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Jean-Marie Letailleur
Félix SELLIER
né le 2 janvier 1893 à Spy
décédé le 16 avril 1965 à Gembloux
Félix naquit à Spy le 2 janvier 1893 au sein d'une famille nombreuse :
il était le 7ème des 13 enfants de Victor Joseph Sellier, natif de Bossière,
qui exerça la profession de journalier, puis de houilleur et de Clémence Rinchard
de Spy. Quant à Fernand, il vit le jour le 27 juin 1889 à Spy. Ce fut Fernand
qui communiqua le feu sacré, tout jeune, à Félix. Fernand comme coureur cycliste
promettait d'être supérieur à Félix, mais un bête accident vint interrompre
sa carrière déjà brillante et il dut renoncer au sport.
Tout jeune déjà, Félix se fit donc remarquer par sa grande volonté et sa
ténacité. Ainsi, lorsqu'il parla de devenir coureur cycliste, ses proches
ne se firent aucune illusion. Sans accident grave, Félix ferait son chemin.
Félix se signala par quelques beaux succès à l'occasion des courses villageoises.
Aujourd'hui, on ne peut se représenter quel engouement le public manifestait
pour un sport nouveau, à une époque où les déplacements étaient courts
et les distractions plutôt minces. Il n'était pas rare de voir des voitures
automobile suivre avec application une course de patelin comme s'il se fut agi
d'un grand événement sportif. Ces voitures coûtaient un prix fou et appartenaient
à des "personnages". Mais tout automobilistes était un grand fervent
de sport, surtout, lorsque ce sport concernait la route. Et pourtant, parlons
des routes de 1909 ! Quel supplice de rouler là-dessus ! Le cycliste n'empruntait
pas de beaux macadams mais d'affreux chemins pleins de trous qu'il devait éviter.
"Il fallait tourner autour des trous" pour répéter les termes
fréquemment employés à l'époque par les concurrents. Les courses cyclistes
étaient organisées par le comité des festivités locales. Le vainqueur recevait
10 francs et même parfois 7,50 francs.
En 1909, Félix fit donc ses débuts en "tous coureurs". Laissons-le
nous narrer sa fabuleuse épopée : "Mes débuts, je les ai faits à
la ducasse des Isnes. Les succès de mon frère me grisaient. En effet, cette
même année 1909, Fernand quittant les circuits ruraux, venait de gagner la
course Paris-Bruxelles. Il existait déjà à cette époque une Ligue Vélocipédique
Belge, mais une autre ligue dont le nom m'échappe, organisait la grande compétition
dans les deux pays. Ah ! Je devais à tous prix me montrer digne de mon frère.
Je participai donc à la course qui se déroulait autour des Isnes. Il faisait
un temps superbe. Sur tous le parcours, c'était un monde fou. Toutes les toilettes
d'alors qui nous paraissent tellement surannées aujourd'hui : hommes en jaquette
ou en veston long, portant le canotier ou le chapeau melon, femmes aux jupes
extrêmement longues, aux blouses dont le col atteignait le menton, aux chapeaux
énormes. Et les badines et les ombrelles ! Un vélo coûtait très cher, en
1909. J'en avais loué un. Les machines pesaient de douze à treize kilos. Elles
portaient des boyaux de 800 grammes dont la crevaison était chose fréquente".
"Et dire, plaisante Félix, que nos coureurs modernes se plaignent
de leurs boyaux de 175 grammes et de leurs vélos légers comme des plumes !
Il y avait aux Isnes des coureurs issus de différents villages voisins. Ceux
de Namur m'encourageaient, ils me poussèrent même un peu au départ. Eh bien,
ce jour-là, je ne fis pas grand chose et cela s'annonçait même plutôt mal.
Allais-je renoncer à marcher ou plutôt rouler sur les traces de mon frère,
Non, je m'inscrivis comme participant à d'autres courses locales, améliorai
ma technique, si je peux employer ce mot-là pour un débutant d'alors. Toujours
est-il que je terminais 1909 avec neuf prix. J'étais lancé ! Et les années
se succédèrent. En 1910, j'obtenais onze premiers prix. En 1911, dix huit.
