Arthur TARGEZ
né le 22 novembre 1896 à Marche-les-Dames
décédé le 30 décembre 1976 à Marche-les-Dames
Dès son plus jeune âge, Arthur Targez enfourche sa
bicyclette. Pendant la guerre 1914-1918, il est déporté
en Allemagne, doit y subir de nombreuses privations
et y contracter des maladies. Beaucoup ne rentreront
pas et Arthur Targez a eu plus de chance. Au sortir
de la guerre, il exerce le métier de mouleur en sable
dans une fonderie de Namêche et reprend le vélo qu'il
avait été contraint d'abandonner en 1914. Il participe
aux courses de village, dites courses pour "tous
coureurs". Il s'y illustre régulièrement. Arthur
Targez est un brillant sprinter. C'est ainsi qu'il remporte
des victoires à Namur sur la cendrée de la Plaine-Saint
Nicolas, sur l'esplanade de jeux à la Citadelle et sur
la Grand Place de Dinant. En 1922, Arthur Targez
se marie et prend domicile à Ville-en-Waret, à proximité
de Vezin, ensuite à Wartet (Marche-les-Dames). Il est
le beau-frère de Léon Despontin, coureur cycliste namurois
qui a pris part également aux Tours de France 1921,
1922, 1923, 1924, 1925 et 1927. Il a un fils et une
fille. Le fils pratiquera le sport cycliste dès son
plus jeune âge et remportera même un bouquet en 1937. Arthur
Targez prend la licence d'indépendant et, peu de temps
après, il passe dans la catégorie des professionnels.
Il prend part à la plupart des grandes courses et courra
deux fois Paris-Roubaix. Lors de l'une de ses participations,
il chute, casse une partie de son guidon et la poignée
de frein, mais parvient à rallier Roubaix vaille que
vaille avec le gros du peloton. Il prend part au Tour
de Belgique. Son fils, Jean Targez relate ici les
conditions de course auxquelles devaient faire face
les coureurs de cette époque : "On n'insistera
jamais assez sur ces conditions de course qui ne sont
pas comparables avec celles que connaissent les champions
cyclistes à l'heure actuelle. A l'époque, les cyclistes
étaient de véritables "Forçats de la route".
Le vélo du coureur était monté, soit avec une roue arrière
à pignon fixe, soit avec une roue libre et ce, en fonction
de la configuration du parcours". "On
apercevait fréquemment les concurrents au pied d'un
col et selon la difficulté de celui-çi, modifier leur
roue arrière. Par ailleurs, à l'entame de la course,
le coureur s'enlaçait le corps d'un boyau et un autre
était attaché à l'arrière de la selle. Le coureur prenait
soin de bien fixer sa pompe sur le cadre et ses bidons
sur le guidon". Jean Targez ajoute : "Lorsque
le coureur subissait une crevaison, il opérait lui-même
le changement. Combien de fois ne rencontrait-il pas
de grandes difficultés pour opérer la réparation car,
bien souvent, le boyau était incrusté dans la roue.
Il est vrai que le coureur ne possédait pas d'assistance
technique. Il devait remplir le rôle de mécanicien,
il ne pouvait donc compter que sur lui-même. Lorsqu'il
cassait son matériel, il lui appartenait de trouver
les moyens pour réparer lui-même sa monture. Par ailleurs,
à l'issue de la course, avant de profiter d'un repos
bien mérité, le coureur nettoyait lui-même son vélo,
lessivait son équipement et tant pis si le lendemain
les vêtements étaient encore humides, il lui fallait
repartir". C'est ainsi qu'en 1924, Arthur
Targez participe à son premier Tour de France dans la
catégorie des "Touristes-Routiers". Lors de
cette 18ème édition de la Grande Boucle, on dénombre
157 partants répartis dans différentes catégories : -
1ère classe - 2ème classe - Touristes-Routiers La
catégorie des Touristes-Routiers forme la plus grosse
partie du peloton. Lors de la 1ère étape, Paris-Le
Havre (381 km), la victoire revient à l'Italien Ottavio
Bottecchia qui a couvert la distance en 15h03'14".
Arthur Targez termine l'étape en 46ème position à 38'04"
du vainqueur (moyenne horaire : 25.309 km/h). Lors de
la 2ème étape qui relie Le Havre à Cherbourg (371 km),
Arthur Targez est contraint d'abandonner à cause d'une
chute. Cette année-là, Arthur Targez participe à
Paris-Bruxelles avec le dossard n° 111. Le départ est
donné durant la nuit et les concurrents vont emprunter
le parcours vallonné des Ardennes. Ils grimpent la Citadelle
à Namur. Là, ils sont 4 en tête dont Arthur Targez et
Félix Sellier, coureur namurois qui a pris aussi le
départ de la Grande Boucle en 1920, 1921, 1922, 1923,
1924, 1925 et 1926. Aux environs de Jodoigne, Arthur
Targez est victime d'une "fringale". Il décide
de pénétrer dans une maison. Là, une dame lui donne
du pain, du beurre, et lui fait chauffer du lait. Après
s'être rassasié, il poursuit sa route. A Bruxelles,
il termine en 4ème position, la victoire étant revenue
à Félix Sellier. Arthur Targez prendra part au Tour
de Belgique en 1924 et 1925. En 1924, lors de la 1ère
étape Bruxelles-Anvers, il termine 29ème et finira 22ème
de la 2ème étape Anvers-Liège. En 1925, il termine
8ème de la 1ère étape du Tour de Belgique, Bruxelles-Gand.
Cette année-là, il prend à nouveau le départ du Tour
de France dans la même catégorie que l'année précédente.
Lors de cette 19ème édition de la Grande Boucle, on
dénombre 130 partants répartis comme suit : 10 équipes
de marques comprenant quelques coureurs, et des touristes-routiers
qui forment la plus grande partie du peloton. Au
cours de la 1ère étape, Paris-Le Havre (340 km), Arthur
termine dans un groupe à la 7ème place à 5'59"
du vainqueur, l'Italien Ottavio Bottecchia. Celui-ci
remporte la victoire en 12h19'02" de selle, soit
une moyenne de 27.603 km/h. La deuxième étape, qui
relie Le Havre à Cherbourg (371 km), est remportée par
Romain Bellenger en 15h06'00" (24.569 km/h). Arthur
termine en 48ème position à 23'48". Louis Mottiat
remporte le troisième étape entre Cherbourg et Brest
(405 km). Arthur Targez termine à une brillante 20ème
place dans un groupe à 12'55". Lors de la quatrième
étape, il abandonne entre Brest et Vannes (208 km). En
1926, il particpe encore à différentes épreuves. Lors
d'une compétition à Eghezée, il obtindra la médaille
pour une belle 3ème place. De la brillante carrière
d'Arthur Targez, on retiendra qu'il était un redoutable
sprinter. Tout au long de sa carrière, il a fait preuve
de volonté, de persévérance et de courage. Il s'éteint
le 30décembre 1976 à Marche-les-Dames, à l'âge de 80
ans.
Merci à son fils, Jean Targez. Merci
à Michel Noël.
1924
4ème de Paris-Bruxelles Participe au Tour de Belgique Abandon
au Tour de France (2ème étape) 1925 5ème
de Paris-Calais Participe au Tour de Belgique Abandon
au Tour de France (4ème étape) - 7ème de la 1ère
étape 1926 3ème à Eghezée
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