Championnat de Belgique
9ème de Paris-Bruxelles
10ème des 6 jours de Bruxelles avec Louis Mottiat
13ème de Paris-Roubaix
1920
1er de Liège-Bastogne-Liège
4ème du Tour de France
- 1er de la 11ème étape
- 3ème de la 7ème étape
- 3ème de la 9ème étape
- 4ème de la 8ème étape
- 5ème de la 6ème étape
- 5ème de la 10ème étape
- 5ème de la 14ème étape
- 7ème de la 13ème étape
- 7ème de la 15ème étape
- 8ème de la 3ème étape
- 8ème de la 12ème étape
- 10ème de la 1ère étape
- 10ème de la 5ème étape
7ème du Championnat de Belgique
11ème de Paris-Bruxelles
1921
Vainqueur du Tour de France
- 1er de la 3ème étape
- 1er de la 10ème étape
- 2ème de la 2ème étape
- 2ème de la 5ème étape
- 3ème de la 1ère étape
- 3ème de la 6ème étape
- 3ème de la 9ème étape
- 3ème de la 12ème étape
- 4ème de la 8ème étape
- 5ème de la 7ème étape
- 6ème de la 11ème étape
- 8ème de la 4ème étape
- 8ème de la 14ème étape
3ème de Paris-Roubaix
5ème de Paris-Dinant
6ème de Liège-Bastogne-Liège
10ème du Championnat de Belgique
Abandon à Paris-Brest-Paris
1922
3ème du Giro della Provincia Milano avec Firmin Lambot
- 2ème de l'australienne
- 4ème de l'épreuve sur route
- 4ème de l'épreuve sur piste
5ème du Championnat de Belgique
7ème du G.P Wolber
8ème de Paris-Roubaix
30ème de Paris-Tours
Abandon au Tour de France (3ème étape)
- 6ème de la 1ère étape
1923
3ème du Circuit de Champagne
3ème du G.P d'Automne
5ème de Liège-Bastogne-Liège
18ème de Paris-Tours
Abandon au Tour de France (7ème étape)
- 5ème de la 1ère étape
- 9ème de la 2ème étape
- 9ème de la 3ème étape
Abandon au G.P Wolber
1924
Abandon au Tour de France (6ème étape)
- 9ème de la 3ème étape
- 10ème de la 1ère étape
1925
13ème de Paris-Tours
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