En 1912, vingt trois. En 1913, cinquante huit. Cette fois, mon entourage me
considérait déjà comme un champion en herbe. Mon palmarès de 1914 indique
29 premiers prix. On devine ce qui provoqua cette chute. J'allais accéder au
grade d'indépendant lorsque la guerre éclata. Je ne possédais pas encore
mon propre vélo".
La Grande Guerre survint et ce n'est donc qu'en 1919 qu'on retrouva Félix ainsi
que Fernand comme indépendants. Après avoir remporté le Circuit Dinantais,
devant Depauw, Félix acquit enfin cette année-là un vélo. Il lui avait été
offert par Monsieur Lefèbvre de Dinant, grand mécène du sport cycliste. C'est
sur cette machine que Félix gagna Ostende-Anvers. Sans trop d'espoir, Félix
participa au Tour de Belgique, avec son frère Fernand. "Un tour pour
rire", comme il disait lui-même. On se souviendra de ce Tour de Belgique
dont les deux premières places furent enlevées par les frères Sellier. Fernand
laissa à son frère Félix le mérite de la victoire finale.
Lorsqu'en 1920, quittant le métier de mineur, il devint coureur professionnel,
titre que détenait déjà son frère Fernand, Félix vint s'établir à Gembloux
avec son épouse Bertha Tréfois. Il ouvrit un magasin de vélos. Il remporta
les victoires à Mettet, à Marchienne-au-Pont, à Moustier et à Namur. Malgré
une vilaine chute à La Hulpe, il se classa 8ème du Championnat de Belgique.
Avec Fernand, Félix prit part à la 14ème édition du Tour de France. Ils
s'alignèrent parmi les coureurs de 2ème classe (coureurs isolés). La première
étape Paris-Le Havre (388 km) était remportée par le Belge Louis Mottiat.
Fernand enleva la victoire dans la catégorie des coureurs isolés. Quant à
Félix, il remporta la victoire, toujours dans la catégorie des isolés, de
la 2ème étape Le Havre-Cherbourg (364 km) qui avait été enlevée par son
compatriote, Philippe Thys. Les deux compères décidèrent d'en rester là
et de rentrer à la maison.
Durant l'année 1921, Félix poursuiva sa chasse aux victoires et étoffa son
palmarès. Jugez plutôt : 1er à Jemeppe-sur-Sambre, 4ème de Paris-Bruxelles,
5ème du Championnat de Belgique, 5ème de Paris-Brest-Paris, 7ème de Liège-Bastogne-Liège,
13ème du Tour des Flandres. A nouveau, on retrouva Félix au départ de la
Grande Boucle. Toujours dans la catégorie des coureurs de deuxième classe,
Félix réédita ses exploits de l'année précédente. Lors de la 2ème étape,
Le Havre-Cherbourg (364 km), Félix coupa la ligne d'arrivée premier des isolés.
Non content de cela, il se classa, à nouveau, premier des isolés de la 5ème
étape, Perpignan-Toulon (411 km), de la 13ème Metz-Dunkerque (300 km), de
l'avant-dernière et 14ème Metz-Dunkerque (433 km). A Paris, au classement
final, Félix se classa 16ème à 13h56'45" du vainqueur, son compatriote,
Léon Scieur figure marquante du cyclisme de la cité des Bergeots, Florennes.
En 1954, Félix confia à Marc Jeuniau, journaliste, à l'époque au Sport Club
: "Mon plus mauvais souvenir du Tour : c'était en 1921. J'ai brisé
une roue et marché durant une heure et demie pour pouvoir en trouver une nouvelle.
Et, en plus du retard, j'écopais d'une heure de pénalisation".
L'année 1922 fut une grande année pour Félix. Il remporta son premier Paris-Bruxelles.
En s'adjugeant consécutivement les éditions de 1923 et de 1924, il allait
entrer dans la légende du sport cycliste. Il enleva Arlon-Ostende, se classa
2ème du Grand Prix Wolber, 2ème de Paris-Lyon avec Louis Mottiat, 3ème du
Championnat de Belgique. En cette année 1922, Félix était à nouveau au départ
de la 16ème édition du Tour de France. 120 concurrents se présentèrent à
Paris pour courir 5375 kilomètres répartis sur 15 étapes. Portant le dossard
22, Félix faisait partie des coureurs de 1ère classe. Lors de cette édition,
Henri Desgrange décidé d'ajouter au menu proposé aux coureurs, l'escalade
des Cols de Vars et de l'Izoard dans les Alpes. Le Belge, Philippe Thys, impressionna
ses supporters en remportant l'étape alpestre, la 10ème entre Nice et Grenoble.
Il était passé en tête au sommet des cols de Vars et de l'Izoard mais il
sera victime d'un accident. Félix termina cette étape en 2ème position dans
le même temps que son compatriote Philippe Thys. Un autre belge, Hector Heusghem
sembla capable de remporter la victoire finale, mais ses espoirs s'envolèrent
avec l'heure de pénalité dont il écopa pour un changement de vélo non autorisé.
Une fois de plus, les Français attendaient Eugène Christophe qui montrait
une bonne forme physique. Il fut, hélas, une fois de plus victime de problèmes
mécaniques. Une fourche cassée l'élimina pour la 3ème fois de la Grande
Boucle. Finalement, Firmin Lambot remporta, à l'âge de 36 ans, son 2ème Tour
de France. L'entité de Florennes, au retour de son héros, pavoisait. Quant
à Félix, il réussit une grande performance sur ce Tour de France. A Paris,
il figurait sur la 3ème marche du podium, à 42'02" de la grande vedette
namuroise, Firmin Lambot. Au cours de cette édition, Félix enleva la 14ème
étape Metz-Dunkerque (432 km), se classa 2ème de la 10ème étape Nice-Briançon
(274 km) toujours derrière Philippe Thys, 3ème de la dernière étape, la
15ème Dunkerque-Paris (340 km), 4ème des première et onzième étapes, 6ème
des septième et douzième étapes, 8ème de la treizième étape, 9ème de
la neuvième étape et 10ème de la quatrième étape. Sur les 15 étapes de
cette édition 1922, Félix se classa donc à douze reprises parmi les dix premiers.
Chapeau ! Dans une interview à Marc Jeuniau, pour la revue Sport Club, en 1954,
Félix confia que "mon plus beau souvenir sur le Tour de France, c'était
en 1922. J'avais reçu un jambon pour avoir accompli le tour le plus rapide
au Parc des Princes, lors de la dernière étape". En 1922, le Tour
était revenu à sa taille d'avant-guerre et sa cote de popularité fut encore
plus grande. "L'Auto" gagna le gros lot en vendant 600 000 exemplaires
de son journal durant la Grande Boucle et 15 véhicules de presse suivirent
la course. Toutefois, malgré la taille croissante du Tour et sa professionnalisation,
Henri Desgrange continua à interdire aux directeurs d'équipes de suivre la
course. Il restait intimement convaincu que les coureurs devaient rester seuls.
Félix termina sa brillante saison en prenant la 4ème place de Paris-Tours.
En 1923, Félix devint Champion de Belgique. Il remporta pour la 2ème fois
la classique Paris-Bruxelles. Il enleva encore le Circuit du Midi, termina 2ème
de Paris-Tours, du Tour de Belgique après avoir enlevé la 5ème étape, du
Circuit de Champagne, du Tour du Milanais avec Emile Masson père, d'Arlon-Ostende,
3ème de Paris-Roubaix, de Liège-Bastogne-Liège, 4ème de Bordeaux-Paris,
cinquième du Grand Prix Wolder et 15ème du Tour des Flandres. Il prit part
à la Grande Boucle mais dut renoncer lors de la 2ème étape.
En 1924, il continua à enrichir son palmarès. 3ème victoire consécutive
à Paris-Bruxelles.
A ce jour, Félix reste le seul avec le Français Octave Lapize (1911-1912-1913)
à avoir inscrit son nom trois fois consécutivement au palmarès de cette épreuve.
Il s'adjugea le Tour de Belgique en remportant la 3ème étape, il remporta
Paris-Lyon avec Emile Masson père, il enleva la victoire chez lui à Gembloux
et à Oupeye. Il se classa 2ème du Championnat de Belgique, du Circuit de Champagne,
du Tour du Milanais, toujours avec Emile Masson père, 3ème du Grand Prix Wolber,
de Paris-Roubaix, du Tour des Flandres, du Grand Prix de Braaschaat, 5ème de
Milan-San Remo, 7ème de Liège-Bastogne-Liège. Nouvelle participation de Félix
à la Grande Boucle. Porteur du dossard n° 8, Félix inscrit dans la catégorie
des coureurs de 1ère classe, prit le départ à Paris avec 156 autres concurrents.
Cette édition fut dominée par l'Italien Ottavio Bottecchia qui remporta la
1ère étape et porta le maillot jaune jusqu'à la victoire finale, exploit
encore inédit jusqu'en 1924. Quant à Félix, il s'illustra une nouvelle fois
en se classant 3ème de la première étape et 7ème de la deuxième. Toutefois,
il abandonna lors de la 7ème étape.
En 1925, Félix dompta "L'Enfer du Nord" et remporta la victoire de
Paris-Roubaix. A l'époque, la plupart des chemins empruntés par les coureurs
étaient pavés et cette course très éprouvante méritait davantage son appellation
"d'Enfer du Nord". Il enleva la victoire au Grand Prix de Soissons
et à Gembloux. Il se présenta une nouvelle fois au départ du Tour de France,
dans l'équipe ALCYON-DUNLOP. Porteur du dossard 15, Félix avait pour équipier
l'Italien Bartolomeo Aimo, les Belges Louis Mottiat, Emile Masson père, Romain
Bellenger et le luxembourgeois Nicolas Frantz. Tout au long de cette 19ème
édition, Félix réalisa à nouveau de brillantes performances : 2ème de la
cinquième étape, 3ème des quatrième, sixième et dixièmes étapes, 4ème
de la première étape, 6ème des quatorzième, seizième et dix-huitième étapes,
7ème des neuvième et onzième étapes, 9ème de la huitième étape et 10ème
de la dix-septième. Au classement final, Félix termina à la 9ème place à
2h45'59" de l'Italien Ottavio Bottecchia qui avait dominé l'épreuve.
Ainsi, l'Italien enleva la 1ère étape du Havre, comme l'année précédente,
il domina dans les Pyrénées et lorsque le Tour se termina à Paris, il démontra
à tout le monde qu'il pouvait toujours sprinter puisqu'il remporta la victoire
d'étape. Le seul véritable défi qu'Ottavio Bottecchia rencontra, venait de
l'étoile montante de Belgique, Lucien Buysse, qui remporta deux étapes. Hélas,
ce dernier ne put vraiment pas mettre au défi Ottavio Bottecchia puisqu'il
faisait partie de la même équipe. Lors de cette édition de 1925, Henri Desgrange
avait accepté finalement que les coureurs aient une équipe de support logistique
pendant la course. Selon les nouvelles règles, les coureurs pouvaient désormais
échanger leurs tenues et leurs roues avec d'autres membres de l'équipe mais
les concurrents étaient toujours obligés de porter leurs pneus de rechange
sur les épaules et ils n'étaient toujours pas autorisés à changer de bicyclette
pendant la course. A la fin de cette saison, Félix se classa 9ème de Paris-Bruxelles
et 10ème du Grand Prix Wolber.
En 1926, Félix reprit le maillot de Champion de Belgique. Il faudra attendre
75 ans avant de voir un autre coureur professionnel namurois revêtir la tunique
tricolore. C'était en 2001 à Halle, où Ludovic Capelle montant sur la plus
haute marche du podium et revêtait la tunique noire-jaune-rouge. Félix se
distingua aussi au Tour de Belgique en remportant la 2ème étape et terminant
2ème au classement final. Il s'illustra au Circuit de Champagne où il se classa
3ème, il enleva Liège-Luxembourg, il termina 7ème de Paris-Roubaix, 16ème
du Tour des Flandres. En 1926, Félix fit ses adieux à la Grande Boucle, la
plus longue de l'histoire du Tour (5745km). Félix porteur du dossard 24, dans
l'équipe ALCYON-DUNLOP y brilla à nouveau. Alors que l'édition de 1926 restera
dans les annales comme l'une des plus exténuantes, des plus montagneuses, caractérisé
par un temps exceptionnellement mauvais, Félix enleva la 4ème étape, se classa
2ème des deuxième et sixième, douzième, quatorzième, seizième, dix-septième
étapes, 3ème des huitième, neuvième étapes, 6ème ex-aequo de la septième
étape, 7ème de la dixième étape et 8ème de la treizième étape. Bref Félix
termina dans les huit premiers lors de douze étapes sur les 17. Quel exploit
! Au Parc des Princes, il termina en 5ème position à 1h49'13" du vainqueur,
son compatriote Lucien Buysse. Ce dernier, lorsqu'il prit sa retraite, clairement
nostalgique de ses moments de gloire en montagne, ouvrit un hôtel qu'il dénomma
"L'Aubisque". Quant à Félix, il se vit une nouvelle fois offrir,
à l'issue de l'édition de 1926, un jambon pour avoir accompli au Parc des
Princes le tour de piste le plus rapide. Cet inattendu trophée constituera
la dernière récompense que Félix décrocha sur le Tour de France. Le Tour
était bien fini pour lui. Il avait 33 ans ! En cette fin de saison, il se classe
encore 3ème de Paris-Bruxelles et 12ème de Paris-Tours.
En 1927, il remporta encore le Championnat du Millénaire à Gembloux et les
6 jours de Bruxelles avec Henri Duray. Il se classa 2ème du Circuit de la Ruhr,
3ème du Circuit d'Erfurt, 4ème du Tour de Francfort et 7ème du Championnat
de Belgique.
En 1928, il enleva la victoire à Saint-Servais, il termina sur la 2ème marche
du podium du Championnat de Belgique, 2ème du Grand Prix Favor, 4ème des Trois
Villes Sœurs et du Bol d'Or. Félix, comptant près de 20 ans de compétition
sportive, décide de mettre un terme à sa carrière. Il était alors âgé
de 38 ans. Plus tard, beaucoup plus tard seulement, il remporta encore le Grand
Prix des Vieilles Gloires.
Après la compétition sportive, Félix tint, place de l'Orneau, un commerce
de cycles et un café en compagnie de son épouse. Il convient aussi de rappeler
que Félix a suscité à Gembloux, au début des années 20, un engouement spectaculaire
en faveur du sport cycliste. Autour de sa personne, s'est créé le Vélo Club
de Gembloux, qui demeure une des plus anciennes sociétés sportives de l'entité
de Gembloux. Depuis sa fondation, le club fit disputer une course pour professionnels
intitulée "Le Grand Prix du Millénaire". Félix y triompha à 2
reprises en 1925 et 1927. L'épreuve changea ensuite de nom et devint "Le
Grand Prix de la Ville". Cette course a disparu pour raisons budgétaires.
En 1955, Monsieur Gruslin, Gouverneur de la Province de Namur, remit à Félix,
alors Président du Vélo Club Gembloutois, le brevet de "Royal Vélo Club
Gembloutois". Le dévouement de Félix fut sans borne dans la vie du vélo
club. Il en était d'ailleurs le grand animateur et poursuivait infatigablement
son travail de prospection, aidant de nombreux jeunes espoirs qu'il avait amenés
au sein du club. Certains firent d'ailleurs de brillants résultats. Fervent
organisateur, la Ligue Vélocipédique Belge allait reconnaître les nombreux
mérites de ce grand Champion en le désignant délégué sportif. Aussi, c'était
en tout équité qu'on le voyait officier comme juge à l'arrivée. Début 1964,
les époux Sellier fêtaient leur noce d'or. L'édition de "Vers l'Avenir"
du 25 février 1964, annonçait l'évènement : "Une noce de platine
et quatre noces d'or seront célébrées, samedi, à Gembloux. Parmi les jubilaires,
figure l'ancien champion cycliste Félix Sellier. Monsieur Félix Sellier est
né à Spy le 2 janvier 1893 ; son épouse Bertha Tréfois a vu également le
jour à Spy, le 18 décembre 1897 où ils unirent le 28 février 1914, leurs
destinées. Ils élevèrent un fils, Victor, qui trouva la mort sur les bords
de la Lys en 1940. Ils ont un petit fils. Monsieur Sellier fit une brillante
carrière de cycliste. Deux fois champion de Belgique, vainqueur de nombreuses
classiques belges et étrangères, il remporta trois fois consécutivement l'épreuve
Paris-Bruxelles. Félix fut une grande vedette du sport cycliste de l'époque.
Aujourd'hui, il reste le grand animateur des courses de la région, le dirigeant
toujours dévoué du Vélo Club Gembloutois".
Le 16 avril 1965, Félix tirait sa révérence et allait rejoindre les autres
"Géants de la Route". On retiendra de Félix Sellier l'image d'un
routier d'une robustesse, d'une endurance à toute épreuve et aussi très rapide
au sprint. Véritable "terreur" à ses débuts dans les épreuves
régionales de non licenciés, après être descendu dans la mine jusqu'au moment
où il devint professionnel, il s'est édifié en 10 ans de temps, un palmarès
prestigieux et reste encore à l'heure actuelle, avec Octave Lapize, le seul
coureur à avoir triomphé trois fois consécutivement dans Paris-Bruxelles.
La vocation de Félix était née au lendemain de la victoire de l'un de ses
frères, Fernand, dans un Paris-Bruxelles amateur en deux étapes (1909). Devenu
indépendant, Fernand fut 2ème du Tour de Belgique en 1919, derrière Félix
et 2ème également du Championnat de la catégorie.
Michel Noël avec l'aide des Archives du petit-fils de Félix Sellier, Roger,
qui habite Limal.
1909 9 victoires
1910
11 victoires
1911
18 victoires
1912
23 victoires dont
1er de Binche-Tournai-Binche
1913
58 victoires
1914
29 victoires
1919 - indépendant
1er du Circuit Dinantais
1er de Ostende-Anvers
1er du Tour de Belgique
1920
1er à Mettet
1er à Marchienne-au-Pont
1er à Namur
1er à Moustier
Abandon au Tour de France (3ème étape)
- 9ème de la 2ème étape
1921
1er à Jemeppe-sur-Sambre
4ème de Paris-Bruxelles
5ème de Paris-Brest-Paris
5ème du Championnat de Belgique
7ème de Liège-Bastogne-Liège
13ème du Tour des Flandre
16ème du Tour de France
- 1er de la 13ème étape
- 3ème de la 5ème étape
- 3ème de la 14ème étape
- 5ème de la 2ème étape
- 7ème de la 8ème étape
- 7ème de la 12ème étape
- 9ème de la 1ère étape
- 9ème de la 11ème étape
1922
1er de Paris-Bruxelles
1er de Arlon-Ostende
2ème du G.P Wolber
2ème du G.P Sporting avec Louis Mottiat (Paris-Lyon)
3ème du Championnat de Belgique
3ème du Tour de France
- 1er de la 14ème étape
- 2ème de la 8ème étape
- 2ème de la 10ème étape
- 3ème de la 15ème étape
- 4ème de la 1ère étape
- 4ème de la 11ème étape
- 6ème de la 7ème étape
- 6ème de la 12ème étape
- 7ème de la 2ème étape
- 8ème de la 13ème étape
- 9ème de la 9ème étape
- 10ème de la 4ème étape
4ème de Paris-Tours
1923
Champion de Belgique
1er de Paris-Bruxelles
1er du Circuit du Midi
2ème du Tour de Belgique
- 1er de la 5ème étape
- 2ème de la 2ème étape
- 2ème de la 3ème étape
- 2ème de la 4ème étape
2ème de Paris-Tours
2ème du Giro della Provincia Milano avec Emile Masson père
- 2ème de l'épreuve sur route
- 2ème de l'australienne
- 4ème de l'épreuve sur piste
2ème du Circuit de Champagne
2ème de Arlon-Ostende
3ème de Paris-Roubaix
3ème de Liège-Bastogne-Liège
4ème de Bordeaux-Paris
5ème du G.P Wolber
15ème du Tour des Flandres
Abandon au Tour de France (2ème étape)
1924
1er du Tour de Belgique
- 1er de la 3ème étape
- 2ème de la 1ère étape
- 2ème de la 2ème étape
- 3ème de la 4ème étape
1er de Paris-Bruxelles
1er du G.P Sporting avec Emile Masson père (Paris-Lyon)
1er à Gembloux
1er à Oupeye
2ème du Championnat de Belgique
2ème du Giro della Provincia Milano avec Emile Masson père
- 2ème de l'épreuve sur route
- 2ème de l'épreuve sur piste
- 3ème de l'australienne
2ème du Circuit de Champagne
3ème de Paris-Roubaix
3ème du Tour des Flandres
3ème du G.P Wolber
3ème du G.P de Brasschaat
5ème de Milan-San Remo
7ème de Liège-Bastogne-Liège
Abandon au Tour de France (7ème étape)
- 3ème de la 1ère étape
- 7ème de la 2ème étape
1925
1er de Paris-Roubaix
1er à Gembloux
1er du Prix de Soissons
9ème du Tour de France
- 2ème de la 5ème étape
- 3ème de la 4ème étape
- 3ème de la 6ème étape
- 3ème de la 10ème étape
- 4ème de la 1ère étape
- 6ème de la 14ème étape
- 6ème de la 16ème étape
- 6ème de la 18ème étape
- 7ème de la 9ème étape
- 7ème de la 11ème étape
- 9ème de la 8ème étape
- 10ème de la 17ème étape
9ème de Paris-Bruxelles
10ème du G.P Wolber
11ème de la Vuelta al Pais Vasco
- 1er de la 2ème étape
- 9ème de la 1ère étape
1926
Champion de Belgique
2ème du Tour de Belgique
- 1er de la 2ème étape
- 2ème de la 1ère étape
3ème de Paris-Bruxelles
3ème du Circuit de Champagne
5ème du Tour de France
- 1er de la 4ème étape
- 2ème de la 2ème étape
- 2ème de la 6ème étape
- 2ème de la 12ème étape
- 2ème de la 14ème étape
- 2ème de la 16ème étape
- 2ème de la 17ème étape
- 3ème de la 8ème étape
- 3ème de la 9ème étape
- 6ème de la 7ème étape
- 7ème de la 10ème étape
- 8ème de la 13ème étape
7ème de Paris-Roubaix
12ème de Paris-Tours
16ème du Tour des Flandres
1927 - OPEL
1er à Gembloux
2ème du Circuit de la Ruhr
3ème du Harz-Rundfahrt 4ème du Tour de Francfort
4ème des 6 jours de Bruxelles avec Etienne Putzeys 6ème du Rund um Köln 7ème du Championnat de Belgique 7ème de Quer durch Thüringen Abandon au 1er Championnat du Monde Déclassé
de la 3ème place du Rund um Leipzig
1928
1er des 6 jours de Bruxelles avec Henri Duray
1er à St Servais
2ème du Championnat de Belgique
2ème du G.P Favor
4ème du Circuit des 3 villes Soeurs
4ème du Bol d'Or
7ème de Liège-Bastogne-Liège
1929
Non-partant au Tour de France
1930
12ème des 6 jours de Bruxelles avec Roger De Corte
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